Dernière mise à jour le : 11/10/2024
Lors des interventions dans les trémies de réseaux, réduire au mieux les dimensions des réservations assure une protection efficace contre le risque de chute de hauteur. Lorsqu’il n’est pas possible de mettre en œuvre ce type de réservation ou lorsque les dimensions des trémies ne le permettent pas, d’autres solutions de protection peuvent être déployées. Coup d’œil sur les différents dispositifs de protection existants.
Les garde-corps font partis des dispositifs de protection collective temporaire pour les travaux en hauteur. Ils sont destinés à empêcher la chute des personnes, ainsi que d’objets, à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment vers un niveau inférieur. Ces dispositifs sont conçus selon la norme NF EN 13374+A1 relative à la conception et aux méthodes d’essai des protections périphériques provisoires.
Garde-corps de trémie
Selon la norme, les garde-corps périphériques temporaires de chantier doivent comprendre une lisse haute et une lisse intermédiaire pouvant être couplée à une protection intermédiaire (structure treillis ou filet de sécurité), ainsi qu’une plinthe, montés sur des potelets. Les dispositifs peuvent être fabriqués comme un ensemble monobloc. Ceux-ci doivent être rigides, fixés de manière sûre et avoir une résistance appropriée.
Un garde-corps est à considérer comme un ensemble, composé de lisses, des protections intermédiaires, le cas échéant, de potelets mais aussi de platines/inserts et fixations.
Les garde-corps sont généralement utilisés pour sécuriser la périphérie des trémies de taille conséquente ou ne pouvant être obturées ou fourreautées (conduits trop rapprochés). Ils peuvent dans certains cas être maintenus en phase gros œuvre et lors des interventions des lots techniques.
Dans les configurations de planchers en béton coulé en place ou préfabriqués, les garde-corps peuvent être fixés au support soit par l’intermédiaire de fourreaux coulés dans la dalle béton, soit par vissage ou par serrage.
Fixation de garde-corps périphériques sur fourreaux.
Garde-corps de trémie.
Dans le cas de la sécurisation des planchers à poutrelles (hourdis/entrevous…), les garde-corps peuvent être incorporés dans des fixations spécifiques clipsées en tête de poutrelles.
Dispositif spécial poutrelles.
L’obturation des trémies fait partie des solutions pouvant être mises en place en remplacement ou en complément des garde-corps temporaires. Les protections sont généralement composées de plusieurs éléments pouvant être retirés indépendamment les uns des autres pour permettre le passage des conduits et positionnés sur toute la surface de la trémie.
Ces dispositifs d'obturation doivent constituer un plancher provisoire jointif, convenablement fixé à la structure, pouvant reprendre des charges surfaciques admissibles d’au moins 150 daN/m² et de charges ponctuelles de 100 daN sur 200 x 200 mm².
Les différents éléments sont espacés au maximum de 11 cm entre eux et du bord de la trémie.
Les systèmes d’obturation peuvent être constitués de :
Modules métalliques de trémies réseaux.
Obturation de trémie par plaques de bois.
Cage de protection de trémie.
La cage d’une section inférieure au conduit définitif est remontée par un appareil de levage (treuil ou équivalent) au fur et à mesure du montage de la gaine, afin d’assurer une protection contre les chutes en obturant verticalement l’ensemble de la colonne.
Cette solution est adaptée aux gaines rectangulaires de climatisation ou de désenfumage préfabriquées ou montées par blocs (gaines Promat).
Dès la phase de conception du bâtiment, la réduction des dimensions des réservations est à privilégier. En effet, cette étape doit permettre de limiter, voire de supprimer, les risques de chute des travailleurs, grâce à la conception de plusieurs conduits de tailles réduites plutôt que d’une grande trémie.
Cette conception permet également aux entreprises de disposer de plans de travail plus sécurisés (car intégrés à l’ouvrage) pour la pose des conduits, d’installer des dispositifs de protection adaptés et indépendants et de faciliter la réalisation des calfeutrements.
De nombreux corps d’état intervenant au droit des trémies de gaines techniques (lots maçonnerie, CVC/plomberie, électricité, plaquiste…), la conception des ouvrages ainsi que la coordination des travaux sont étudiées avec le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre, le coordonnateur SPS et l’ensemble des lots afin de déterminer les besoins de chacun et les modalités d’intervention envisagées.
Durant cette phase d’étude, des plans par niveaux sont établis afin de repérer les différentes trémies et préciser les mesures de prévention adaptées en adéquation avec les modes opératoires des entreprises.
Il est préférable de mettre en œuvre les dispositifs les plus compatibles possibles avec les interventions des différents lots, du gros œuvre aux lots techniques et secondaires, afin d’éviter le retrait d’une protection gênant la bonne exécution des travaux.
Reporter autant que possible, sur les plans béton, les implantations des différents dispositifs afin de prévoir, durant la phase de réalisation des ouvrages (voiles, planchers, préfabriqués…), les réservations, fourreaux et appuis nécessaires aux fixations des moyens de protection.
La mise en place des différents dispositifs s’effectue depuis un plan de travail sécurisé, soit :
En cas d’impossibilité technique de recourir à ces méthodes de travail, le port d’un harnais antichute pourra être mis en œuvre.
Garde-corps périphérique
Dans le cas de la sécurisation de trémie, le garde-corps peut servir de protection lors de la pose des réseaux. Il est alors conseillé de positionner le dispositif au plus près du bord de la réservation.
Cas des fixations clipsées : le nombre de fourreaux clipsés doit être a minima de huit par trémie, à raison de deux fourreaux dans chaque angle.
Cages de protection
Pour la pose de gaine préfabriquée, la cage est mise en place dans le premier élément de la gaine avant sa pose et est remontée au fur et à mesure de la construction de la gaine. Elle permet ainsi de sécuriser la trémie dès l'installation de la gaine de ventilation préfabriquée.
Dans le cas d'un montage de gaine par bloc, la cage est positionnée au démarrage de la gaine et remontée à chaque niveau au fur et à mesure de la construction de la gaine.
Garde-corps
Les garde-corps communément utilisés en rive de trémie sont de classes A voire B. La norme NF EN 13374+A1 décrit la résistance aux charges statiques et dynamiques de ces garde-corps.
Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser, dans une notice, les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil. Il est essentiel que celle-ci puisse résister aux efforts statiques et/ou dynamiques pour lesquelles le système de protection est conçu. D’autre part, le dispositif de fixation du garde-corps doit être compatible avec cette structure d’accueil.
Fixation par fourreaux
Les fourreaux doivent être en matière rigide (acier, PVC, matériau composite…) et adaptés au support. Les potelets de garde-corps doivent être enfichés dans les fourreaux sur une profondeur minimale de 100 mm. Le jeu entre l’embout d’enfichage du potelet et le fourreau doit être de 2 mm maximum sur le diamètre.
Enfichage de potelet dans un support béton.
En cas d’incorporation de fourreaux en acier ou en PVC dans le béton frais, l’entreprise doit s’assurer de la résistance du béton au moment de la pose des potelets et des lisses. En effet, un garde-corps monté sur des fourreaux noyés dans un béton de résistance insuffisante pourra ne pas résister aux efforts prévus par la norme NF EN 13374 +A1.
Il est nécessaire également de s’assurer du bon recouvrement des fourreaux dans le support afin que ceci ne crée pas une faiblesse de résistance due à un fourreau noyé dans une épaisseur insuffisante de béton. Le fourreau doit également être espacé au minimum de 60 mm de chaque bord du support.
Fixation par serrage
La fixation de ces dispositifs à la structure d’accueil reposant principalement sur la force de serrage, il est impératif de connaître et d’appliquer les instructions d’utilisation. Les équipements doivent notamment englober et/ou venir en butée des supports.
La course de la pince est variable selon les fabricants. Le système doit être engagé́ sur toute sa longueur et ne doit pas pouvoir pivoter sur le support ni glisser hors du support en cas de sollicitation du garde-corps. Aussi, il est préconisé de limiter leur utilisation aux garde-corps de classe A. En cas d’utilisation de dispositifs de classe B, et selon la nature des matériaux, l'utilisateur doit apporter la preuve de la résistance du garde-corps et la garantir.
Fixation par vissage
Les efforts de cisaillement et d’arrachement auxquels sont soumises les fixations du dispositif à la dalle peuvent être importants. Il est nécessaire d’utiliser des fixations dimensionnées pour résister à ces efforts, de s’assurer de leur bonne mise en œuvre ainsi que de la résistance du support d’accueil en béton.
Dispositifs d’obturation
La résistance des protections en bois doit être contrôlée par note de calcul ou par un essai in situ, notamment pour valider les dimensions de la feuillure béton.
Autres surcharges
Les plans de coffrage et d’étaiement du chantier doivent prévoir l’évitement d’appuis de coffrage (stabilisateurs de banche, pied d’étaiement de coffrage de plancher…) sur les protections incorporées à la dalle afin de supprimer tout risque d'écrasement ou de poinçonnement pouvant porter atteinte à la résistance du dispositif ou le détériorer. Si cela est impossible, l’obturation de trémie doit pouvoir absorber les efforts transmis. À défaut, prévoir des supports d’appui pour reprendre ces efforts.
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise, encadrant de chantier, opérateurs…) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement dans la sécurisation des trémies.
Protection de trémies incorporées - Exemple de répartition des rôles et missions
Chef d’entreprise | Encadrants de chantier (conducteur de travaux / chef de chantier) | Opérateurs |
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Obturation bois : note de calcul ou essais
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Le Code du travail précise, dans l’article R4323-59, que les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente, notamment à l’aide de panneau rigide obturant.
Lorsqu’ils sont déployés, les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 mètre et 1,10 mètre et comporter au moins :
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