Dernière mise à jour le : 12/06/2024
Sur les chantiers de gros œuvre du BTP, les opérations de manutention et de levage des éléments préfabriqués lourds (escaliers, panneaux de façade, poutres voiles...) nécessitent un plan de stabilisation et de pose. Entreprise, bureau d’études, fabricant, tous les acteurs sont parties prenantes. Voici les mesures de prévention communes pour stabiliser ces ouvrages en phase provisoire, en particulier pour sécuriser le travail en hauteur, le ferraillage, le bétonnage et l'étaiement.
Que vous soyez maçon, élingueur, conducteur d’engins, chef de chantier, conducteur de travaux ou en bureau d'études, vous utilisez régulièrement toutes sortes d'éléments préfabriqués lourds : escaliers, gradins, poutres, poutres voiles, panneaux de façade pleins (incluant allèges et acrotères), cadres, tuyaux de grandes dimensions...
Tous ces produits préfabriqués sont destinés à réaliser des ouvrages en béton avec une finition d’excellente qualité.
Ils sont adaptés à toutes sortes d'ouvrages à géométrie contrainte qui exigent des opérations de coffrage longues et complexes : poutres perchées, escalier à géométrie complexe, panneaux de façades suspendus, etc.
Les murs à coffrage intégré (MCI), les prédalles et poutrelle BA font l'objet de préconisations spécifiques, détaillées dans les contenus cités ci-contre.
Lorsque le plan de stabilisation et de pose est respecté, que l'organisation du travail est correcte et que toutes les mesures de prévention sont mises en œuvre, les éléments préfabriqués lourds améliorent les conditions de travail des opérateurs et réduisent les risques liés à la coactivité et à l’encombrement sur le chantier.
Les points de vigilance de cette solution technique sont les suivants :
Description des éléments préfabriqués lourds
Chaque élément comprend des ancres de levage (inserts noyés dans le béton) et des aciers de liaison (ou armatures en attente) insérés sur les côtés pour assurer la liaison avec les différentes parties d’ouvrage qui lui sont liées.
Selon sa nature, la pose s’exerce sur un plan vertical ou horizontal.
Normes et tolérances dimensionnelles admissibles
Chaque élément répond à des normes et à des avis techniques spécifiques. Exemples :
Le bureau d’études de structure est le mieux placé pour regrouper tous les éléments de décision. L'intégration des phases provisoires dans le calcul des structures entre dans son processus de conception.
Il est donc nécessaire d’analyser les points suivants.
Le blindage des terres doit être indépendant de ces pièces préfabriquées. En aucun cas, elles ne peuvent être utilisées comme blindage ou protection contre l'effondrement.
La stabilité provisoire est calculée pour reprendre l'effort au vent d'une vitesse de 85 km/h. Au-delà de cette valeur, il faudra délimiter un périmètre interdisant la présence des opérateurs à proximité des panneaux non clavetés.
Les modes opératoires et les dispositions qui évitent les chocs ou leurs effets néfastes, notamment en cas d’activité de bétonnage à proximité, sont définis par le concepteur en collaboration avec l’utilisateur.
Si les appuis sont constitués de poteaux, de poutres, de voiles ou de poutres voiles, le concepteur doit :
Le bureau d’études chargé du calcul des supports attachera une attention toute particulière à cette disposition constructive.
La coordination entre les différents acteurs est essentielle.
L’entreprise fournit au fabricant les plans des éléments porteurs et leurs armatures en attente, le mode de mise en œuvre choisi et l'ordre d’avancement de pose, les charges de chantier (verticales, horizontales, statiques et dynamiques,) les moyens de contreventement prévus et leurs caractéristiques.
Le fabricant étudie le sens de pose, le plan de calepinage des pièces préfabriquées, leur contreventement provisoire et les détails des éléments singuliers de l’ouvrage (réservations traversantes, inserts, porte-à-faux, aciers de liaison).
Le bureau d’études consolide l’ensemble des informations liées à la tenue de la structure et met à jour ses plans de coffrage en vérifiant la tenue de l’ensemble, y compris pendant les phases provisoires.
Le calcul de l'étaiement qui sert de contreventement est réalisé avec une attention particulière. Lors de la pose, certains éléments préfabriqués offrent une prise au vent très importante et n’opposent aucune résistance aux efforts horizontaux.
Avant la pose, prévoir des dispositifs de protection contre les chutes de hauteur
Les aciers de liaison sont conçus par le fournisseur pour une mise en œuvre simple et sécurisée.
Mettre en place à la grue les éléments préfabriqués, équipés de leurs contreventements, sur un support d’accueil préparé ; ils sont maintenus par la grue jusqu’à leur stabilisation complète, soit par simple effet gravitaire, soit au moyen de dispositifs d’ancrage et de stabilisation (cornières, pattes équerres, rails guide, étais, l’ensemble étant dimensionné selon la géométrie de la pièce).
Assurer une bonne coordination des différents acteurs pour éviter les ordres contradictoires et limiter les risques de heurt, écrasement, coincement.
Le poseur, qui bénéficie d’une parfaite vision du poste de travail, est affecté à la commande de la grue par le moyen de communication adapté. Le grutier se réfère à un interlocuteur unique. Pour les pièces longues, le guidage peut être accompli par un tiers.
Les aciers de liaison rapportés seront réduits au minimum, avec une bonne protection des armatures en attente noyées dans la pièce.
Réaliser le clavetage dans l’ordre et le délai indiqués au plan de coffrage, en respectant les charges de chantier prévues (personnel, quantité et nature du matériel).
Vérifier :
Lors de l'exécution des travaux de construction comportant la mise en œuvre d'éléments préfabriqués lourds, la stabilité de chacun de ces éléments doit être assurée, dès sa mise en place, par des dispositifs rigides appropriés. L'enlèvement des dispositifs mis en œuvre ne peut être accompli que sur l'ordre du chef de chantier et sous son contrôle personnel (article R4534-103 du Code du travail).
Par ailleurs, les vérifications des équipements ou catégories d’équipements de travail utilisés pour le levage de charges sont prescrites dans le Code du travail (articles R4323-22 à R4323-28) et définies dans l’arrêté du 1er mars 2004 relatif aux vérifications des appareils et accessoires de levage.
Selon le Code du travail, la conception des étaiements d'une hauteur de plus de 6 mètres est justifiée par une note de calcul et leur construction réalisée conformément à un plan de montage préalablement établi, sauf en cas d'urgence ou d'impossibilité. La note de calcul et le plan de montage sont conservés sur le chantier. Ces dispositions ne sont pas applicables aux étaiements mis en œuvre pour l'exécution des travaux souterrains (article R4534-105).
L'enlèvement des cintres et des coffrages ainsi que l'enlèvement des charpentes soutenant ces installations ne peut être réalisé que sous le contrôle d'une personne compétente désignée par l'employeur (article R4534-106).
Il convient par ailleurs de se référer à la notice du fabricant d’étais qui indique la capacité des étais en fonction de leur classe et de leur déploiement.
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