Dernière mise à jour le : 26/07/2024
Dans le cadre de la construction de bâtiments neufs performants et de la rénovation des bâtiments existants, tant sur le plan énergétique qu’environnemental, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) des toitures est une solution en plein développement. Elle est particulièrement choisie lors des travaux de rénovation de couverture. Les entreprises spécialisées dans la couverture doivent désormais intégrer cette technique dans leurs activités et tenir compte, notamment, de la prévention des risques. Voici en détail les principes à suivre pour réaliser la pose d’une ITE de toiture, sur platelage, en utilisant la technique du sarking.
La préparation du chantier est une étape importante qu’il ne faut pas négliger.
Elle comporte différentes phases telles que :
Avant de commencer les travaux, il convient d'apprécier l'état de la couverture existante et l'état de la charpente. Lors de la préparation du chantier, l’évaluation, par l’entreprise, de la résistance des éléments supports de couverture existants est indispensable pour déterminer les conditions d’intervention et les moyens de protection associés vis-à-vis des risques de chute de hauteur.
La technique du sarking peut être mise en œuvre par pose des panneaux d’isolant sur platelage ou sans platelage. Privilégier une pose sur platelage permet de diminuer l’exposition aux risques de chute de hauteur à l’intérieur du bâtiment pour les étapes ultérieures à la pose du platelage. La pose sans platelage nécessite des mesures complémentaires de prévention contre les chutes.
Les panneaux d’isolation seuls ne peuvent constituer une surface de circulation.
Pour la pose de l'isolation sur platelage, en cas d’accès au niveau directement inférieur à la toiture et si le travail à partir de ce niveau est possible, la pose des panneaux d'isolation est à privilégier depuis l’intérieur du bâtiment au moyen d’un échafaudage roulant, d’une PIR ou d’une PIRL. Depuis l’extérieur du bâtiment, les étapes de pose s’effectuent, successivement, en respectant les principes décrits ci-dessous.
Les dispositions décrites ci-après pour la pose avec platelage sont à respecter en complément des moyens de protection collective mis en place en périphérie (selon les cas, échafaudage, garde-corps), en sous-face (filets de sécurité) et/ou en complément d’équipement de protection individuelle (système d’arrêt de chute ou système de retenue) et ne constituent pas les seules mesures de prévention à mettre en œuvre.
La pose des panneaux d’isolant sur platelage est constituée des étapes suivantes :
Les dessins ont pour vocation d’illustrer uniquement la situation de travail de l’opérateur en toiture et non les équipements de protection collective (échafaudage, garde-corps, filets de sécurité, chemins de circulation, échelle de toit) et individuelle (système de retenue ou d'arrêt de chute) associés. Selon le stade des travaux, l’équipement de l’opérateur pourra être complété d’un équipement de protection individuelle approprié contre les chutes.
Pose des premiers rangs depuis l'échafaudage.
1) Chaque étape de pose est réalisée sur toute la surface du pan de toiture ou de la tranche de travaux avant de réaliser la suivante. Les étapes de pose se succèdent : pose du platelage, du pare-vapeur le cas échéant, des panneaux d’isolant, de l’écran de sous-toiture le cas échéant, des contre-liteaux, des liteaux ou des voliges.
2) Pour chaque étape, le(s) premier(s) rang(s) ainsi que les butées et cales d’appui sont posés à partir de l’échafaudage de pied. En cas de protection du bas de versant par garde-corps (absence d’échafaudage) et en l’absence de débord de toit, l’opérateur se positionne, pour le(s) premier(s) rang(s), au droit de la panne sablière, muni d’un équipement de protection individuelle contre les chutes en l’absence de filets de sécurité en sous-face. Un moyen spécifique de travail (échafaudage roulant, PEMP) doit être prévu pour la mise en place et la fixation des butées et cales d’appui et pour le traitement de la bande d’égout.
En cas de débord de toiture, un moyen spécifique de travail (échafaudage roulant, PEMP, par exemple) doit être prévu pour la mise en place des premiers rangs, la fixation des butées et des cales d’appui et pour le traitement de la bande d’égout.
3) Les rangs suivants sont posés en circulant au droit des chevons et en limitant le nombre de déplacements de bas en haut. Lors de la pose du platelage, l’opérateur se positionne de façon à avoir les genoux toujours en appui à 50 cm au moins en contrebas du bord, côté vide, du dernier rang posé.
Pour les toitures de pente inférieure à 10°, l’opérateur se positionne de façon à avoir les genoux toujours en appui à 1 mètre au moins en contrebas du bord, côté vide, du dernier rang posé.
Sarking - pose du platelage.
4) Après la pose du platelage et pour circuler, le repérage du positionnement des chevrons à l’avancée du chantier s’effectue selon plusieurs dispositions.
5) Toute création de trémie en toiture avec chevêtre (par exemple pour la pose d’une fenêtre de toit) est réalisée après la phase de pose des liteaux/voliges sur la surface complète de la tranche de travaux, juste avant la phase de pose des tuiles/ardoises. Après création, un dispositif de protection provisoire contre les chutes de hauteur sur le chevêtre est mis en œuvre si l’équipement définitif n’est pas posé.
Pour la phase de pose du platelage et en l’absence de filet de sécurité en sous-face des pannes et chevrons, l’opérateur est équipé d’un système de retenue avec adaptation de la longueur de la longe pour chaque rang de travail.
La résistance du platelage n’est pas nécessairement suffisante pour permettre la circulation d’une personne. Circuler au droit des chevrons ou, de préférence, sur une échelle de toit ou un chemin de circulation adapté et respecter les préconisations du fabricant pour leur utilisation/fixation.
La circulation au droit des chevrons n’est pas un moyen de protection mais constitue une pratique limitant le risque de chute de hauteur à l’intérieur du bâtiment.
Les découpes de panneaux sont réalisées de préférence au sol, sur un poste de découpe adapté et à hauteur.
Le traitement des rives est ensuite réalisé selon les équipements du chantier :
La couverture peut alors être effectuée en procédant de la même manière depuis l’échafaudage de pied pour le démarrage puis en circulant sur les liteaux/voliges de préférence au droit des chevrons.
Une information complète sur les techniques du sarking ou de pose de panneaux isolants supports de couverture sont réunies dans le guide « Isolation thermique par l’extérieur des toitures », édité par l’OPPBTP. Vous y retrouverez le détail des solutions pour anticiper et mener à bien les travaux d’ITE des toitures en sécurité et dans de bonnes conditions.
Le Code du travail prévoit notamment que les échafaudages ne peuvent être montés, démontés ou sensiblement modifiés que sous la direction d'une personne compétente et par des travailleurs qui ont reçu une formation adéquate et spécifique aux opérations envisagées (article R4323-69).
En outre, il est précisé que les matériaux constitutifs des éléments d'un échafaudage doivent être d'une solidité et d'une résistance appropriées à leur emploi (article R4323-72 du même Code).
À noter, qu'un échafaudage doit faire l'objet des vérifications suivantes :
Le conducteur d'une plate-forme élévatrice mobile de personne (PEMP) doit être titulaire d’une autorisation de conduite délivrée par l’employeur sur la base d’une évaluation effectuée par ce dernier (CACES® R486A ou équivalent). Cette recommandation s’appuie sur le Code du travail (article R4323-55) qui dispose que les salariés utilisant ce type d’engins doivent être obligatoirement formés.
À noter qu'une PEMP doit faire l'objet des vérifications suivantes :
Le conducteur d'une grue auxiliaire de chargement, grue araignée, grue sur remorque, grue GMA/GMR, d'un chariot élévateur, doit être titulaire d’une autorisation de conduite délivrée par l’employeur sur la base d’une évaluation effectuée par ce dernier (CACES® R482, R483, R489, R490 ou équivalent). Cette recommandation s’appuie sur le Code du travail (article R4323-56) qui dispose que les salariés utilisant ce type d’engins doivent être obligatoirement formés.
À noter que les matériels d'approvisionnement servant au levage des matériaux, de type grue auxiliaire de chargement, grue araignée, monte-matériaux, chariot élévateur, grue sur remorque, grue GMA/GMR, treuil doivent faire l'objet des vérifications suivantes :
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