D'un usage courant dans les ateliers de menuiserie et de charpente (même si on peut en trouver de manière plus occasionnelle sur les chantiers), les toupies nécessitent des mesures de prévention adaptées, en particulier pour se protéger des rejets de bois et les mains. Voici les préconisations pour utiliser cette machine à bois en sécurité. Egalement deux dispositifs de protection complémentaires à fabriquer soi-même : le serre-pièces « Duluc » et la servante à butée réglable (modèle INRS). L'utilisation d'une toupie nécessite des méthodes et le choix de matériels adaptés à la nature des travaux (travail au guide, arrêté, en avalant), au nombre et à la longueur des pièces.
Avant l’utilisation de la toupie, veuillez vous assurer de l’état du disque de coupe (état d’usure des plaquettes rapportées) ; vérifier que les disques de coupe ou autres outils ne présentent aucun défaut ou signe de cassure. Veillez à l’adéquation entre les outils de coupe et la tâche d’usinage à effectuer (usinage de tenon, opération de finition, etc.). Utiliser un disque de coupe non adapté au matériau ou à l’opération d’usinage vous expose à de nombreux risques (blocage de l’outil, projection/rejet, surchauffe de la pièce usinée, bruit, vibrations, etc.).
Lors de l'usinage sur toupie, l’arbre tourne dans le sens contraire à l’avancée de la pièce de bois. Il y a une sensation de résistance et il y a un risque d’éjection brutale de la pièce de bois. Il est donc important de ne pas vous positionner dans la ligne potentielle de rejet, ainsi que de prévoir un balisage autour de cette machine pour éviter toute présence lorsqu’elle est utilisée. En outre, vos mains sont particulièrement exposées (coupures, sectionnement, amputation, voire entraînement si vous portez des vêtements amples ou des gants mal adaptés) :
Vendu en seconde monte, un protecteur avec presseur latéral et presseur vertical protège les mains de l'opérateur, le presseur latéral pouvant faire office de garde-main. La buse d’aspiration des copeaux évite l'inhalation des poussières de bois (risque CMR). Les modèles sont conçus pour travailler soit au guide, soit à l'arbre.
Il existe des protecteurs pour toupies. Rapprochez-vous des constructeurs pour qu’ils puissent vous conseiller sur les protecteurs les plus adaptés à votre activité (certains protecteurs sont inefficaces, voir contre-productifs, si vous usinez des pièces particulièrement imposantes) .
Éloignez les tiers de la zone possible de rejet. Personne ne doit passer ou séjourner dans cette zone.
Vérifier que la vitesse de rotation de la broche est en adéquation avec la vitesse de coupe de l’outil avant la mise en route de la machine (risque d’éclatement en cas de survitesse ou de mauvaise qualité d’usinage en cas de sous-vitesse).
Le choix de la vitesse de rotation de la broche (tr/min) est fonction de la vitesse de coupe (m/s) et du diamètre de l’outil (mm).
Se référer au marquage de la fréquence de rotation gravé sur le corps de l’outil ; à défaut, se conformer au tableau de valeurs.
L'absence de protecteur peut être liée à la nature du travail ou à une pièce de faibles dimensions. Dans ce cas, le menuisier doit réaliser un montage d'usinage adapté.
Le serre-pièces permet de maintenir la pièce de bois. © Pierre-Louis Bouvier.
Le serre-pièces permet de maintenir fermement la pièce, tout en formant un écran entre les mains et l’outil. Utilisé comme poussoir, il présente une surface d’appui importante sur la table et assure une excellente prise de mains.
Le serre-pièces « Duluc » est constitué d'une table et de deux poignées : la première actionne un panneau qui serre la pièce progressivement contre la table, tandis que la seconde la maintient fermement. Sa fabrication est aisée. Le matériau est en bois dur ou mi-dur : latté ou contreplaqué (19 ou 22 mm d’épaisseur). L’assemblage est collé et vissé.
Les dispositifs de guidage peuvent être complétés par des prolongateurs de table ou des servantes. Ils améliorent la stabilité des pièces ouvrées dont la longueur est supérieure à celle de la table de la toupie.
Servante pour toupie. ©Pierre-Louis Bouvier
Téléchargez le schéma de fabrication de cette servante à butée intégrée : « Sécurité des machines à bois - Cahier des protecteurs et des équipements pour les machines du menuisier », Note scientifique et technique NS 303, p.66, INRS, 2013. Issue d’une étude de l'INRS, cette servante à faire soi-même est équipée d’une butée réglable à demeure pour pallier tout risque de rejet en cas de travail arrêté. Grâce à un dispositif de basculement latéral, la butée peut être escamotée rapidement. Cette servante peut être complétée symétriquement avec une autre unité côté sortie de la machine.
Pour empêcher tout contact des mains avec l’outil en cours d’usinage, ou une fausse manœuvre avant ou après usinage :
Le pointage de l’outil en milieu de pièce peut provoquer un rejet brutal du bois à la moindre amorce de recul de la pièce (prise de bois importante à l’attaque et augmentation très rapide du pas d’usinage).
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