288 Dossier - Comment rendre les travaux routiers plus sûrs ?

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    Tributaires des circulations extérieures, les entreprises qui posent l’enrobé doivent aussi tenir compte de la coactivité sur le chantier et responsabiliser leurs compagnons.

    1. Améliorer l’acceptabilité des travaux urbains

    Entreprise familiale depuis cinq générations, l'entreprise Charier (1 800 personnes), située à Couëron (Loire-Atlantique) propose dans les centres-villes et les centres-bourgs un dispositif baptisé « Adopte ton chantier ». « L’objectif est d’accompagner les communes dans la gestion des riverains et commerçants pour que le chantier se déroule dans les meilleures conditions, explique Constant Charier, en charge des ressources humaines. Nous vendons au maître d’ouvrage un service clé en main qui va au-delà des travaux ». Une chaîne de SMS adressée aux riverains permet de leur expliquer ce qui va être réalisé, quand et comment. De même que les échanges organisés avec les commerçants pour réduire les nuisances. Charier va jusqu’à s’adapter aux horaires des cérémonies religieuses dans l’église d’un centre-bourg. « Les communes sont généralement favorables à ce type d’initiatives, qui améliorent l’acceptabilité de nos interventions », témoigne Constant Charier.

    2. Des dispositifs d’aide à la conduite

    Autre sujet, autre lieu, avec l'entreprise toulousaine Spie batignolles malet (1 500 collaborateurs). Les technologies installées sur les machines sont d’un apport précieux dans la prévention des risques de heurt. « Nous avons défini des dispositifs d’aide à la conduite propres à chaque famille d’engins, explique Philippe Aurientis, le directeur prévention chez Spie batignolles malet. Cela va des alarmes sonores aux radars de recul en passant par les flashs lumineux, les caméras arrière et/ou latérale jusqu’à un système de détection de piétons associé à des messages d’alerte vocaux. » De nuit, les engins sont équipés d’éclairages additionnels à LED. « Un autre système, composé de projecteurs laser fixés à l’arrière du finisseur, matérialise la zone d’évolution à pied des compagnons dans laquelle le conducteur du compacteur ne doit pas entrer, indique Philippe Aurientis. Dans les prochaines années, les constructeurs d’engins devraient pouvoir nous proposer des dispositifs additionnels, comme la détection des piétons couplée à un freinage automatique d’urgence.»

    3. La sensibilisation des équipes

    Spie batignolles malet complète ces dispositifs technologiques par la sensibilisation régulière des équipes dans le cadre de l’accueil des nouveaux arrivants, des briefings de début de journée et des « Minutes Prévention » dédiées au risque de heurt. Chez Charier, des ateliers sont organisés dans chaque agence. « Tout le personnel passe dans la cabine d’une pelle pour se rendre compte de la visibilité et impliquer les personnes du chantier, témoigne le responsable des RH. Les innovations à venir devraient nous aider, tout en veillant à ne pas déresponsabiliser nos chauffeurs.»

    4. La prévention des addictions

    Les addictions alcool et drogues sont également impliquées dans la survenance des collisions engins/piétons. « Depuis plusieurs années, nous formons nos équipes et notre encadrement sur ce thème, explique Philippe Aurientis. Des tests de dépistages préventifs sont régulièrement réalisés afin de nous assurer que nos compagnons travaillent dans les meilleures conditions de vigilance et de sécurité. » Le groupe Spie batignolles s’est, par ailleurs, engagé dans une démarche « Culture Prévention » qui met l’accent sur les facteurs humains : les limites de nos sens et capacités cognitives, la nécessaire vigilance partagée et l’exemplarité.

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