Comment un service de prévention et de santé au travail fait la promotion du sport
La santé publique et la santé au travail se retrouvent autour d’objectifs communs : promouvoir la santé dans son acception la plus large, notamment par l’activité physique. Le service de prévention et de santé au travail Prevlink en a fait une priorité de son action tant en interne que pour ses entreprises adhérentes.
Date de mise à jour : 12 nov. 2024
Auteur : Cendrine Barruyer
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La sédentarité joue un rôle important dans la survenue de cancers du sein, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type II, et même dans la capacité à réagir aux maladies infectieuses ! Face à ce constat, les médecins du travail se mobilisent. « L’inactivité physique est la quatrième cause de mortalité. Elle diminue de quatre années l’espérance de vie », rappelle ainsi le Dr Olfa Jouini, médecin du travail Prevlink Santé au travail (Paris), qui a présenté une expérience menée au sein de son service lors des Journées Santé-Travail de Présance mi-octobre 2024.
Promouvoir le sport auprès des collaborateurs
« Depuis la loi Pacte 2022 (2 mars 2022) le sport peut être inscrit dans la raison d’être de l’entreprise », indique le médecin, qui ajoute que l’activité physique augmente selon les études de 4 à 14 % la rentabilité économique d’une entreprise, de 6 à 10 % sa productivité, et par ailleurs qu’elle améliore son image sociale.
La première action menée chez Prevlink a consisté à promouvoir le sport auprès des collaborateurs du service. « Nous nous sommes inscrits à diverses courses pour favoriser le team building ». En parallèle, la création du « Prevlink Challenge » visait à motiver les salariés des trente-deux centres à s’engager à effectuer 30 minutes d’activité physique quotidienne. Enfin, 31 200 salariés suivis par ces centres ont été sensibilisés à la lutte contre la sédentarité lors des visites médicales d’avril 2024.
Ces actions ont été relayées également par un webinaire pour les employeurs (auquel quinze entreprises se sont inscrites), un webinaire dédié aux employés des entreprises adhérentes, une campagne de vidéo de promotion de l’activité physique en entreprise.
L’intervention du Dr Olfa Jouini se situe dans la droite ligne de celle de Christine Ferron, déléguée générale de la fédération Promotion Santé, dont la conférence invitée portait sur les freins et les leviers pour faire évoluer les comportements santé. La fédération a d’ores et déjà noué des partenariats avec des SPST dans quatre régions. « Ces partenariats sont à développer », indique Christine Ferron, qui insiste sur la complémentarité des approches. « L’expertise médicale, c’est le SPST qui l’apporte, nous apportons la compétence en promotion de la santé. »
Depuis de nombreuses années l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) alerte sur les méfaits de la sédentarité et entend favoriser la pratique d’une activité physique pour tous.
En 2016, l’agence recommandait :
- 30 minutes d’activité cardiorespiratoire cinq fois par semaine (activité qui renforce le cœur et sollicite les capacités respiratoires, autrement dit une activité d’endurance),
- du renforcement musculaire une à deux fois par semaine,
- des exercices d’assouplissement comme de la gymnastique, de la danse ou du yoga, deux à trois fois par semaine.
Huit ans plus tard l’agence pointait du doigt que seuls 5 % des adultes suivaient ces recommandations! « 95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d'activité physique ou un temps trop long passé assis ».