Outils de prévention des risques : une étude sur leur utilisation par les salariés
Comment les salariés sont-ils sensibilisés à la prévention des risques professionnels ? Quels sont les facteurs favorables ou défavorables à la qualité de la prévention ? Une récente étude de la Dares répond à ces questions.
Date de mise à jour : 28 juin 2019
Près de neuf salariés sur dix –tous secteurs confondus– reçoivent des informations sur les risques que leur travail fait courir à leur santé ou à leur sécurité, révèle une étude de la Dares publiée le 26 juin . Parmi les modes de sensibilisation, c’est la visite auprès d’un médecin du travail qui arrive en tête puisqu’au cours des deux années écoulées, 76 % des salariés ont reçu des informations sur les risques professionnels au cours de ce rendez-vous. Sont ensuite cités par les salariés, pour les douze derniers mois : les consignes de sécurité écrites (45 %), l’information (35 %), la formation à la sécurité (29 %). Seuls 14 % des salariés n’évoquent aucune action récente de sensibilisation aux risques du travail.
Bien utiliser ses EPI
Toutefois, souligne la Dares, « il ne suffit pas de disposer d’équipements de protection individuelle, ou bien de consignes de sécurité : encore faut-il bien les utiliser ou les respecter. » Ce qui n’est pas toujours le cas, comme l’atteste l’étude. Près de 7 millions de salariés (29 %), en 2013, se disent exposés au bruit ou à des risques chimiques. Parmi eux, 58 % disposent d’EPI qu’ils jugent suffisants et 13 % n’en ont pas mais estiment ne « pas en avoir besoin ». En revanche, 29 % trouvent leur protection déficiente : soit ils disposent d’EPI mais les jugent insuffisants (11 %) ou ne les utilisent « pas tous ou pas toujours » (14 %), soit ils n’en ont aucun, alors qu’ils estiment en avoir besoin.
Utilisation EPI - Etude Dares outils de prévention des risques professionnels ©Dares- Etude « Les salariés utilisent-ils les outils de prévention des risques professionnels ? »
Autre enseignement de cette étude, plus d’un tiers des salariés les plus exposés font l’objet d’une prévention déficiente, entendu comme l’absence de mesures de sensibilisation ou le fait de ne pas pouvoir utiliser les équipements de protection ou respecter les consignes. Les métiers les plus concernés par la prévention déficiente, exposés à au moins quatre risques sont : les enseignants (63 %), les ouvriers qualifiés des travaux publics (60 %), les techniciens et agents de maîtrise de la maintenance (56 %) et les ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment (53 %).
De plus, parmi les salariés les plus exposés, 38 % affirment disposer de très peu de ressources pour prévenir les problèmes de santé.
Facteurs favorisant la qualité de la prévention
L’étude s’intéresse également aux facteurs qui réduisent et favorisent la qualité de la prévention. Ainsi, les salariés dont le rythme de travail est déterminé par au moins trois contraintes ont une probabilité bien plus forte (+45 %) d’indiquer une prévention déficiente, tout comme ceux qui disent être soumis à des « ordres contradictoires » (+38 %).
D’autres facteurs organisationnels semblent, en revanche, favorables à une meilleure prévention des risques professionnels :
- la présence d’un CHSCT,
- l’existence de « normes de qualité précises »,
- la tenue régulière de réunions de service où l’on discute du travail,
- le soutien du supérieur hiérarchique en cas de difficulté,
- le sentiment fréquent de la fierté du travail bien fait.
« L’efficacité des mesures de prévention envers les risques physiques ou chimiques dépend donc de facteurs organisationnels et psychosociaux, ce qui souligne la nécessité de concevoir de façon intégrée la prévention dans ces différents domaines », recommande la Dares.