Les salariés d’une entreprise doivent démolir avec des pelles mécaniques un ancien site de fabrication de noir de carbone. Quelles sont les mesures de prévention à mettre en œuvre ?
Quelques rappels sur le noir de carbone
Le noir de carbone : poudre noire amorphe, extrêmement fine et inodore, constituée de particules sphériques (10 à 500 nm) agrégées : quelques dizaines à quelques centaines de particules, soit un diamètre moyen de 0,1 à 0,8 mm.
Il est constitué de carbone élémentaire (97 à 99 %) et contient des atomes d’hydrogène, d’oxygène, d’azote et de soufre, liés chimiquement au carbone. Les produits chimiques adsorbés à la surface des noirs de carbone commerciaux appartiennent aux classes des substances cancérogènes : les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dérivés nitrés de HAP et les HAP contenant du soufre. Les HAP, généralement moins de 1 000 ppm dans le noir de carbone de qualité industrielle, sont fortement liés au carbone, et donc a priori peu solubles dans les liquides physiologiques.
Classement du noir de carbone
Le noir de carbone est classé par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) en groupe 2B (peut être cancérogène pour l’homme).
Les études disponibles montrent que le noir de carbone ultrafin provoque des effets inflammatoires et des atteintes des macrophages des alvéoles pulmonaires (altération de la phagocytose, cyto-toxicité…).
Valeur limite d’exposition professionnelle
Valeur limite de moyenne d’exposition réglementaire indicative : VME de 3,5 mg/m3. Il n’existe pas de valeur limite réglementaire contraignante.
Mesures de protection collective
Arrosage avant et pendant démolition, mécanisation des opérations, ventilation générale du site.
Mesures de protection individuelle à mettre en œuvre
Les salariés vont être exposés à des agrégats et des agglomérats de noir de carbone : le risque principal pour la santé est le risque « poussières ».
Compte tenu de la possible présence de noir de carbone ultrafin, la protection respiratoire à retenir sera la plus performante possible. Nous conseillons le port d’un demi-masque filtrant, de type TM 3P, équipé de filtres P3. En cas de très fort empoussièrement, un appareil respiratoire non autonome, à air libre ou à adduction d’air comprimé sera utilisé.
Cette protection respiratoire sera accompagnée des autres équipements de protection individuelle requis sur ce type de chantier : casque et chaussures de sécurité, vêtements de travail ou combinaisons jetables, gants, lunettes de protection et protections auditives.
Hygiène
- Douche en fin de poste ; lavage des mains avant les repas.
- Suivi médical
- Voir avec le médecin du travail pour un suivi médical éventuel.
Date de mise à jour : 23 mars 2018