Quelles sont les différences entre plombémie, valeur limite biologique (VLB) plomb et valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) plomb ?
Il existe effectivement plusieurs valeurs (selon le Code santé publique ou du travail) qui permettent d'apprécier l'exposition ou le risque d'exposition des personnes vis-à-vis du plomb.
On considère que la plombémie (quantité de plomb dans le sang - Valeur seuil physiologique) de la population non exposée (absence de bâtiment contaminé par des poussières, pas de travaux domestiques en présence de plomb…) est de l’ordre de 15 à 20 µg/L (voir notamment le rapport de Santé publique France, Imprégnation de la population française par le plomb. Programme national de biosurveillance).
Actuellement, le seuil réglementaire de plombémie déclenchant un suivi individuel renforcé est à (article R4412-160 du Code du travail) :
- 200 μg/L chez l’homme (µg/L : microgramme par litre) ;
- 100 μg/L chez la femme.
Ce suivi peut également être déclenché si le salarié est exposé à une concentration de plomb dans l’air supérieure à 0,05 mg/m3 sur 8 heures (moyenne pondérée).
Ces seuils remontent à plus de 10 ans et ne tiennent pas compte des connaissances scientifiques actuelles, tout comme le tableau n° 1 des maladies professionnelles relevant du régime général de la Sécurité sociale qui n’a pas été révisé depuis 2008.
nota : Il est difficile de parler de valeur seuil vis-à-vis de la santé en présence d’un reprotoxique sans seuil… à savoir que selon les individus, des signes cliniques pourront être constatés bien en deçà de ces valeurs où à l’inverse, aucun symptôme n’est identifié bien au-dessus de ce qui est retenu aujourd’hui comme valeur de référence…
La valeur limite biologique (VLB) renseigne la présence de plomb par litre de sang. On considère qu'il y a un danger pour la santé si ce seuil est dépassé. Aussi, on a une « limite » à (article R4412-152 du Code du travail) :
- 400 µg/L pour les hommes,
- 300 µg/L pour les femmes.
Un rapport de l’Anses, en date du 11 juillet 2019, propose d’abaisser les valeurs biologiques de référence pour les :
- hommes à 85 µg/L ;
- femmes à 60 µg/L ;
- femmes susceptibles de procréer à 45 µg/L.
Enfin, il existe également deux autres valeurs seuils :
- Selon le Code de la santé publique (article L1334-2 et arrêté du 12 mai 2009 relatif au contrôle des travaux en présence de plomb), à l’issue de travaux « plomb » et pour protéger la population, on effectue des prélèvements de poussières au sol afin de s’assurer que la population n’est pas exposée à plus de 1 000 µg/m² (dit de plomb acido-soluble).
Le Haut conseil de santé publique (HCSP) recommande un abaissement du seuil réglementaire de la concentration surfacique de plomb après travaux à une valeur de référence qui devrait être identique au seuil devant conduire à la recherche de cas de saturnisme chez les enfants âgés de 6 mois à 6 ans (concentration de plomb dans les poussières des espaces intérieurs), soit : 70 μg/m² de plomb total (55 μg/m² de plomb acido-soluble).
Certains acteurs de la prévention avancent aujourd'hui la valeur de 500 µg/m² comme valeur de restitution des locaux après travaux. Celle-ci correspond à la valeur médiane des concentrations mesurées au cours d'une étude de la CNAM, réalisée sur la contamination plomb de bases vie (165 unités) sur chantier.
- Et selon le Code du travail (article R4412-149), la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) contraignante en Europe (poussières de plomb et ses composés dans l’atmosphère), exprimée en plomb métal, est aujourd’hui de : 0,1 mg/m3 sur 8 heures [valeur moyennée dans l'atmosphère des lieux de travail à ne pas dépasser sur 8 heures d’activité].
nota : VLEP à l’étude au niveau Européen : 0,03 mg/m3
Date de mise à jour : 11 févr. 2024