Article 1er de l'arrêté du 19 août 2011 relatif au constat de risque d'exposition au plomb
Dans le présent arrêté, le bien objet du constat de risque d'exposition au plomb est dénommé « bien ».Le constat de risque d'exposition au plomb, défini à l'article L. 1334-5 du code de la santé publique et ci-après dénommé CREP, a pour obj[...]
Dans le présent arrêté, le bien objet du constat de risque d'exposition au plomb est dénommé « bien ».
Le constat de risque d'exposition au plomb, défini à l'article L. 1334-5 du code de la santé publique et ci-après dénommé CREP, a pour objectifs :
― d'informer le propriétaire et, le cas échéant, les occupants d'un logement ou d'un immeuble, sur la présence de revêtements contenant du plomb dans le bien, y compris les revêtements extérieurs au logement ;
― de permettre à l'opérateur qui réalise le constat de signaler à l'agence régionale de santé les situations de risque de saturnisme infantile ;
― de permettre à l'opérateur qui réalise le constat d'identifier les situations de dégradation du bâti susceptibles de porter gravement atteinte à la santé ou la sécurité des occupants, et de les signaler à l'agence régionale de santé ;
― de fournir des éléments sur la présence de plomb aux personnes susceptibles de réaliser des travaux de nature à provoquer une altération substantielle des revêtements.
Les résultats du CREP doivent permettre de connaître non seulement le risque immédiat lié à la présence de revêtements dégradés contenant du plomb qui génèrent spontanément des poussières ou des écailles pouvant être ingérées par un enfant, mais aussi le risque potentiel lié à la présence de revêtements en bon état contenant du plomb encore non accessible.
Le CREP consiste à mesurer la concentration en plomb des revêtements du bien afin d'identifier ceux contenant du plomb, à décrire leur état de conservation et à repérer, le cas échéant, les situations de risque de saturnisme infantile ou de dégradation du bâti.
Le protocole du CREP mentionné à l'article R. 1334-10 du code de la santé publique est réalisé conformément aux prescriptions de l'annexe 1 du présent arrêté.
Date de mise à jour : 1 juin 2022
Notre analyse
Pour les immeubles construits avant le 1er janvier 1949, un Constat de Risque d'Exposition au Plomb (dit CREP) est à produire
- d'une part, en cas de vente (obligation du vendeur) ou de location (obligation du bailleur) de tout ou partie d'un immeuble à usage d'habitation ;
- d'autre part, indépendamment de toute transaction immobilière, pour les parties communes des immeubles collectifs à usage d'habitation (obligation des copropriétaires depuis le 12 août 2008).
Par ailleurs, un CREP doit être établi à l'initiative du maître d'ouvrage avant la réalisation de tous travaux en parties communes d'un immeuble à usage d'habitation construit avant le 1er janvier 1949, si les travaux sont nature à provoquer une altération substantielle des revêtements, c'est à dire s'ils sont susceptibles de produire des poussières ou des écailles de peinture.
Le CREP est réalisé par un diagnostiqueur certifié (voir arrêté du 24 décembre 2021 définissant les critères de certification des opérateurs de diagnostic technique et des organismes de formation et d'accréditation des organismes de certification).
L'arrêté du 19 août 2011 encadre les modalités de réalisation du CREP qui consiste à mesurer la concentration en plomb des revêtements du bien immobilier afin d'identifier ceux contenant du plomb, à décrire leur état de conservation et à repérer, le cas échéant, les situations de risque de saturnisme infantile ou de dégradation du bâti.
Le CREP constitue avant tout un document d'information sur la présence de plomb destiné au propriétaire et au locataire d’un logement.
Le CREP est également un premier élément d'information sur la présence de plomb pour l'entreprise amenée à réaliser les travaux. Toutefois, dans le cadre d’un projet de rénovation, de réhabilitation ou de démolition, le CREP est insuffisant et ne permet pas d’évaluer le risque d’exposition des travailleurs opérant sur un chantier.
Pour mémoire, le maître d’ouvrage a notamment l’obligation d’évaluer les risques concernant son opération (article L. 4531-1 du code du travail). Cette obligation s’applique dans tous les cas de figure, que la présence de plomb sur un chantier soit anticipée ou découverte de manière fortuite au cours des travaux.
Pour les chantiers relevant d’une coordination en matière de santé et de sécurité, le maître d’ouvrage doit également donner à son coordonnateur les moyens d’exercer sa mission. Le maître d’ouvrage doit donc informer son coordonnateur de la présence de plomb sur le chantier afin que celui-ci puisse coordonner en toute sécurité les activités des entreprises intervenantes, et prévenir le risque d’exposition au plomb.
La réalisation d’un diagnostic plomb avant travaux par le maître d’ouvrage est alors préconisée pour répondre à ses obligations. Il permet de préparer un chantier de rénovation, de réhabilitation ou de démolition en tenant compte des éventuelles contraintes imposées par la présence de surfaces plombifères et/ou de matériaux contenant du plomb. Ce diagnostic permet également au coordonnateur SPS de veiller à la prise en compte, par tous les acteurs, des résultats du diagnostic plomb, et d’informer au mieux les entreprises intervenantes afin qu’elles adaptent les modes opératoires, la protection et le suivi des travailleurs.
Des outils utiles à la mise en oeuvre
Le ministère de l'Intérieur précise dans cette fiche pratique les obligations relatives au CREP. Il est par ailleurs pro[...]
Le ministère de l'Intérieur précise dans cette fiche pratique les obligations relatives au CREP. Il est par ailleurs proposé un outil de recherche pour trouver un diagnostiqueur certifié.
Dans ce guide, le ministère en charge du Travail émet des préconisations pour guider à la fois les donneurs d’ordre et l[...]
Dans ce guide, le ministère en charge du Travail émet des préconisations pour guider à la fois les donneurs d’ordre et les diagnostiqueurs dans l’élaboration d’un diagnostic adapté à l’évaluation du risque d’exposition au plomb des travailleurs.
Depuis août 2008, préalablement à TOUS travaux portant sur les parties à usage commun d'un immeuble collectif affecté en[...]
Depuis août 2008, préalablement à TOUS travaux portant sur les parties à usage commun d'un immeuble collectif affecté en tout ou partie à l'habitation et construit avant le 1er janvier 1949, un CREP (constat de risque d’exposition au plomb) doit avoir été établi (art. L1334-8 du Code de la santé publique).Aussi, lorsque le constat porte sur des parties privatives et que le bien est affecté en partie à des usages autres que l'habitation (tels que des bureaux, ateliers professionnels, locaux de vente…), le CREP se limite réglementairement aux parties affectées à un usage d’habitation (objectifs en lien avec le Code de la santé publique = protection de la population).Par qui doit être réalisé le constat de risque d’exposition au plomb ?Ce diagnostic doit être réalisé par un diagnostiqueur professionnel certifié. Ce dernier recherche la présence de plomb sur les revêtements du logement (peintures anciennes, plâtre, briques…) y compris les revêtements extérieurs (volets, portail, balcon…) et ses annexes dès lors qu'ils sont destinés à un usage courant (buanderie…).Objectifs du CREPLe constat de risque d’exposition au plomb - CREP (article L1334-5 du Code de la santé publique) a pour objectifs :d’informer le propriétaire et le cas échéant, les occupants d’un logement ou d’un immeuble, sur la présence de revêtements contenant du plomb dans le bien, y compris les revêtements extérieurs au logement (volet, portail, balcon…) ;de permettre à l’opérateur qui réalise le constat de signaler à l’agence régionale de santé les situations de risque de saturnisme infantile ;de permettre à l’opérateur qui réalise le constat d’identifier les situations de dégradation du bâti susceptibles de porter gravement atteinte à la santé ou à la sécurité des occupants et de les signaler à l’agence régionale de santé ;de fournir des éléments sur la présence de plomb aux personnes susceptibles de réaliser des travaux de nature à provoquer une altération substantielle des revêtements(*).Résultats du constat de risque d’exposition au plombLes résultats de ce rapport doivent permettre de connaître non seulement le risque immédiat lié à la présence de revêtements dégradés (voir classement ci-après) contenant du plomb qui génèrent spontanément des poussières ou des écailles pouvant être ingérées par un enfant, mais aussi le risque potentiel lié à la présence de revêtements en bon état contenant du plomb encore « non accessible ».Cependant, on s’interrogera également vis-à-vis d’autres revêtements qui même s’ils en sont exempts habituellement, peuvent masquer certains matériaux qui eux en contiennent (exemple : crépis, papiers peints, peintures et enduits récents, toiles de verre, moquettes, linoléum, tissus muraux, et autres revêtements muraux composés d'une feuille de plomb contrecollée sur du papier à peindre…).Certains revêtements de type carrelage, renfermant souvent du plomb, ne sont pas visés (comme les canalisations) par le CREP (arrêté du 19 août 2011) car ce plomb n’est pas « accessible » (par la population par inhalation ou par ingestion).Si ce constat établit l'absence de revêtements contenant du plomb ou la présence de revêtements contenant du plomb à des concentrations inférieures à 1 mg/cm² (dans les matériaux), il n'y a pas lieu de faire établir un nouveau constat à l'occasion de nouveaux travaux sur les mêmes parties. Le CREP doit avoir moins de six mois pour toutes signatures d’un nouveau contrat de location.(*) L'altération des revêtements est considérée comme substantielle, (art. L1334-8 du Code de la santé publique / arrêté du 25 avril 2006 relatif aux travaux en parties communes nécessitant un CREP) lorsqu'au moins une des conditions suivantes est vérifiée :Si les travaux comportent la création d'ouvertures, la modification, la rénovation, le remplacement d'une huisserie ;ouSi la surface cumulée des revêtements de mur ou de plafond susceptible d'être altérée représente au moins 20 mètres carrés ;ouLorsque les travaux portent de manière sélective sur des plinthes, tuyauteries, radiateurs, rambardes, mains courantes, balustres, limons, crémaillères, marches et contremarches, si le cumul des longueurs des éléments peints, sur lesquels sont prévus les travaux, excède 25 mètres linéaires.
Entre 50 000 et 150 000 travailleurs européens utilisent le plomb, un produit classé dans la liste des cancérigènes, mut[...]
Entre 50 000 et 150 000 travailleurs européens utilisent le plomb, un produit classé dans la liste des cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) dont l'usage n'est pas entièrement interdit en France. Reconnu comme toxique pour la reproduction, ses effets sont différents en fonction des individus et des quantités absorbées. En matière de prévention des risques professionnels, la recherche de plomb avant travaux répond aux principes généraux de prévention du Code du travail, dont l’article L4121-2 - 2° dispose qu’il faut « évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ». Il existe cependant d’autres sources et d’autres règles dans le domaine du plomb qui contraignent certains acteurs de la construction et concourent ainsi à évaluer ce risque.