Risque routier : comment réduire les risques liés aux déplacements
Date de mise à jour : 23 août 2022 - Auteur : Laurent Duguet
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L’organisation du travail. C’est le credo de Thierry Fassenot, https://www.linkedin.com/in/thierry-fassenot-4390414?original_referer=https%3A%2F%2Fwww%2Egoogle%2Ecom%2F&originalSubdomain=fr aux premières loges de l’analyse des pratiques en termes de prévention routière au travail, au sein de la Cnam. Pour lui, le défi est d’allier une meilleure préparation des déplacements avec une réflexion globale sur le travail en entreprise.
Comment interpréter l’évolution du risque accident de trajet en 2019 ?
Le nombre de décès liés aux accidents de trajet domicile-travail, 39 en 2019 contre 23 en 2018 dans le BTP, reste faible comparé au nombre de salariés et rend moins significatif ce type d’écart. En outre, les décès sont comptabilisés quand le dossier est consolidé, et pas forcément au cours de l’année de survenance. Il convient de distinguer le risque mission, conséquence de l’activité de travail avec lien de subordination, et le risque trajet, assimilé à un accident de travail et indemnisé comme tel mais sans lien de subordination. Pour le risque trajet, l’activité de l’entreprise joue un rôle important, notamment lorsque le trajet est induit par l’organisation de l’entreprise : prise de poste plus ou moins flexible, ramassage par les compagnons…
Par quoi passe la réduction des risques ?
Nous conseillons aux entreprises de réfléchir à l’ensemble des déplacements en mission ou en trajet. Certains facteurs peuvent générer des accidents : le type de véhicule, la fatigue, la prise de poste à des horaires difficiles, l’amplitude de travail. En améliorant la préparation et l’organisation du travail, il est possible de limiter les contraintes qui pèsent sur les déplacements en mission et en trajet. Le compagnon qui charge le véhicule à la hâte et récupère ses collègues est en mission ; eux sont en trajet. La réflexion doit être globale : il convient de penser aux déplacements, aux habitudes, à la planification, à l’équipement du véhicule et à l’arrimage des charges comme aux compétences nécessaires en matière de VU et VUL.
Quels types d’intervention menez-vous auprès des entreprises ?
La mobilisation des entreprises doit encore progresser sur ce risque caractérisé par des accidents corporels rares mais graves et mortels. Ainsi, nous menons un certain nombre d’actions ciblées. Il peut s’agir de la publication de documents destinés à faciliter le choix de son VUL ou à prévenir le risque de surcharge. Nous avons conçu, avec le réseau des caisses régionales, une formation à l’usage professionnel d’un VUL. Une aide financière peut être apportée dans les contrats de prévention et permet, par exemple, d’assurer la présence dans les VUL de points d’ancrage ou d’une cloison de séparation
en conformité avec la norme existante. Nous menons depuis des années des actions vers les secteurs les plus concernés. Le secteur du BTP en a fait partie et a progressé. Nous pouvons souligner son fort engagement mais également la nécessité de poursuivre son accompagnement.
❛❛ Nous pouvons souligner le fort engagement du BTP mais également la nécessité de poursuivre son accompagnement. ❜❜
En février 2020, en séance plénière du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), l’ingénieur conseil a présenté, à titre d’expert, un rapport sur le risque routier professionnel.