En résumé

    ● Un chantier technique de réhabilitation-extension en milieu urbain.
    ● Une étroite collaboration entre les méthodes et la prévention.

    portage paru dans PréventionBTP n°288-Octobre 2024-p. 15

    Photo : 288 Chantier du mois - La complémentarité des méthodes et de l'expérience

    Crédit photo : Frédéric Vielcanet

    288 Chantier du mois - La complémentarité des méthodes et de l'expérience

    Gros œuvre

    À Strasbourg, la réhabilitation et l'extension d’un Ehpad combinent l’anticipation des méthodes avec l’expérience des compagnons.

    Propriété de la fondation Vincent de Paul, la maison de retraite Saint-Gothard fait l’objet d’une importante opération de réhabilitation et d’extension. À la livraison, en 2026, l’Ehpad aura une capacité supplémentaire de 30 lits (de 97 à 127 chambres). Démolition, conservation, curage, reprise en sous-œuvre, agrandissement… le chantier, très technique, a été confié à l’entreprise Dicker Groupe Seltz. Ses deux chefs de chantier travaillent en étroite collaboration, tant sur la zone centrale de réhabilitation (80 % des travaux) que sur la partie périphérique neuve (20 % des travaux), construite en limite de propriété. Le tout sur six étages. 

    Une grue à tour en pleine rue

    Le contexte urbain est l’une des spécificités de ce chantier, littéralement situé au-dessus d’une crèche (en rez-de-chaussée et premier étage). Un arrêté « bruit » oblige l’entreprise à cesser toute activité trop sonore (comme le sciage) au moment de la sieste… L’autre contrainte est le peu, voire l’absence, de place disponible dans la zone chantier. Au point qu’un autre arrêté a dû être pris pour bloquer la rue adjacente et y installer la grue à tour. « Le coût s’élève à environ 100000 euros pour une année, explique Laurent Dorschner, responsable de travaux chez Dicker Groupe Seltz. Mais sans cela, ce projet était irréalisable. » L’exiguïté du site impacte aussi les modes opératoires. Dans l’impossibilité d’approvisionner le chantier en prédalles, l’entreprise a investi dans l'outil de coffrage Gridflex de Peri pour réaliser des dalles pleines. En façade, la solution des prémurs a été retenue, les faibles capacités de stockage nécessitant un planning de livraison précis et rigoureux.

    Adapter les méthodes au projet

    Faute de place, une base vie intérieure a été aménagée dans le bâtiment. En plus du réfectoire et des bureaux, elle comprend des vestiaires et sanitaires distincts hommes-femmes, car sur ce chantier interviennent une compagnon du devoir et une stagiaire en DUT Génie civil. Côté logistique, l’ascenseur existant a été protégé pour monter les matériels et les personnes aux différents niveaux. « Quarante-cinq tonnes de profilés métalliques ont été utilisées pour reprendre la toiture en sous-œuvre, poser des linteaux et créer des ouvertures, explique Laurent Dorschner, qui a dû adapter les méthodes au projet architectural. Cette réalisation complexe est rendue possible et sûre grâce à l’acquisition de matériels, à la formation et à la capacité de nos compagnons s’adapter aux modes opératoires. »

    Cette réalisation complexe est rendue possible et sûre grâce à […] la capacité de nos compagnons à s’adapter aux modes opératoires.

    Un travail conjoint sur les méthodes et la sécurité

    « Nous avons gagné l'appel d'offres sur la note technique et sur notre capacité à répondre dans le détail à des problématiques complexes », estime Laurent Dorschner. Cette technicité, l’entreprise parvient sur ce chantier à l’associer à la performance économique et à la prévention des risques grâce 
    à une concertation permanente entre les méthodes (productivité et qualité) et la responsable QSE (sécurité du poste de travail).

    « Appliqué à ce chantier par Dicker, ce principe d’adéquation entre la méthode proposée et la sécurité est généralisé à l’ensemble du groupe Seltz, précise le directeur de travaux. Je me considère comme un plan-guide, je propose des options, puis Éric (Traeger), le chef de chantier, et Sarah (Heitz), notre QSE, vérifient si cela fonctionne sur le plan de la sécurité ».

    « Au démarrage du chantier, nous étudions le PIC et nous passons en revue les méthodes, poursuit Sarah Heitz. Certaines peuvent exiger des protections collectives différentes de celles que nous possédons et dans lesquelles nous devons investir. » En réhabilitation, les aléas se découvrent aussi au fur et à mesure de l’avancement. Par exemple, quand, au cinquième étage, la dalle est posée en sens inverse des autres niveaux. 
    « Il faut alors s’adapter et chercher rapidement une solution avec l’aide du bureau d’études. »

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