Entreprise Sadrin Rapin : les clients et les sous-traitants facteurs de progrès en sécurité
Sadrin Rapin, spécialiste en gros œuvre et génie civil, a enrichi son savoir-faire avec des clients industriels exigeants et de nombreux sous-traitants qui l’ont fait progresser en prévention.
Date de mise à jour : 31 mai 2023 - Auteur : Fabienne Leroy
- La certification Mase, socle d’organisation et de réflexion sur la sécurité.
- Des clients exigeants comme Total Energies pour progresser en prévention.
Reportage paru dans PréventionBTP n° 273-Mai 2023-p. 22
Photo : 273 Sadrin-Rapin ouverture 2
Crédit photo : Luc Marechaux
C’est dans la vaste zone industrielle Sud-Ouest du Mans que la société Sadrin Rapin a pris ses quartiers depuis juillet 2020. Quelque 2 000 m2 de bureaux neufs ont été construits sur une ancienne friche de 36 000 m2. Devant les bureaux, un vaste espace arboré sert à la fois de parking mais aussi de lieu de restauration aux beaux jours. Au total, 10 000 m2 de surface couverte ont été réhabilités, dont un vaste entrepôt de matériel. Cet espace lumineux, éclairé par une toiture verrière, est la vitrine de l’expertise technique du groupe et de ses indissociables exigences de sécurité. « Nous achetons le matériel pour progresser en sécurité, ce n’est pas uniquement le besoin du terrain qui dicte nos achats », souligne Mickaël Chasline, responsable logistique.
La sécurité traitée au forum des sous-traitants
Depuis son rachat en 2006 par Éric Jouvet (groupe EJ), Sadrin Rapin a connu une forte croissance, que seule la crise du Covid a quelque peu ralentie. Les sous-traitants, dont des spécialistes bardeurs, couvreurs, charpentiers métalliques, entreprises de second œuvre, représentent quelque 35 % du chiffre d’affaires. Ils sont sélectionnés et évalués sur le respect des critères de sécurité et invités à participer à un forum de sous-traitants annuel organisé par Sadrin Rapin. « C’est l’occasion d’échanger sur notre organisation et les sujets d’actualité, et de rappeler nos exigences en matière de sécurité et environnement », précise Christophe Maurier, directeur général de Sadrin Rapin.
Des ouvrages complexes
L'entreprise, qui travaille à 80 % en dehors de la Sarthe, réalise en effet des ouvrages complexes et souvent clés en main pour le compte de groupes industriels exigeants. Parmi ceux-ci, figurent des groupes pétroliers, pharmaceutiques, alimentaires ou encore des opérateurs informatiques (data center) avec leurs règles de sécurité pointues. Afin de gérer ces chantiers de construction très particuliers, Sadrin Rapin s’appuie sur tous les outils de prévention-sécurité existants, dont la certification Mase. « Elle est devenue le socle d’organisation et de réflexion sur la sécurité », affirme le directeur général adjoint, Guillaume Pejot. Cette certification, obtenue en 2018, succède à celle du GEHSE détenue depuis 2002. Rappelons que Mase aide les entreprises à adopter un management en phase avec la réduction du risque d’accidents du travail.
Progresser en prévention et en performance
Le service QSE de l’entreprise, dirigé par Nicolas Thureau, est impliqué dans tous les projets, dès la conception. « Cela nous permet de prendre en compte la prévention en amont et de vérifier les méthodologies avant de commencer les travaux. Nous étudions également les éléments techniques, comme l’installation des bases vie ou des chemins de circulation », détaille le responsable. En effet, les clients étudient et discutent en amont des process et méthodes de Sadrin Rapin, avec un objectif zéro accident. C’est le cas sur le chantier Pyrolyse (TotalEnergies), à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine et Marne), où une grue à tour, habituellement proscrite par le client pour des raisons de sécurité, a finalement été montée. « Le grutier a bénéficié d’une formation renforcée pour effectuer ses manœuvres. Ce sont parfois des contraintes pour nos collaborateurs, mais l’exigence de nos clients et de nos sous-traitants, nous fait progresser en prévention et en performance », indique Guillaume Pejot.
Un concours innovation basé sur la sécurité
L’entreprise implique également l’ensemble des salariés grâce à certaines actions, comme des challenges HSE ou le concours innovation, organisé tous les trois ans depuis 2017. Objectif : faire remonter les idées du terrain pour développer les bonnes pratiques sur les chantiers. « Nous définissons les thèmes six mois à l’avance, ce qui permet à nos collaborateurs de proposer des innovations, avec des plans ou des prototypes parfois », explique Nicolas Thureau. Plusieurs idées telles que le tapis de circulation de couleur rouge, un pistolet pour ligaturer les armatures, une échelle d’accès à une fouille blindée… ont été retenues et primées. De bonnes pratiques en sécurité qui participent également à améliorer les conditions de travail sur les chantiers et donc la performance et la motivation des équipes, selon la direction de Sadrin Rapin.
Sadrin Rapin a investi dans une tour de lavage pour benne à béton (ECL-Econet) avec recyclage de l'eau, sur le chantier TotalEnergies à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne).
Sur le chantier Total Energies à Grandpuits, les banches ont été équipées de garde-corps de 1,5 m de hauteur pour répondre aux exigences de sécurité de son client.
L'usage de tablettes est généralisé pour accéder à des informations, organiser l'accueil ou gérer l'administratif et le chantier.
De gauche à droite : Christophe Maurier, directeur général, Guillaume Pejot, directeur général adjoint, et Nicolas Thureau, responsable du service QSE.
Des formations pratiques, comme « Communiquer efficacement », sont régulièrement organisées chez Sadrin Rapin.
Les racks de stockage ont été modifiés pour gagner en sécurité, avec des planchers caillebotis, des filets, des sabots de protection au pied...
La filiale du groupe EJ, Sadrin Rapin, est reconnue par ses clients pour sa dynamique en prévention et sécurité. La certification Mase a fait progresser l’entreprise grâce à des clients industriels exigeants, qui lui ont permis de franchir des caps en prévention. Elle est intégrée à tous les niveaux de l’entreprise. La politique de l’amélioration continue des conditions de travail est portée par l’ensemble des équipes avec des actions terrain, comme les challenges ou concours HSE. Avec un objectif : impliquer chacun des salariés dans cette stratégie d’amélioration.
Focus
Le parc de matériel regroupe tous les outils et équipements de dernière génération. Il évolue sans cesse pour répondre aux besoins du terrain.
Présent dans l’entreprise depuis vingt ans, Michaël Chasline est en charge de la logistique avec son équipe. Dans une politique d’amélioration continue, il travaille avec les chefs de chantier afin de répondre au mieux à leurs besoins.
Quelles sont vos missions précises ?
Je gère l’ensemble des approvisionnements en EPI, matériel/matériaux ainsi que le personnel de l’entreprise affecté sur les chantiers, y compris les intérimaires. Ce qui implique de nombreux échanges avec les conducteurs de travaux afin de déterminer leurs besoins précis en termes techniques et de sécurité. Et comme ce parc est dédié aux deux filiales gros œuvre, nous mutualisons les bonnes pratiques de chaque entité pour qu’elles profitent à tous. Par exemple, nous avons remplacé toutes nos échelles par des plates-formes individuelles roulantes légères.
Quelles sont vos exigences sur l’organisation du parc
Nous voulons travailler dans les meilleures conditions et avoir la vision la plus claire possible sur nos équipements/matériels. Notre parc est donc rangé et les zones sont identifiées par besoin. Les accès sont sécurisés et des consignes doivent être respectées par toute personne entrant au dépôt (port des EPI). Concernant le service logistique, nous possédons deux camions, qui livrent nos chantiers sur toute la France. Notre objectif est que le responsable du chantier dispose du matériel nécessaire pour travailler sur son chantier.
La certification Mase a-t-elle permis de vous améliorer ?
Certainement. Pour citer un exemple, nous disposions d’anciens racks pour le stockage du matériel. À la suite d'un audit Mase, nous les avons remplacés et optimisés pour gagner en sécurité, avec des planchers caillebotis, des filets de protection contre les chutes, des sabots de protection au pied et l’affichage des charges admissibles. L’amélioration continue est vraiment au cœur de nos actions.
Nous mutualisons les bonnes pratiques pour qu’elles profitent à tous.
Michaël Chasline, responsable logistique
Michaël Chasline fait partie des anciens, avec vingt ans de présence chez Sadrin-Rapin. Après une formation d'ingénieur en bâtiment génie civil, il a exercé des missions de conducteur de travaux avant d'occuper le poste de responsable logistique. Soutenu par une équipe de dix personnes, il met la sécurité au cœur de ses actions.
Photo : 273 Sadrin Rapin
Crédit photo : Frédéric Vielcanet