En résumé

La souplesse d’une PME, avec les moyens d’un grand groupe.

Une méthode de travail et des investissements au service de la sécurité.

Photo : 277 entreprise du mois Thouraud Ouverture

Crédit photo : Frédéric Vielcanet

277 entreprise du mois Thouraud Ouverture

Pour fêter ses 100 ans, en juillet dernier, Thouraud a vu les choses en grand. Musique, acrobates… la soirée organisée au siège de la société, dans les anciens Docks Rémois, est encore dans tous les esprits des salariés, partenaires et clients. Avec, pour cadeau d’anniversaire, un nouveau projet exceptionnel : la réhabilitation du musée des beaux-arts de Reims. Ce chantier, livrable fin 2025, témoigne du savoir-faire de l’entreprise et de son ancrage dans la vie locale. Créée par Monsieur Thouraud il y a un siècle, elle accélère son développement lorsque son fils Jean en prend les rênes, en 1954. La croissance est de mise, les acquisitions se multiplient et permettent à Thouraud d’élargir son champ de compétences, dans le Grand-Est et jusqu’en région parisienne. Puis l’entreprise est rachetée par le groupe Cari, qui la rebaptise Cari-Thouraud, avant que Fayat Bâtiment ne mette la main sur l’ensemble en 2010. Elle a retrouvé son nom originel Thouraud en 2020 et continue à perpétuer un esprit familial qui rassure les clients ; avec à son palmarès quelques réalisations emblématiques, comme le stade Auguste Delaune de Reims ou le centre de congrès de la ville. Demain, outre la construction générale et le gros œuvre, la réhabilitation thermique et la rénovation énergétique constitueront de forts relais de croissance. « Une relation durable repose sur la conviction que dans l’univers du BTP, plus qu’ailleurs, les affaires doivent se signer sur un modèle gagnant-gagnant, dans le respect de l’autre », explique Frédéric Michels, entré dans l’entreprise en 1999 et directeur depuis 2010. « Le groupe Fayat nous laisse beaucoup d’autonomie, dans un cadre défini avec des fondamentaux et objectifs à respecter, notamment pour la sécurité, avec un taux strict de fréquence et de gravité des accidents à améliorer continuellement », complète Jean-Sébastien Auger, directeur de travaux.

S'appuyer sur le service des méthodes

Chez Thouraud, la prévention se fait dans la concertation, et avec anticipation. Rattaché à trois agences du groupe Fayat dans l’Est de la France (Bec Construction Champagne, Fayat Lorraine et Thouraud), le responsable QSE Yannick Foubert peut notamment s’appuyer sur le service des méthodes. « Il est rare qu’une entreprise de notre taille dispose d’un service aussi important, se félicite Jean-Sébastien Auger. Son rôle est majeur. Chaque chantier est unique. À charge pour lui d’établir un plan de management qualité, sécurité et environnement afin d’analyser tous les postes de travail et d’anticiper les risques. » Il s’agit notamment de définir avec précision les matériels dont le chantier a besoin, les cheminements, la base vie, les zones de stockage et les moyens de levage ou encore les plans de rotation des banches. Ce précieux travail en amont est complété par des actions au quotidien, depuis le quart d’heure sécurité, organisé chaque semaine par les chefs de chantier ou les conducteurs de travaux, avec une sensibilisation sur un point particulier, jusqu’à la diffusion de fiches de bonnes pratiques auprès de tous les compagnons, au rythme d’une dizaine par an. Le service des méthodes fait également remonter les informations et les bonnes idées du terrain, réfléchit aux améliorations à mettre en place, y compris avec les fournisseurs. Cela se traduit par l’utilisation de nouveaux matériels, comme les poteaux de coffrage en résine, et par des formations régulières. Par exemple avec Sateco, sur la bonne utilisation des plates-formes de travail en encorbellement (PTE), qui diminuent les risques de chute en hauteur, ou encore sur la mise en place des banches de coffrage. « À chaque début de chantier, nous faisons une formation d’une demi-journée sur leur installation. C’est une piqûre de rappel. Les accidents sont rares mais quand ils surviennent, ils sont graves », rappelle Jean-Sébastien Auger.

Concevoir des prototypes

Cette politique conduit même parfois à la conception de prototypes. Ainsi, le service matériel des trois agences régionales de Fayat Bâtiment, en lien avec le spécialiste des coffrages Ecmat-Copac, a conçu un moule de coulage de poutre permettant à un seul opérateur de réaliser jusqu’à trois poutres en simultané, avec un système de roues et galets pour écarter manuellement les joues. Thouraud teste actuellement une nouvelle version hydraulique, facilitant encore le travail. Cette innovation illustre à merveille la politique de l’entreprise : gagner en productivité tout en améliorant le confort au travail et la sécurité sur les chantiers. 

277 entreprise du mois Thouraud 1

Les consignes de sécurité sont clairement affichées à l’entrée de chaque chantier, dans un espace visible de tous.

277 entreprise du mois Thouraud 3

Pour diminuer les risques de chute en hauteur et améliorer les conditions de travail, des plates-formes de travail en encorbellement (PTE) sont installées.

277 entreprise du mois Thouraud 4

Des formations sur l’installation des garde-corps et banches sont organisées à l’occasion de chaque nouveau chantier.

277 entreprise du mois Thouraud 2

Des cheminements piétons en dalles PVC sont aménagés, dégagés de matériels, pour faciliter les déplacements et limiter les risques de chutes et entorses. 

277 entreprise du mois Thouraud 5

L’utilisation de poteaux de coffrage en résine facilite les manutentions et permet de diminuer les risques de chute de hauteur.

277 entreprise du mois Thouraud 6

Un prototype de moule hydraulique, pour couler des poutres directement sur le chantier, est testé. Il facilite le travail, réalisé par un seul opérateur.

Bilan de performance

Thouraud généralise l’utilisation de coffrages de poteau en résine. Plus légers et plus faciles à mettre en œuvre que des poteaux en bois ou en métal, ils permettent également de diminuer les risques liés aux travaux en hauteur. Tous les chantiers ne s’y prêtent pas, 15 % y ont actuellement recours. L’investissement est important, de l’ordre de 4 000 euros par poteau, mais il s’amortit dans le temps.

Focus

Le service méthodes sur tous les fronts

Avec les conducteurs de travaux, chefs de chantier et le service QSE, Didier Lejeune contribue à la fluidité des chantiers et à leur sécurité.

De l’appel d’offres à la livraison du chantier, le service méthodes intervient au quotidien pour éviter les improvisations et réduire les risques.

En quoi votre rôle est-il important ?
Beaucoup de PME sous-traitent ce poste ou bricolent quelques croquis sur un coin de table. Pourtant, le service des méthodes est essentiel. 80 % des accidents sont liés à une improvisation. Il convient d’anticiper au maximum les risques afin de prendre les bonnes décisions et monopoliser les matériels en conséquence.

Comment travaillez-vous ?
Dès l’appel d’offres, je travaille au plan d’installation du chantier, un élément parmi d’autres pour en fixer le prix. Ce plan est finalisé une fois le marché obtenu, avec le directeur de travaux, le conducteur de travaux et le responsable QSE. J’utilise le logiciel de dessin assisté par ordinateur Autocad, qui permet de produire des croquis compréhensibles par tous. Cela prend une bonne journée. Puis, en phase de chantier, toujours en concertation avec le conducteur de travaux et le chef de chantier, je réactualise les matériels dont on a besoin. Le responsable QSE vient en support pour s’assurer de la bonne mise en œuvre.

Cela passe également par un plan de rotations précis des matériels…
Effectivement. Je passe régulièrement une demi-journée sur un chantier afin de mettre en place un plan précis de rotations des banches ou des plates-formes de travail en encorbellement. Les échanges réguliers avec les chefs de chantier sont également importants. Cela permet de définir les besoins pour chaque journée de travail, deux à trois semaines à l’avance, d’optimiser les transports depuis notre base matériels installée près de Châlons-en-Champagne et in fine d’améliorer la sécurité.

80 % des accidents sont liés à une improvisation. 

Didier Lejeune, technicien méthodes

À 56 ans, Didier Lejeune peut se prévaloir de plus de trente ans d’ancienneté chez Thouraud. Après une formation en dessin industriel, il a rejoint l’entreprise rémoise en tant que manœuvre, alors qu’il n’avait que 25 ans. Rapidement, il a rejoint les bureaux, d’abord en tant que technicien études de prix puis technicien méthodes. À charge pour lui de réaliser les plans nécessaires à la bonne tenue des chantiers.

Photo : 277 entreprise du mois Thouraud Focus

Crédit photo : Frédéric Vielcanet

La méthodologie appliquée

● Au sein d’un groupe international aux exigences importantes en termes de prévention, Thouraud bénéficie d’une certaine autonomie pour mettre en place des méthodes et process afin d’améliorer la sécurité.● Le plan de rotations des matériels, en particulier des banches et des plates-formes de travail en encorbellement, constitue un élément important de la politique de prévention. Il permet d’optimiser leur utilisation et de s’assurer que chaque chantier est convenablement alimenté, pour une sécurité renforcée.● La force de l’entreprise réside également dans le dialogue. Les échanges constants, notamment avec les chefs de chantier, permettent de faire remonter du terrain des informations et des bonnes pratiques. Le même dialogue avec les fournisseurs contribue à améliorer l’utilisation et l’ergonomie des matériels.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies. Ceux-ci nous permettent de connaitre votre profil preventeur et d’ainsi vous proposer du contenu personnalisé à vos activités, votre métier et votre entreprise. En savoir plus