En résumé
  • Un groupe familial qui favorise l’échange et l’écoute.
  • Une vision claire de ce que doit être l’entreprise de demain.

Photo : 279 Entreprise Lingenheld ouverture

Crédit photo : Frédéric Vielcanet

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Aux portes de Strasbourg, la centrale d’enrobage de Lingenheld domine la plaine d’Alsace et sert de phare aux visiteurs. C’est ici, à Oberschaeffolsheim, que le groupe originaire de Dabo – un village de Moselle où est installé le siège social – a fait sortir de terre un pôle de 30 hectares composé de bureaux, atelier de maintenance d’engins et matériels et multiples bâtiments, qui témoignent de sa folle croissance. Lorsque Florent Lingenheld se lance dans l’aventure, en 1925, l’entreprise n’est qu’une minuscule PME spécialisée dans la filière bois et le transport. À chaque génération, sa vision du futur et sa politique de développement, en phase avec l’époque : les années 1970 voient une première diversification dans les travaux publics puis, vingt-cinq ans plus tard, dans les métiers de l’environnement. Un siècle plus tard, Franck Lingenheld perpétue avec passion l’esprit d’entreprendre de son arrière-grand-père, pour continuer à faire grossir le groupe tout en gardant son esprit familial.

Une entreprise en constante extension

Des quatre agences de Lingenheld (avec Metz, Colmar et Reims via le récent rachat de SMTP), celle d'Oberschaeffolsheim est la plus vaste. Elle est également la seule à réunir les quatre pôles du groupe : les travaux publics et l’industrie, qui pèsent 40 % du chiffre d’affaires et emploient 360 collaborateurs sur les 600, les travaux spéciaux (déconstruction, désamiantage, fondations spéciales…), l’aménagement et la promotion immobilière et, enfin, le pôle environnement. Après le recyclage des gravats (350 000 tonnes par an) et la valorisation de mâchefers, Lingenheld s’est lancée dans le traitement des terres polluées, le compostage des déchets verts puis la méthanisation. Aujourd’hui, via Methavos, le groupe construit des unités de méthanisation pour divers clients et en exploite une sur son site alsacien, qui produit du biométhane injecté dans le réseau urbain de Strasbourg. Ce pôle environnement devrait encore monter en puissance dans le cadre du projet « Cap 2030 », qui ambitionne de faire bondir le chiffre d’affaires du groupe à 300 millions d'euros, avec cent salariés supplémentaires, tout en diminuant de 40 % les rejets de CO2 et la consommation énergique du groupe. « Nous voulons réinventer nos métiers pour commencer notre démarche d’accompagnement du monde de demain », explique Franck Lingenheld.

Un management de proximité

Cette diversité d’activités et de métiers constitue un défi en termes de prévention. « La plus grande richesse d’une entreprise familiale, ce sont les femmes et les hommes qui la composent. Nous souhaitons les accompagner pour qu’ils puissent travailler de manière optimale en conciliant les impératifs de qualité de vie au travail et personnelle, à travers un management de proximité où la relation humaine est primordiale, avec des formations adaptées », poursuit le président. Ainsi, chaque pôle dispose de son propre responsable QSE, par exemple Laurence Gombeau pour les travaux publics. Lingenheld est accompagné par l’OPPBTP, visites communes de chantier, réunions régulières dans le cadre du réseau CAP (réseau des correspondants prévention de l'OPPBTP).


Le groupe investit également en permanence dans de nouveaux matériels pour gagner en confort et sécurité, comme une pelle Liebherr avec bras télescopique pour les travaux de déconstruction (1,5 million d'euros) ou des outils de guidage 3D pour faciliter la conduite des engins de chantiers, mais également dans des EPI adaptés aux évolutions des métiers et des infrastructures de qualité, par exemple des bases vie plus ergonomiques et autonomes en énergie. En parallèle, une démarche Mase a été initiée pour son pôle Travaux publics, couronnée par une certification en 2022. Concrètement, un groupe de travail, constitué de conducteurs de travaux, chefs de chantiers et compagnons, a fait un état des lieux et défini des objectifs afin d’améliorer la sécurité. Cela a abouti à la formalisation d’un manuel avec dix règles d’or, dont l’application est vérifiée chaque mois sur le terrain, des affichages améliorés, mais aussi des investissements dans le parc de matériels et véhicules et dans le digital, comme un casque de réalité virtuelle utilisé pour la formation à la sécurité. Autre initiative : la mise en place d’un covoiturage afin de limiter les risques liés aux déplacements domicile-travail, tout en réduisant les émissions de carbone. Ce groupe de travail se réunit toujours chaque trimestre, afin de faire remonter des informations du terrain et continuer à améliorer la sécurité au quotidien.

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Une cabine spécifique a été aménagée pour les travaux de peinture, avec des règles de sécurité strictes.

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L’atelier de maintenance est optimisé, avec une partie dédiée à l’entretien des véhicules lourds (pont élévateur, fosse…).

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Les substances dangereuses et produits toxiques sont entreposés dans des armoires de stockage.

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Une attention particulière est apportée aux EPI, adaptés aux différents métiers : casques, gants, lunettes, masques…

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Des moyens, comme ce chariot sur roue pour déplacer des accessoires de levage, sont mis en œuvre pour soulager les tâches difficiles des opérateurs.

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L’entreprise a investi dans ses propres bungalows de chantier, autonomes en énergie et plus confortables.

Bilan de performance

La démarche Mase a permis à Lingenheld de mieux structurer sa politique de prévention, avec des engagements précis, une organisation du travail redéfinie, une amélioration continue des pratiques… « Elle apporte un cadre, une rigueur, oblige à mettre en place des outils, des indicateurs de suivi », explique Franck Lingenheld, qui se félicite de résultats concrets : le pôle Travaux publics a enregistré sept accidents (mineurs) en 2022, deux fois moins qu’en 2019.

Focus

Des innovations au service des compagnons 

L’entreprise fait du confort au travail une priorité, pour améliorer la sécurité et le bien-être des salariés mais aussi attirer de nouveaux talents.

L’innovation, notamment les technologies du numérique, sont au cœur du projet de Franck Lingenheld, qui a mis en place un laboratoire d’idées pour améliorer les produits et process mais aussi la prévention.


Comment travaillez-vous à améliorer la qualité de vie au travail ?
Dans un contexte tendu pour recruter des talents, la qualité de vie au travail est un élément devenu essentiel. Nous avons par exemple fait le choix d’investir dans nos propres bungalows de chantier, conçus avec l’équipementier Gruau. Ils disposent d’un vestiaire avec sanitaires, d’une cuisine, de prises USB et de la climatisation, avec une alimentation par panneaux photovoltaïques pour un fonctionnement autonome huit à neuf mois par an. Nous en avons commandé cinquante, pour un montant de 1,8 million d'euros.


Qu’en est-il pour la formation ?
Au-delà des formations régulières, nous utilisons deux casques de réalité virtuelle, en particulier pour former les nouveaux compagnons, apprentis et intérimaires aux risques sur chantier. Avec la société Virtual Création, nous avons imaginé un scénario proposant une immersion sur un chantier virtuel avec des mises en situation, du port des EPI aux angles morts. Cela permet de mieux sensibiliser aux risques, d’attirer l’attention des plus jeunes et de faciliter leur intégration avec un programme logoté à nos couleurs. Cette initiative a été primée aux Victoires de la Prévention de l’OPPBTP en 2022.


Plus largement, quelle place occupe le numérique dans votre politique ?
Les valeurs de l’entreprise reposent sur une communication forte entre les équipes. Nous travaillons à une dématérialisation généralisée pour simplifier le quotidien. Nos chefs de chantier sont équipés de tablettes pour échanger, gagner du temps, s’informer sur les consignes de prévention ou les quarts d’heure sécurité organisés chaque mois. Et nous réfléchissons à la mise en place d’un intranet pour tous les collaborateurs.

Pour recruter des talents, la qualité de vie au travail est un élément devenu essentiel.

Franck Lingenheld, président

Dès son plus jeune âge, Franck Lingenheld (54 ans) accompagnait son père sur les chantiers. Après un DUT en génie civil et une école d’ingénieur à Metz, il a rejoint l’entreprise en 1993 en tant que chef de chantier, avant de gravir chaque échelon. S’il est bien trop tôt pour penser à la retraite, il peut compter sur ses deux enfants Ludovic et Auriane, déjà dans le groupe et prêts à prendre la relève…

Photo : 279 Entreprise Lingenheld photo homme clé

Crédit photo : Frédéric Vielcanet

La méthodologie appliquée

● Lingenheld s’est engagée dans une politique volontariste d’accueil des jeunes en alternance (environ cinquante chaque année), du niveau CAP à ingénieur, afin de disposer d’un vivier de salariés formés à la fois aux métiers et aux valeurs du groupe.

● Chaque année, le groupe consacre environ 5 % de la masse salariale à la formation (compétences métier, sécurité…), bien au-delà des obligations légales. Perçue comme un investissement, elle permet de gagner en productivité et de proposer aux salariés des évolutions au sein du groupe.

● L’entreprise est sensible aux équilibres entre hommes et femmes, jeunes et seniors, vie personnelle et professionnelle, à la diversité, avec quinze nationalités et des actions d’insertion pour personnes en difficulté. La cohésion passe par un management de proximité, par des événements d’entreprise réguliers et des défis sportifs.

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