Une entreprise de travaux publics doit réaliser onze sondages sur la voie publique. Les travaux se déroulant à proximité d'un centre d'entraînement de chevaux de course, sensibles au bruit, les horaires sont décalés : de 13 h 00 à 21 h 00. En soirée, le chantier est éclairé par un ballon électrique alimenté par un groupe électrogène positionné à l'arrière du VUL. Vers 19 h 20, un opérateur se dirige vers le groupe électrogène pour mettre à niveau le carburant,
    et débute le remplissage du réservoir sans éteindre le groupe. Le carburant s'enflamme et se propage sur les vêtements du salarié. Ses collègues le plaquent au sol et étouffent les flammes avec leurs vêtements de travail. La victime est ensuite prise en charge par le Samu et placée en coma artificiel pendant quarante-huit heures.

    Fiche accident parue dans PréventionBTP n° 274-Juin 2023

    274 Accident  - Brûlé en remplissant un réservoir

    ©Lipsum

    Pourquoi est-ce arrivé ?

    • Les travaux, bruyants, devaient être effectués en horaires décalés.
       
    • Le ballon éclairant nécessitait un apport d'énergie électrique par un groupe électrogène.
       
    • La victime a été obligée de faire un appoint en carburant durant la soirée.
       
    • Le groupe électrogène fonctionnait depuis plus de deux heures, et certaines parties du moteur, comme l’échappement, étaient très chaudes.
       
    • Le jerrican utilisé n'était pas équipé d'un bec verseur anti-débordement.
       
    • L'extincteur n'était pas accessible, car il était placé dans le véhicule qui a pris feu.

    Monoxyde carbone

    L'utilisation d'un groupe électrogène expose les salariés au bruit, à un risque de brûlure mais également à un risque d'intoxication au monoxyde de carbone. Chaque année, l'usage d'équipements à moteurs thermiques (groupes électrogènes, scie à sol, nettoyeurs haute pression…) dans un espace clos ou mal ventilé est à l'origine de plusieurs accidents graves, voire mortels. La priorité doit être donnée à leur remplacement par des équipements électriques, sans émissions de gaz d'échappement, et donc sans émissions toxiques.

    3 pistes pour éviter l'accident

    1. Éviter les risques

    Les chantiers de sondage sur la voie publique sont des chantiers itinérants où il est impossible d'avoir un accès au réseau électrique. Il est préférable de privilégier des équipements autonomes en énergie. les fabricants proposent aujourd'hui sur le marché des ballons éclairants à LED sur batteries au lithium, avec une autonomie qui peut atteindre douze heures en fonction du niveau d'éclairage souhaité. Il existe également des carotteuses sur batterie. il est possible d'avoir plusieurs batteries chargées si le nombre de carottages est important. Afin de ne pas travailler en horaires décalés, les nuisances sonores peuvent être réduites en isolant la zone de travaux via une bâche acoustique. Ces bâches sont légères et peuvent être déplacées facilement pour réaliser un encoffrement de la source de bruit. Elles permettent d'obtenir une réduction du bruit d'environ 20 dB et, pour les plus performantes, jusqu’à 40 dB.

    2. Évaluer l'ensemble des risques

    Même si cette situation de travail paraît anodine, elle peut exposer les salariés à de nombreux risques :

    • Brûlure, comme c'est le cas dans cet accident.
    • Électrisation, avec l'utilisation d'appareils électroportatifs filaires.
    • Bruit, généré par le groupe électrogène et la carotteuse.
    • Intoxication au monoxyde de carbone, si le groupe électrogène est utilisé dans un espace clos.
    • Vibrations, occasionnées par la carotteuse.
    • Inhalation de substances dangereuses contenues dans l'enrobé (HAP, amiante…).
    • Heurt, lié au travail sur une voie publique sous circulation.

    Il est indispensable d'évaluer au préalable l'ensemble de ces risques afin d'y apporter les mesures de prévention les plus efficaces.

    3. Utiliser correctement les équipements

    Si l'utilisation d'un groupe électrogène est indispensable, il est nécessaire de connaître et respecter des règles de base :

    • Ne jamais utiliser un groupe électrogène (un équipement à moteur thermique d'une façon générale) dans un espace clos ou mal ventilé.
    • Installer un dispositif différentiel à haute sensibilité (30 mA) en aval de chaque prise de courant si le groupe électrogène n'en est pas équipé d'origine (ces équipements sont souvent en option sur les groupes mobiles).
    • Faire l'appoint de carburant, moteur à l'arrêt et après refroidissement du groupe s’il a fonctionné. Utiliser un jerrican équipé d'un bec verseur anti-débordement. L'essence ne s'enflamme pas à l'état liquide, par contre les vapeurs d'essence créées au contact d'une surface chaude (pot d'échappement) peuvent s'embraser sans source d'ignition extérieure.
    • Privilégier un groupe électrogène possédant une autonomie d'au moins quatre heures. Le plein pourra être réalisé à la pause méridienne avec un moteur froid.

    Solutions et ressources

    ÉQUIPEMENT. Une tour d’éclairage hybride

    La nouvelle tour d’éclairage hybride MXF TL de Milwaukee offre un éclairage lumière du jour allant jusqu’à 27 000 lumens (sur secteur) grâce à ses LED haute performance. Son alimentation hybride permet une utilisation polyvalente sans fil ou sur secteur et fait de cette lampe un outil pratique. Elle s’installe en quelques secondes. Avec son mât motorisé extensible jusqu’à 3,10 mètres, la tour monte et descend par simple pression, pour un éclairage optimal de la zone de travail.

    Tour d'éclairage hybride MXF TL Milwaukee

    ÉQUIPEMENT. Une carotteuse portative sur batterie

    La carotteuse portative MXF DCD150 est destinée au percement vertical ou horizontal de matériaux tendres ou béton non ferraillé dans les endroits difficiles d’accès pour : la réalisation de passages de conduites, gaines et tuyaux, l’encastrement de boîtiers électriques. Le forage à l’eau est toujours recommandé pour optimiser les performances et la sécurité. Son poids, avec batterie, est de 10,3 kg.

    Carotteuse MXF_DCD150

    ÉQUIPEMENT. Bidon double : essence-huile 

    Le bidon double d'Husqvarna permet de stocker cinq litres de carburant et 2,5 litres d’huile de chaîne pour tronçonneuse. Cela évite ainsi de transporter deux jerricans. Il offre également plusieurs avantages en termes de sécurité : quand le réservoir est plein, l’alimentation est coupée automatiquement. Il est alors possible de relever le bidon sans perte. Les verrous mécaniques empêchent, par ailleurs, les ouvertures et les fuites accidentelles. Et pour un plus grand confort d’utilisation, ce bidon est doté d’une poignée ergonomique et d’une fenêtre pour connaître le niveau de la réserve.

    Bidon double : essence-huile

    FORMATION. D-clic prévention « Mettre en place une signalisation temporaire de chantier »

    Ce module fait partie d'une collection de vingt modules de 15 minutes composés de six séquences vidéo et de quiz pour acquérir les savoirs essentiels en prévention. Il aborde les enjeux de la signalisation, les différents types de signalisation, les familles de panneaux et les règles d'implantation de la signalisation routière. Il s'agit d'un module de sensibilisation, qui ne saurait se substituer à des formations obligatoires ou recommandées, ni à l’obligation réglementaire de formation dont l'employeur a la charge.

    274 - fiche AT- formation

    Les mélanges explosifs. Le point d'auto-inflammation de l'essence, encore appelé auto-ignition, se situe aux alentours de 280 °C. Les vapeurs d'essence portées à cette température s'enflamment seules, sans source extérieure d'ignition (briquet, étincelle…). Dans ce guide, l'INRS fait le point sur ces risques.

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