Risque routier : en sécurisant ses chargements, Everest Isolation a accru sa productivité

1. Constat alarmant

Philippe Million, président et fondateur d'Everest Isolation (Orange, Vaucluse), reconnaît sans difficulté qu'en matière d'aménagement de ses véhicules utilitaires légers, l'entreprise a pris des risques au cours des premières années : « Entre les sacs d'isolants et l'insuffleuse, nous dépassions constamment de plus de deux fois la charge utile, avec des conséquences prévisibles : arrêt par les gendarmes et déchargement des véhicules, usure prématurée, comme les châssis fendus, frayeurs avec le ballant dans les ronds-points… Plus jamais ça ! »

2. Prise de conscience

Le dirigeant repense entièrement son parc de véhicules : « L'augmentation de la résistance thermique pour l'isolation exigeait d'embarquer plus de volume, précise Philippe Million. Au lieu de 1,85 tonne dans les années 2000, un camion de laine de roche est désormais composé, pour une moyenne de trois maisons par jour, de 90 sacs de 20 kg et d'une machine de 600 kg, soit 2,4 tonnes ! ». Pour remplacer les VUL, Everest Isolation écarte les poids lourds pour plusieurs raisons : accès difficile en centre-ville mais aussi passage par des petites routes de campagne. Il fait appel à la société Maxicargo pour sécuriser la remorque utilitaire traditionnelle grâce à un attelage central équipé d'un dispositif anti-louvoiement.

3. Investissement et adaptation

À la fin des années 2010, Everest Isolation renouvelle son parc de véhicules avec huit maxi-cargos, dont un dédié à la mousse polyuréthane projetée et deux pour le soufflage et l'ITE. Avantages : une charge utile de 3 000 kg et ils se conduisent avec un permis BE. Le gain est immédiat avec l'élargissement du secteur d'intervention, jusqu'à Nice ou Lyon. Outre la fin des surcharges, ce choix permet aux salariés de manipuler les isolants en extérieur. À la suite d'un AT, l'entreprise a fait fabriquer des plates-formes amovibles pour éviter tout risque lors du chargement et déchargement. « L'ensemble châssis cabine, équipé d'un caisson isolé pour la machine, de coffrets de rangement et de la remorque, à hauteur de 85 000 euros l'unité, constitue une solution particulièrement adaptée », ajoute Philippe Million.

4. Bénéfices et renouvellement

Le parc a été renouvelé il y a un an et demi, mais l'entreprise n'a changé que le châssis cabine nu, à 30 000 euros l'unité, conservant ses remorques floquées et son système d'attelage. Outre une hausse de la productivité (capacité de chargement portée de 350 m² à 600 m² par jour), les deux occupants peuvent parcourir 250 km par jour, avec une fatigue réduite grâce à des fauteuils ergonomiques, une climatisation, une boîte automatique, une barre anti-encastrement, un système antipatinage et de freinage remorque. Enfin, une démarche d'écoconduite, des camions bridés à 110km/h et une consommation inférieure aux poids lourds, ont sensiblement réduit la consommation de carburant.