TMS : un enjeu de performance globale pour l’entreprise

On oublie trop souvent les liens entre prévention des TMS et performance globale d’une entreprise. Il y a d’abord les cotisations maladies d’une entreprise, dont le montant dépend pour partie de sa sinistralité. Agir permet d’économiser un montant significatif, qui peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros par an pour une PME. Un chiffre donne une idée de l’ampleur des coûts. « Dans les travaux publics, le nombre de jours d’absence pour maladie professionnelle reconnue liée aux TMS représente l’équivalent d’une entreprise de TP de 1 000 personnes qui stopperait son activité pendant un an », fait valoir Pascal Girardot, ergonome à la direction technique de l’OPPBTP. Considérable. Et c’est sans compter sur les arrêts de travail ordinaires liés aux TMS et les coûts faramineux de l’absentéisme.

Des coûts sous-évalués

Quand il était à la tête de son entreprise Jérôme BTP, Jean-Claude Brossier, administrateur de la FNTP chargé du groupe de travail sur les TMS, avec la Cnam, l’INRS et l’OPPBTP, a même créé un outil pour analyser les coûts d’une journée de travail perdue, selon lui largement sous-évalués en France. « Nous l’estimons à 3 000 euros environ, au minimum. Or, elles sont au nombre de 60 millions par an. Ce sont donc 180 milliards qui sont perdus chaque année ! Imaginez une simple réduction de 10 % des TMS… », s’exclame Jean-Claude Brossier, qui a toujours constaté une corrélation entre performance de son entreprise et amélioration des conditions de travail. Les capacités de recrutement, de fidélisation, de motivation et de meilleur dialogue social sont en jeu, dans des métiers où maintenir le savoir-faire est vital.