Des solutions pour libérer du temps de grue
À Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), la construction d’un hôtel à la pointe de l’île Seguin s’appuie sur des moyens techniques et la préfabrication pour fluidifier le chantier.
Date de mise à jour : 24 mars 2025 - Auteur : Loïc Féron
● La coactivité, au centre des attentions.
● Des garde-corps préfabriqués, facteurs de productivité.
Reportage paru dans PréventionBTP n°293-Mars 2025-p. 15
Photo : 293 - chantier du mois - ile seguin - i09
Crédit photo : Frédéric Vielcanet

Gros œuvre
À Boulogne-Billancourt, la construction d’un immeuble hôtelier à la pointe de l’île Seguin s’appuie sur des dispositifs techniques de préfabrication.
C’est l’effervescence à l’extrémité amont de l’île Seguin que se partagent les différents chantiers du projet Pointe des arts. Le futur pôle culturel et artistique sera composé d’un centre d’art, d’une salle de cinéma, de commerces, de bureaux et de cet hôtel 4 étoiles réalisé en entreprise générale par GCC pour le compte du maître d’ouvrage Emerige-Ardian-AOG. Tout en courbes et en terrasses, le bâtiment en R+8 avec sa toiture technique doit accueillir 230 chambres, des bars et restaurants, des salles de réunion, une piscine et un espace sauna. Le tout labellisé E+C, RT 2012 et Breeam Excellent.
Du traitement des eaux à la post-tension des bétons
Du fait de la situation de l’ouvrage, en bords de Seine, la gestion de l’eau a accompagné les phases de terrassement, de travaux d’infrastructure et de superstructure. GCC a procédé à un rabattement de nappe par pointes filtrantes et au traitement des eaux sur site avant leur rejet dans le fleuve. La superposition des tâches (pieux, radier, voiles par passe) et la coactivité qui en découle ont été au centre des attentions de l’entreprise et de Guillaume Challit, son responsable prévention sécurité (agence Ile-de-de-France). Le gros œuvre réserve d’autres difficultés de taille. La superstructure en béton armé (voiles, poteaux, poutres et planchers) s’organise autour d’un noyau principal, un hall d’accueil avec un escalier Chambord, une batterie d’ascenseurs et deux monte-charges desservant les étages, dont certains en double hauteur justifient la mise en œuvre de bétons précontraints par post-tension.
Les bénéfices du mât de coulage
Faute de place, ce chantier complexe ne dispose que d’une seule grue dont les interférences avec celles du chantier mitoyen sont gérées par le même système. « Avec l’appui de la maîtrise d’œuvre, GCC déploie des dispositifs et des moyens techniques qui déchargent la grue de certaines tâches, explique Salah Kadi, chef de groupe travaux GCC. C’est le cas notamment des bétonnages par pompage et de la pose des balcons avec garde-corps préfabriqués. » Alimenté par une pompe depuis le pied du bâtiment, le mât de coulage facilite l’approvisionnement et la répartition du béton dans les étages, tout en libérant la grue pour d’autres secteurs du chantier. Quant aux balcons filants qui ceinturent le bâtiment, le mode opératoire de pose des garde-corps préfabriqués a été conçu pour ne solliciter que très peu la grue, juste le temps de les stabiliser.
Nous mettons en œuvre des dispositifs qui déchargent la grue de certaines tâches.
Trois points d’attention qui font la différence
Sur ce chantier situé au milieu de la Seine, la référence imposée à l’entreprise relative au risque de crue est le niveau atteint en 1910 (crue centennale). En matière environnementale, GCC a procédé au rabattement de nappe par pointes filtrantes (système de pompage) et au traitement de l’eau par une centrale (incluant cuves de décantation et filtres) avant rejet dans le fleuve via un long conduit longeant les berges.
Le dispositif de pompage des bétons permet, depuis une pompe positionnée au pied du bâtiment, d’approvisionner les étages. Le béton poussé en façade est ensuite distribué à partir d’un mât posé sur quatre pieds et d’un bras articulé à l’aide de manettes pour gérer les déplacements du tuyau (140 m2 par jour). « Sachant qu’il faut 4 à 5 heures pour réaliser un coulage, le mât permet de libérer la grue pour d’autres tâches et ouvrages », explique Salah Kadi, chef de groupe travaux GCC.
L’utilisation de boîtes de réservation, type Rezaboîte, pour les fluides (chaud/froid, VMC, plomberie) contribue à la sécurité du chantier et à son efficacité. La synthèse des réseaux et le dimensionnement de la gaine proprement découpée facilitent l’intégration. « L’intérêt des boîtes réside dans la protection contre les chutes mais aussi dans le gain de temps au moment du calfeutrement, explique Salah Kadi. Si les études sont bien avancées et les boîtes livrées, le système peut être rapidement déployé, contrairement aux réservations coffrées qui exigent du temps pour la mesure, la découpe, la pose et son décoffrage. »