Parking souterrain d'Épernay : gestion des travaux de soutènement en paroi moulée
La réalisation d’un parking souterrain en plein centre d’Épernay fait appel à la technique de paroi moulée. Avec quels moyens et quel type d’organisation ? Explications dans ce reportage.
Date de mise à jour : 5 mai 2023 - Auteur : Loïc Féron
● Un chantier organisé autour d’ateliers mobiles.
● La gestion intégrée des boues de forage.
Reportage paru dans PréventionBTP n° 272-Avril 2023-p. 15
Photo : 272 Chantier Epernay Ouverture
Crédit photo : Frédéric Vielcanet
Gros œuvre
La réalisation d’un parking en plein centre d’Épernay fait appel à la technique de paroi moulée. Avec quels moyens et quelle organisation ?
En pleine reconversion urbaine, l’esplanade Charles de Gaulle aura d’ici à 2026 une nouvelle allure. En plein cœur de la ville d’Épernay, le projet prévoit des logements, un hôtel et un parking souterrain de quatre cents places. Cette dernière opération permet de libérer suffisamment d’espace en surface pour créer un grand parc urbain. Pour limiter l’emprise au sol du parking, la mairie a fait le choix d’une infrastructure de type hélicoïdal à six niveaux. Le marché a été attribué en conception-réalisation à un groupement d’entreprises composé, entre autres, de BEC Construction Champagne et Sefi-Intrafor.
Six puits de pompage
« La densité urbaine, trafic automobile, riverains, scolaires, et la coactivité avec les projets connexes sont les principales contraintes de ce chantier », explique Héloïse
Hemmerlé-Pinto, cheffe de projet chez BEC Construction Champagne. En février dernier, six puits ont été réalisés pour permettre le pompage de la nappe phréatique située à une dizaine de mètres de profondeur. Les 720 000 m3 d’eau extraites du sol vont rejoindre la Marne via un circuit de canalisations. Puis viendra le terrassement de l’intérieur de l’ouvrage : 58 000 m3 excavés en trois mois à raison de soixante camions par jour.
Prévenir les risques de chute
Avant cela, la phase de soutènement et de fondation aura duré six mois. L’enceinte circulaire de 52 mètres de diamètre, qui constitue la structure de l’ouvrage, est décomposée en vingt-quatre panneaux de paroi moulée relativement étanche et profonde d’environ 35 mètres. Sur ce chantier, l’activité intense mais rigoureusement organisée conserve sa fluidité. L’installation de cette phase de travaux a duré un mois à elle seule. Deux chefs de chantier encadrent la vingtaine de compagnons répartis sur les différents ateliers. Accueil sécurité et protections collectives font partie du dispositif de prévention. « La vigilance est accrue en phase de bétonnage, pour prévenir les risques de chute de hauteur, de chute de plain-pied ou les heurts avec véhicules », commente Samia Mounir, ingénieur travaux principal chez Sefi-Intrafor. À l’entrée du chantier, l’homme trafic gère un flux toujours aussi soutenu de camions. Conjugués avec le lancement des chantiers voisins, le début des travaux de la structure intérieure puis la venue des corps d’états secondaires sont de nouveaux défis à relever.
La vigilance est accrue en phase de bétonnage pour prévenir les risques de chute de hauteur.
Des barrettes de béton armé pour les fondations profondes
L’ancrage de l’ouvrage dans le sol se fait à l’aide d’un radier en béton armé fondé sur des barrettes de fondations d’une profondeur de 43 mètres (la même technique que les parois moulées). « Au moment de l’appel d’offres, plutôt que les micropieux qui figuraient dans le descriptif technique, nous avons proposé des barrettes en béton armé plus adaptées à ce chantier », explique Samia Mounir, ingénieur travaux principal chez Sefi-Intrafor (groupe Fayat Fondations).
Du fait de la dimension de l’ouvrage à réaliser, le nombre de micropieux nécessaires au projet aurait été très important. « Les vingt-quatre barrettes de béton armé réalisées sur ce chantier reposent sur le même principe (que pour les micropieux en traction-NDLR) de frottement entre le terrain et la surface extérieure des éléments de fondation, poursuit-elle. Avec la même équipe, nous utilisons le même atelier pour faire la structure circulaire et les barrettes de fondations. Le planning est optimisé et les risques réduits. »
Pour un calcul au plus juste, une barrette d’essai de traction a été conçue par l’entreprise au début du chantier. « Cette barrette d’essai a été instrumentée et équipée de vérins qui exercent de la traction dans le béton. Lors de l’essai, les déplacements et les contraintes dans le béton sont mesurés, commente l’ingénieur. Ce préalable permet de calculer les coefficients de frottement spécifiques des terrains, d’optimiser la longueur des barrettes et donc d’optimiser les profondeurs de forage, les quantités d’acier et de béton. »