Deux salariés doivent déposer et remplacer une quinzaine de plaques translucides, rendues opaques avec le temps, sur le toit d'un garage. De chaque côté de la plaque à remplacer, ils ont fixé des chemins de circulation de type Sécuriplac. L'un des opérateurs, à genoux sur le chemin de circulation, finit de préparer la plaque translucide qui doit être déposée. L'autre salarié est descendu par l'échelle de pied pour accrocher une plaque neuve avec une corde. Il remonte sur le toit, sans que son EPI antichute ne soit accroché. Il se positionne sur le chemin de circulation opposé à celui de son collègue. En se déplaçant, il met un pied sur la plaque translucide, qui cède sous son poids et l’entraîne dans une chute de 5 mètres. Il s’en sortira avec de multiples fractures et un arrêt de travail
    de quatre mois.

    Fiche accident parue dans PréventionBTP n°284-Mai 2024.

    284 - Chute à travers une plaque translucide

    ©Lipsum

    Pourquoi est-ce arrivé ?

    • La préparation du chantier n'a pas été suffisante, notamment concernant la sensibilisation aux matériaux fragiles, les moyens de circulation, la prévention du risque de chute de hauteur, les moyens de protection collective, les équipements de protection individuelle contre les chutes et la définition des points d’ancrage à utiliser.
    • Il n'y avait aucun moyen de protection contre les chutes de hauteur complémentaire aux chemins de circulation, ni collective (filets de sécurité en sous-face notamment), ni individuelle (EPI antichute…).
    • L’opérateur est monté sur le toit sans accrocher son EPI antichute.
    • Les salariés n'étaient pas formés au risque de chute de hauteur et à l'utilisation de système d'arrêt de chute.

    Quels sont les matériaux fragiles

    S’agissant des chutes à travers une toiture fragile, l’OPPBTP distingue plusieurs types de supports : principalement, les plaques fibres-ciment et les plaques translucides, les bacs aciers, quand ils ne sont pas encore fixés, les chéneaux en résine, que ces supports soient neufs ou anciens, les lanterneaux, les supports d’étanchéité anciens, en aggloméré de bois, constitués de matériaux qui se détériorent avec le temps.

    3 pistes pour éviter l'accident

    1. Évaluer les risques

    L'évaluation des risques, notamment en phase de repérage (devis), est primordiale : 25 % des accidents liés à des toitures fragiles ont lieu durant cette phase. 
    La préparation du chantier doit notamment aborder :
    - Une évaluation du support (démonter le cas échéant une partie de la sous-face si le support n'est pas directement visible par en dessous).
    - Les protections périphériques : privilégier un échafaudage à montage et démontage en sécurité (bas de pente et rives).
    - Les protections dans l’emprise du bâtiment : privilégier les filets de sécurité en sous-face quand la configuration du bâtiment le permet (tirant d'air, accès PEMP pour son installation, absence d’activité sous la zone…).
    - Les chemins de circulation, associés le cas échéant à un système d’arrêt de chute. Il faut respecter la notice du fabricant concernant leur fixation sur le toit et s'assurer qu'il n'y a aucun porte-à-faux en bas de pente ou en rive.
    - L'aménagement d'un accès sécurisé : privilégier une tour escalier ou un échafaudage de pied, qui permettra également de monter et descendre des matériaux.

    2. Adapter les modes opératoires

    S'il est impossible d’installer des filets de sécurité en sous-face, le système d’arrêt de chute est indispensable, en complément du chemin de circulation, pour circuler sur un toit en matériaux fragiles. Les points d’ancrage pour l’utilisation de système d’arrêt de chute sont définis par l’encadrement après analyse de leur adéquation (tirant d’air notamment).
    Plusieurs cas de figure sont possibles :
    - Le bâtiment dispose d'ancrages permanents ou de lignes de vie. Il est possible de les utiliser pour réaliser les travaux, sous réserve que ces équipements aient été vérifiés périodiquement (12 mois).
    - Le bâtiment ne dispose pas de tels équipements mais sa configuration permet la circulation d'une nacelle à l'intérieur. Dans ce cas la mise en œuvre de points d’ancrage au faîtage est possible sur la charpente, par le dessous et en déposant la plaque de couverture située au-dessus, en vue de leur utilisation.
    - Si aucune de ces deux solutions n'est envisageable, il est possible de passer une longe par-dessus le faîtage à l'aide d'équipements spécifiques (sac à lancer, catapulte) à partir du sol et de connecter cette longe à un élément structurel de la façade opposée au versant concerné par les travaux, ou sur tout autre point fixe résistant. La longe est à protéger avec une gaine, aux endroits où elle est susceptible de frotter sur un élément du bâti et d’être endommagée.

    3. Sensibiliser et former le personnel

    Il est indispensable de sensibiliser les travailleurs sur les caractéristiques de la toiture, les risques qu’elle représente, ainsi que les consignes générales de sécurité : les moyens à utiliser pour accéder à la toiture, les risques dus à l’environnement (lignes électriques, ouvrages d’aération…) et les caractéristiques particulières de l’ouvrage. Ils doivent également être formés au montage/démontage et à la vérification des équipements de protection qu’ils installent et utilisent, ainsi qu’au port et à l’utilisation d’un système d’arrêt de chute.

    Solutions et ressources

    ÉQUIPEMENT. Chemin de circulation pour toiture

    Kee Safety propose Kee Walk, un chemin de circulation pour toiture. Sa surface de marche est sûre, antidérapante, uniforme pour évoluer en sécurité sur le toit. Ce système est composé de marches ajustables, qui permettent de traverser un toit perpendiculairement ou transversalement à la pente. Il peut également être équipé de garde-corps, afin de garantir la sécurité des opérateurs. Le Kee Walk protège également la couverture des éventuelles détériorations. Il est disponible en série avec des girons en nylon ou en aluminium. Il convient pour des toitures inclinées jusqu’à 35 degrés. Pesant moins de 9 kg, les modules peuvent être facilement manipulés et installés par deux personnes. Ce système bénéficie du marquage CE et il est conforme à la norme NF EN 516 classe 1-C.

    284 - Chute à travers une plaque translucide

    ÉQUIPEMENT. Passerelle de toit

    Latchways Walksafe est un système de passerelle de toit qui délimite une voie d’accès et de circulation pour les travaux en hauteur. Il évite aux opérateurs les glissades et les trébuchements, et protège la surface du toit de la circulation piétonnière. Ce cheminement répartit la charge uniformément sur le toit et réduit ainsi l'usure du système de toiture lui-même. Fabriqué en PVC, il est léger et donc facile à installer. Autre atout : il est résistant à la corrosion et à l'humidité.

    284 - Chute à travers une plaque translucide

    ÉQUIPEMENT. Protection des translucides et lanterneaux

    La grille adaptable Kee Cover a été conçue pour éviter aux opérateurs de tomber à travers les éléments translucides en toiture. Elle les couvre efficacement sans bloquer la lumière qu’ils laissent rentrer dans les bâtiments. Quatre formats sont disponibles pour s'adapter aux plaques translucides plates, aux lanterneaux, aux skydomes et aux différents types de toitures. Chacun se met en place en quelques minutes.

    284 - Chute à travers une plaque translucide

    ÉQUIPEMENT. Protection des translucides et lanterneaux

    L’ancrage antichute sur fibres-ciment est possible grâce à l’interface SecurBac F. Ces interfaces, spécifiquement adaptées aux supports en fibres-ciment se fixent par l'intermédiaire de douze vis autoforeuses fournies avec l'ancrage. L'étanchéité est assurée par un joint compensateur. L'ancrage est en inox et la plaque de fixation est en acier galvanisé à chaud. La plaque peut être recouverte, à la demande, d'une peinture époxy.

    284- fiche AT- ressources

    Pour circuler sur une couverture en matériau fragile, vous devez prévoir des moyens de protection collective afin d'être protégé des chutes de hauteur lors de votre intervention. Voici les mesures de prévention à mettre en œuvre pour la pose ou l’entretien de la couverture.

    Lire notre article : « Travaux de couverture en matériaux fragiles : sécuriser le travail en hauteur »

    En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies. Ceux-ci nous permettent de connaitre votre profil preventeur et d’ainsi vous proposer du contenu personnalisé à vos activités, votre métier et votre entreprise. En savoir plus