Comment Spie batignolles s'est remise en question pour obtenir de meilleurs résultats en sécurité
Date de mise à jour : 4 août 2022 - Auteur : Armelle Gegaden
©Nicolas Vercellino-Spie
« Cela faisait des années que nous butions sur un plafond de verre », témoigne Thomas Nachury, directeur général adjoint de Spie batignolles. « Nous avions dépensé énormément d'énergie, mis en place des plans d'action, des référentiels, des normes… pour des résultats qui n'étaient pas à la hauteur », poursuit Isabelle Moreno, directrice prévention des risques SSE. Les indicateurs se maintenaient tout juste, quand une première expérimentation du programme de l'OPPBTP et de l'Icsi est lancée dans le sud-est de la France en 2018.
Le courage du diagnostic
Un diagnostic de sécurité est réalisé. « Ma première réaction a été le rejet, admet Isabelle Moreno. L'Icsi nous expliquait que le système pratiqué par les préventeurs depuis des décennies n'était pas sur le bon chemin. » L'expérimentation de cette nouvelle méthode héritée du monde industriel s'avère en fait concluante. Car des points de progression sont identifiés. « Nous avions peu la culture de l'arrêt en cas de danger et d'événements imprévus. L'arbitrage était laissé au chantier », se remémore Isabelle Moreno. Les retours du terrain étaient faibles. Les salariés n'avaient pas conscience des risques mortels. Selon les collaborateurs, la sécurité reposait exclusivement sur les règles. La démarche est donc élargie à l'ensemble des régions.
Plan d'action et groupes de travail
À partir du diagnostic, l'entreprise a pu bâtir un plan d'action et mettre en place des groupes de travail en vue d'élaborer des règles d'or et doper l'exemplarité du management. Un des groupes planche actuellement sur le leadership, l'émergence d'un socle commun basé sur l'écoute et la proximité, à l'occasion notamment de visites de terrain. « Les directeurs s'interrogent sur la posture à adopter. Certains vont avoir une attitude de flic, d'autres une approche orientée qualité ou productivité, sans nécessairement être focus sur la sécurité », expose Arnaud Guyenon directeur général adjoint, en charge de plusieurs régions.
Des premiers résultats
La culture sécurité se diffuse ainsi, progressivement à tous les étages, par l'échange. Tandis que les remontées d'informations s'accompagnent d'une confiance et d'une transparence pour mieux appréhender les causes profondes des événements à risque. Alors que trois entités régionales de Spie batignolles se sont rapprochées en 2020 pour former un nouvel ensemble de neuf directions régionales, « la démarche a aussi permis de lancer la nouvelle politique de sécurité », se réjouit Thomas Nachury.
Nous avions dépensé énormément d’énergie pour des résultats qui n’étaient pas à la hauteur.
Isabelle Moreno, directrice prévention des risques SSE, Spie batignolles.