Quatre scénarios pour un futur décarboné

Nous sommes en 2040 et le BTP est toujours une locomotive de l’activité économique : l’industrialisation croissante et les forts progrès dans l’économie du réemploi pallient un contexte général de pénurie des matériaux et d’obsolescence du parc de logements. Côté emplois, on offre des postes très qualifiés pour la conception et la fabrication à distance des bâtiments, tandis que le marché de la déconstruction et celui de l’assemblage sur chantier sont pourvoyeurs d’emplois peu qualifiés.

Quel futur pour le BTP ?

Marc Malenfer est prospectiviste à l’INRS. Il a contribué à la démarche « Imaginons ensemble les bâtiments de demain », pilotée par le CSTB et l'Ademe. Le scénario décrit ci-dessus, qui consacre l’industrialisation et l’économie circulaire comme vecteurs de transformation du BTP, est l’un des quatre imaginés. « La prospective est une boîte à outils d’aide à la décision, détaille-t-il. L’objectif pour nous, à l’INRS, est d’identifier les transformations qui peuvent impacter les futures conditions de travail. »
Le groupe de travail s’est attaché à estimer l’évolution des risques, que ce soit sur les TMS, le risque de chute, le risque chimique ou encore les risques psychosociaux, « avec la double question des marges de manœuvre qu’on laisse aux compagnons pour s’adapter aux conditions du chantier et aux aléas, et le sens du travail au sein de processus de plus en plus industrialisés. » À quoi s’attendre en termes de SST ? Marc Malenfer a un mot-clé : la coordination des acteurs. « Elle va être déterminante sur les conditions de travail mais aussi sur les enjeux d'efficacité énergétique, et de plus en plus importante avec le hors site, la planification de chantier, et une logistique chantier toujours plus précise. »