Quels sont les EPI nécessaires aux métiers du plâtre et de l’isolation ?
En complément des moyens de protections collective, les EPI contribuent à la prévention des risques sur le chantier, y compris pour le métier de plaquiste.
Date de mise à jour : 3 nov. 2023 - Auteur : Jeremy Debreu
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Les métiers liés au plâtre et à l’isolation évoluent. Le point sur les sujets de prévention, et notamment sur les équipements de protection individuelle et la formation, avec Jean-Paul Lam, secrétaire général et technique de l’UMPI-FFB.
Ces dernières années, comment ont évolué les sujets de prévention pour le métier de plaquiste ?
Nous avons réalisé une étude avec l’OPPBTP, qui a permis d’identifier les risques auxquels sont exposés les plaquistes – accidents, TMS, risque chimique et bruit. Les EPI font partie des pistes de travail identifiées, et il me semble fondamental de rappeler l’importance du port d’EPI adaptés. Le plus évident : le casque de chantier, qui est recommandé y compris en intérieur. Mais nous avons aussi les lunettes de sécurité, les protections respiratoires pour les enduits, plâtres ou isolants, qui exposent aux poussières et fibres, et les protections auditives pour les tâches bruyantes de clouage par exemple ou en cas de coactivité, car nos compagnons interviennent en interface de nombreux corps d'état.
Le sujet des EPI vous tient à cœur. En avez-vous d'autres à recommander ?
J’aimerais ajouter les gants, dont le choix doit répondre à des caractéristiques particulières. Selon les tâches à réaliser (manutention, découpe…) et l’évaluation des risques, des performances spécifiques sont nécessaires. Enfin, on peut mentionner les vêtements, les chaussures de sécurité et surtout les genouillères, pour le travail à genoux, par exemple lors des opérations de découpe.
Les matériaux deviennent de plus en plus lourds, comment limiter l’exposition aux TMS ?
En effet, certaines plaques peuvent être plus lourdes, en particulier celles de type BA25, louées pour leurs performances mécaniques, acoustiques et de résistance au feu. Elles sont toutefois moins larges, pour réduire leur poids unitaire et faciliter la préhension, 900 mm de largeur au lieu de 1 200 mm pour les plaques de type BA13, BA15, BA18. Nous avons insisté, dans la révision du NF DTU, pour spécifier que leur manipulation doit être réalisée par deux personnes. Les cloisons alvéolaires sont également très lourdes. Côté équipement collectif, bien sûr les engins de levage existent, et les approvisionnements mécaniques au plus près de la zone de pose se développent, même si, parfois, cela peut encore être difficile en termes d’accessibilité sur le chantier.
La formation initiale des professionnels intègre-t-elle les enjeux de prévention des risques ?
Oui, il s’agit d’un sujet transverse à la plupart des modules, où la prévention transparaît à travers les fiches techniques des matériaux, les équipements de travail et les outils, les protections… Plusieurs formations mènent aux métiers du plâtre et de l’isolation : le CAP (niveau 3), le brevet professionnel ou bac pro (niveau 4) et même un BTS « Finition et aménagement des bâtiments : conception et réalisation ». La formation continue n’est pas en reste avec deux titres professionnels : plâtrier et plaquiste.
Selon les tâches réalisées [...] et l’évaluation des risques, des performances spécifiques (pour les EPI) sont nécessaires.
Jean-Paul Lam, de formation ingénieur matériaux, est secrétaire général et technique de cette union des métiers du plâtre et de l’isolation de la FFB, composéede 6 700 adhérents. Il assure également le secrétariat de plusieurs commissions de normalisation au sein du BNTEC.