Risques de heurts engin-piéton : en route vers les engins de chantier autonomes ?

« Nous amenons beaucoup d'éléments sécuritaires sur nos engins, mais le risque zéro n'existe pas. En revanche, le développement d'engins autonomes est intrinsèquement lié à la suppression du risque de heurt », affirme David Barth, directeur développement de Volvo CE. Si les véhicules autonomes sont proches de prendre la route, il reste plusieurs étapes à franchir avant que des engins autonomes arpentent nos chantiers. Pascal Lamy, de l'INRS, précise une nuance cruciale sur le risque de heurt engin-piéton : « Actuellement, les outils sont commercialisés par les fabricants comme une aide à la conduite et non comme des dispositifs de protection. Afin d'être considérés comme réalisant une fonction de sécurité, ils doivent se conformer à un cadre normatif, par exemple l'ISO 12100. »

Sans cette exigence sur les solutions de sécurité mises en œuvre, pas de conformité possible vis-à-vis de la directive machine. Cette limite n'empêche pas les constructeurs de pousser la recherche et développement en ce sens dans plusieurs secteurs d'activité du BTP. Ainsi Volvo et sa filiale Volvo Autonomous Solutions travaillent activement sur le développement de tombereaux de chantier entièrement automatisés capables d'évoluer dans un environnement dédié, avec des cheminements spécifiques.

Cela implique une évolution de ce métier avec une transposition de la cabine du conducteur vers un centre de pilotage et une évolution des normes. « Il y aura toujours besoin de chauffeurs avec des systèmes d'assistance, rassure David Barth, mais le métier de transport de tombereaux avec des circuits de déversement très fléchés peut tendre vers l'autonomie et contribuer à améliorer les conditions de travail. » Associé à l'électrification progressive des machines, l'avenir des engins de chantier sera-t-il bas-carbone et autonome ?