Travail et sécurité : tirer parti des dispositifs d’assistance physique pour réduire les risques
Date de mise à jour : 1 juin 2022 - Auteur : Chloé Devis
©Dessin Lipsum
Du plateau à roulettes au robot collaboratif, le spectre des équipements pouvant assister des opérateurs dans la réalisation de certaines tâches et prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) est vaste. Néanmoins, « le terme de dispositif d’assistance physique, ou DAP, désigne couramment aujourd’hui des systèmes technologiques avancés », indique Pascal Girardot, responsable du domaine Prévention de l’usure professionnelle (PUP) à l’OPPBTP.
L’INRS distingue les dispositifs avec contention, les exosquelettes, des dispositifs sans contention. Les premiers sont des structures portées par l’opérateur pour manipuler des charges lourdes, tandis que les seconds sont fixés à un élément, mur, échafaudage… à l’image des bras manipulateurs de charges. Le marché se répartit également entre systèmes actifs, équipés de moteur et de batterie, aussi appelés robots d’assistance physique, et systèmes passifs, agissant par retour de force mécanique.
« Si les exosquelettes bénéficient d’une forte mise en avant, ils ont des limites. Par exemple, la contrainte physique assistée est souvent reportée sur d’autres muscles ou une autre partie du corps », pointe Pascal Girardot.
Les DAP ont leur place sur les chantiers, mais la faible maturité de ce marché invite à prendre des précautions. « Les start-up tendent à identifier un besoin, par exemple soulager le bras qui travaille en l’air, et à y répondre en lançant rapidement un produit assez polyvalent mais pas toujours bien adapté au geste professionnel réel, développe Pascal Girardot. Le premier risque est que le matériel ne soit pas utilisé, le second, plus préoccupant, qu’il soit imposé à l’opérateur et au collectif, au risque de nuire à leur santé ou à la qualité du travail. »
Seule une relation étroite entre fabricants et entreprises peut donc faire évoluer un prototype jusqu’à ce qu’il réponde parfaitement aux attentes des entreprises, sans prétendre à l’universalité, et à un coût acceptable pour les deux parties.