Brûlé en nettoyant ses outils
Date de mise à jour : 8 sept. 2023 - Auteur :
Un salarié effectue une intervention d'étanchéité dans un parking sous-terrain. Il vient d'appliquer un primaire époxy sur des ouvrages métalliques avec un rouleau patte de lapin. Il se positionne à la sortie du parking et prépare un bac de méthyl éthyl cétone (MEC) pour nettoyer ses outils. Afin d'extraire le rouleau de sa patte de lapin, il frappe plusieurs fois la partie métallique du manche sur les chasse-roues. Une étincelle se produit et enflamme l'air ambiant à proximité du bac de MEC. En tentant d'éteindre le feu, le compagnon renverse le bac. Le contenu s'enflamme, se répand au sol et lui brûle les deux jambes au second degré. C'est le gérant du parking qui réussira à circonscrire le feu en utilisant deux extincteurs.
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Pourquoi est-ce arrivé ?
- Il n'y a pas eu d'évaluation du risque chimique dans l'entreprise et donc pas d'identification, notamment des produits inflammables, ni de recherche de substitution de ces produits dangereux.
- Le mode opératoire et les produits utilisés étaient ceux habituellement mis en œuvre dans l'entreprise.
- La méthyl éthyl cétone à un point éclair très bas (voir encadré) : entre -10 °C et -3,9 °C. Ses vapeurs peuvent dont facilement s'enflammer à température ambiante.
- Le salarié n'avait pas conscience du risque : une simple étincelle à proximité du produit suffit à enflammer les vapeurs.
- Il n'y avait pas de moyens spécifiques d'extinction du feu à disposition du salarié.
Qu'est-ce qu'un point éclair ?
Un point éclair est la température à partir de laquelle la concentration de vapeurs émises par un produit (liquide) est suffisante pour former avec l'air un mélange qui s'enflamme sous l'effet d'une source de chaleur. Pour la méthyl éthyl cétone, cette température se situe entre -10 °C et -3,9 °C. À température ambiante, la combustion de la MEC continuera, même si l'on retire la source de chaleur qui l'a provoquée.
3 pistes pour éviter l'accident
1. Évaluer le risque chimique
- Répertorier les produits chimiques dangereux utilisés dans l'entreprise et en identifier les dangers. Les informations nécessaires peuvent être issues de l'étiquette du produit ou de la fiche de données de sécurité délivrée par le fabricant.
– Évaluer les risques en fonction des dangers des produits, de leur utilisation et des mesures de prévention déjà en place. L'évaluation devra prendre en compte les risques pour la santé et ceux liés à l'inflammabilité des produits. Elle devra également tenir compte des conditions d'utilisation : mode d'application, fréquence, type de chantier.
2. Adapter ses modes opératoires
– Remplacer, si possible, les produits identifiés comme dangereux par des produits qui ne le sont pas ou le sont moins. Il existe des produits de substitution à la MEC.
– Installer une ventilation mécanique, lorsqu'on utilise des produits inflammables, notamment en espaces clos. S'assurer qu'elle couvre toute la zone de travail.
– Porter des EPI adaptés à la toxicité des produits. La MEC peut provoquer irritation des yeux, somnolence, vertiges, dessèchement de la peau… Il faut porter des gants à manchettes, des lunettes de protection et un appareil de protection respiratoire avec un filtre adapté au produit manipulé (type A pour la MEC).
– Prévoir un moyen d'extinction adapté au produit utilisé, à proximité du poste de travail. Pour la MEC, un extincteur à poudre est recommandé.
3. Sensibiliser les opérateurs
– Expliquer aux salariés les informations portées sur les étiquettes des produits, notamment la signification des pictogrammes. Leur fournir les fiches de données de sécurité.
– Formaliser les notices de poste décrivant les moyens de protection collective et individuelle pour les produits dangereux manipulés.
– Rappeler les consignes de base (ventilation du poste de travail, interdiction de fumer, absence de source de flamme ou d'étincelle). Rappeler les consignes en cas d’incendie.
Solutions et ressources
SERVICE. Un outil d'évaluation du risque chimique
En quelques clics, le service en ligne d'évaluation des risques chimiques, dédié et adapté aux entreprises du BTP, vous permet :- De répertorier les produits chimiques dangereux utilisés dans l'entreprise et d'en identifier les dangers.- D'évaluer les risques en fonction des dangers des produits, de leur utilisation et des mesures de prévention déjà en place.- De renseigner les conditions d'utilisation – mode d'application, fréquence, type de chantier –et les mesures de prévention déjà en place.- De planifier les actions de prévention adaptées aux situations de travail. Elles incluent notamment une démarche de substitution des produits les plus dangereux.
ÉQUIPEMENT. Un ventilateur anti-déflagrant
Cette gamme de ventilateurs est prévue pour toutes les applications d'extractions de gaz ou vapeurs créant un risque d'explosion. Les modèles WPA sont montés sur un châssis tubulaire afin d'être facilement transportables d'un point à un autre en fonction de l'utilisation. Trois modèles sont disponibles suivant les débits requis. Le ventilateur portable modèle WPA-P-N/Ex de construction Atex est constitué d'un corps en acier, d'une hélice radiale en aluminium, d'un moteur anti-déflagrant, positionné dans un châssis tubulaire anti-vibratoire. L'hélice radiale est montée directement sur l'axe du moteur. La virole d'aspiration et le corps sont équipés de liaisons en cuivre pour éviter les charges électrostatiques.
PRODUIT. Un agent de substitution
Arcane 220 US est un écosolvant universel et un puissant dégraissant de haute performance sécuritaire. Il peut remplacer les solvants visés par les nouvelles réglementations. Il ne contient pas d'eau et il est totalement hydrosoluble. Il s'utilise pur ou dilué. Il est non aqueux et son point éclair est élevé, donc le risque d'inflammabilité réduit. L'éco-bilan est favorable. Arcane 220 US ne nécessite aucune classification selon les critères de la directive européenne 1999/45/CE.
ÉQUIPEMENT. Demi-masque réutilisable
Le demi-masque série 7500 de 3 M est équipé d’un système de fixation à baïonnette permettant d’adapter une grande variété de filtres de protection contre les particules, les gaz et les vapeurs. Il peut aussi être utilisé avec un système à adduction d’air. Sa soupape minimise l’accumulation de chaleur et permet de mieux respirer. Le double filtre favorise une répartition uniforme du poids et une obstruction minimale du champ de vision.
Dans le BTP, les situations de travaux exposant aux risques d'incendie et/ou d'explosion sont fréquentes. Elles sont liées à l'utilisation de certains outils, équipements ou à la mise en œuvre de substances ou matériaux inflammables. En cas d'accident, les conséquences sont souvent graves tant sur le plan humain que matériel.