283  – Dossier Toitures fragiles : comment éviter la chute ?

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Parmi ses missions, l’UMGCCP, qui regroupe les métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie, agit au niveau de la sécurité et de la prévention*. Ses adhérents sont nombreux à être concernés par les problématiques de travaux sur toiture fragile.


En tant qu’organisation représentante des couvreurs, quel regard porte l’UMGCCP sur les chutes associées aux toitures fragiles?
La problématique des couvertures en matériaux fragiles n’est pas nouvelle mais récurrente. L’analyse de l’accidentologie montre qu’une grande variété de professions est concernée. On y retrouve des couvreurs, dont c’est le métier de travailler en toiture, mais aussi des électriciens, des poseurs spécialisés, y compris dans le génie climatique. La méconnaissance des supports sur lesquels l’opérateur pose le pied est flagrante.


Retrouvez-vous, dans la typologie des victimes, le profil des adhérents de l’UMGCCP?
Nos adhérents sont effectivement en grande majorité des TPE et PME, mais ce type d’accident peut arriver à n’importe quelle entreprise. On constate que beaucoup d’opérateurs en CDI, par ailleurs expérimentés, figurent parmi les victimes. Parfois, c’est le chef d’entreprise lui-même qui monte sur une toiture fragile, plutôt que de faire courir ce risque à ses salariés.


Y a-t-il des chantiers à risque?
La chute intervient souvent en début de chantier, signe que le risque de chute est sous-estimé, occulté par la force de l’habitude. Le danger est plus grand quand les supports sont mixtes, par exemple une couverture avec une partie en tuiles et une autre en tôles fibres-ciment. Ce n’est pas la même appréhension qu’un hangar complet recouvert de plaques où le risque est manifeste. Un bâtiment pas très haut peut aussi occasionner une chute grave, tout dépend sur quoi on tombe. De même qu’une faible pente donne l’impression que l’on peut marcher en toiture alors que le risque est tout aussi présent.


Selon vous, quel impact a la sensibilisation aux risques?
Il faut rappeler ces risques sans relâche, sinon l’habitude finit par s’installer et devenir dangereuse. Nous communiquons dans nos publications et faisons avec l’OPPBTP des rappels sur des points de prévention. Définir des préconisations nationales est plus délicat, car les pratiques sont différentes d’une région à l’autre. Ce qui prime c’est l’analyse et la préparation du chantier. La réalité des travaux en couverture, c’est que rien n’est standard. L’entreprise doit se poser les bonnes questions et proposer aux salariés les moyens d’intervention adaptés. Aider, informer, mettre des solutions en avant, efficaces du point de vue de la sécurité, des conditions de travail et de la performance, c’est ce que fait l’OPPBTP.


*L’UMGCCP regroupe 15000 entreprises de génie climatique, de maintenance, de couverture et de plomberie réparties dans toute la France, dont 80 % ont moins de dix salariés.

Le danger est plus grand quand les supports sont mixtes.

Yves Butet, responsable technique à l’UMGCCP, en charge des questions sur la couverture et les panneaux solaires.

Ingénieur bâtiment diplômé de l’ESTP, Yves Butet est spécialisé dans les métiers de la couverture. Devenu responsable technique de l’UMGCCP en 2019, il œuvre pour l’élaboration et la diffusion des bonnes pratiques et des règles de l’art.

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