Vérifier l’état des supports de couverture avant d’intervenir
Attentif aux avancées technologiques, Sébastien Laveaux applique dans la TPE familiale des principes de précaution propres aux toitures fragiles.
Date de mise à jour : 29 avr. 2024 - Auteur : Loïc Féron
©Frédéric Vielcanet
« L'aspect et l’âge du bâtiment, le matériau, surtout s’il s’agit de couverture en tôle ondulée, l’espacement des plaques ou la présence de mousse, signe de gel, sont les premières indications fournies par l’observation de la toiture, préalable à l’analyse des risques. » Sébastien Laveaux, responsable chantier dans la TPE familiale Henri Laveaux Couverture (sept personnes), met en pratique les formations techniques « à la pointe du métier de la couverture » reçues depuis son apprentissage chez les Compagnons du Devoir. « Je fais en sorte d’actualiser la sauvegarde du patrimoine, notre ADN, avec la technologie et la réglementation. »
Des bois de sous-face abîmés, signe de fragilité
Dans un rayon de 100 kilomètres autour de Cosnac, en Corrèze, l’entreprise intervient fréquemment sur des toitures en fin de vie où les bois de sous-face sont abîmés. « Le gel, l’humidité et les fuites sont sources de pathologies pour les matériaux et le support de couverture, explique Sébastien Laveaux. Il reste encore beaucoup de tôles ondulées souvent fragilisées par des fissures ou des fêlures non identifiées. » Malgré des années d’expérience, son propre père, Henri, a été victime il y a quelques années d’une chute à travers le toit en tôles à faible pente d’un bâtiment agricole. « Cela restera le seul accident de sa carrière mais il a eu une chance incroyable de s’en sortir. » Depuis, sur tous ses chantiers, Sébastien applique un principe de précaution : vérifier l’état des chevrons et des pannes depuis l’intérieur pour s'assurer visuellement de l’état des matériaux avant d'intervenir en toiture.
Des filets de protection à attache rapide
Même lors de rénovations partielles ou de réparations, le professionnel sensibilise en amont sa clientèle sur la nécessité de mettre en œuvre des moyens matériels adaptés : entre autres, une nacelle pour intervenir par-dessous et des échelles de toit spécifiques associées à des filets de protection. « Nous avons mis au point un système d’attaches rapides et sécurisées avec des mousquetons cliquables sur des câbles sertis de boucles. Quant à l’utilisation du harnais, elle nécessite de s’amarrer à une panne et de tester le point d’ancrage, » explique Sébastien Laveaux, qui conclut : « Être sans concession sur la sécurité est une chose, mais tout cela ne vaut que si les salariés, sensibilisés à la dangerosité et formés, sont convaincus du risque de chute. »
Adhérent de la Capeb et conseiller professionnel national pour les métiers de la couverture, plomberie et chauffage, Sébastien Laveaux participe à un groupe de travail sur la rénovation patrimoniale. « Dans la rénovation globale, le danger est permanent, particulièrement à l’étape de la démolition, au moment de déposer les plaques. Il est essentiel d'adapter un système de sécurité cohérent avec l’évaluation complète et précise du risque de chute. »