274 Dossier – Coup de chaud sur les chantiers

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Pour s'adapter aux fortes chaleurs, les entreprises Py Elias et Uxello Sud-Est mettent en œuvre des solutions opérationnelles et matérielles. L'objectif est d'assurer la sécurité des compagnons et de réduire au maximum les cessations d'activité.

1 Les horaires décalés constituent une solution adaptée, qui a parfois ses limites.

D’abord sur un plan strictement administratif : « Les salariés aimeraient commencer à cinq heures, mais ça rentre en horaire de nuit et c’est contraignant », détaille Mélanie Humblot, co-gérante de l’entreprise familiale Py Elias (12 salariés), spécialisée en charpente, couverture, ossature bois, dans le Territoire de Belfort. Les contraintes liées à la tranquillité des riverains en milieu urbain freinent l’heure de début de journée, et « parfois dès 9 heures du matin il fait déjà très chaud. » Enfin, commencer plus tôt rogne sur des heures de sommeil, réparatrices lorsque la température descend en fin de nuit, ajoutant de la fatigue à la fatigue déjà accumulée.

2 Les actions s’additionnent pour offrir un corpus complet de solutions.

Stéphane Marine est responsable QSE d’Uxello Sud-Est, entreprise de 70 collaborateurs appartenant au groupe Vinci Energies. Il reconnaît que l’adaptation du cadre de travail est une mesure essentielle, mais qu’elle doit être déclinée à tous les niveaux : « On sait qu’on va travailler de moins en moins vite, autant augmenter la fréquence des pauses pour assurer la sécurité de nos équipes. On peut également moduler les journées de travail, par exemple en travaillant tôt le matin sur les chantiers très exposés à la chaleur, avancer les tâches lourdes le matin avec toutes les aides à la manutention possibles, ou encore terminer la journée plus tôt, quitte à rattraper les heures ultérieurement. »

3 Équipement : des gourdes et sacs isothermes pour conserver la fraîcheur.

Le matériel mis à disposition contribue à améliorer la prévention du risque d’exposition à la chaleur. Par exemple avec des tee-shirts à manches longues, « car l’exposition contrainte au soleil peut entraîner des problèmes de peau », précise Stéphane Marine. « Nous avons aussi offert des sacs à dos et des gourdes isothermes, qui ont été largement adoptés par les salariés, et qui permettent de conserver l’eau fraîche. »

4 Une demande des entreprises: la prise en compte du risque chaleur dans les appels d'offres.

À ce jour, le cahier des clauses administratives générales (CCAG) des marchés publics retient la neige ou la pluie comme intempéries, mais pas la chaleur, ce que déplore Mélanie Humblot. « Ceci nous contraint à poursuivre un chantier très exposé à la chaleur pour tenir les délais à tout prix, alors qu’on pourrait affecter les ouvriers à des chantiers plus cléments: travail sur de la charpente en intérieur ou sur du bardage où on est moins exposé directement. » Un sujet qui résonne avec la prise en compte du risque de fortes chaleurs par la Caisse de congés intempéries, attendue avec impatience par l’ensemble des parties prenantes interrogées pour ce dossier.

« Nous réduisons le nombre d’heures d’exposition en terminant plus tôt, quitte à rattraper les heures ultérieurement. »

Stéphane Marine, Uxello Sud-Est

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