Communiquer avec les clients, informer les opérateurs

Entreprise centenaire, Ponticelli Frères (6 000 collaborateurs dont 3 500 en France, filiales incluses) a grandi avec le développement des raffineries de pétrole et des centrales nucléaires. Ses domaines d’expertise sont la tuyauterie, la mécanique industrielle (pour le transport des fluides) et le levage, des spécialités qu’elle applique à la construction et à la maintenance. Les situations d’exposition de ses salariés à des risques chimiques sont d’autant plus nombreuses que Ponticelli intervient aussi dans la pharmaceutique ou la chimie.

Deux niveaux de dangerosité

« Les produits de nos clients, à base de benzène, d’ammoniaque, d’acide ou de poudres sont potentiellement dangereux, surtout lors d’interventions curatives », explique Anthony Le Lez, le responsable QSE. Chaque intervention s’effectue sous couvert d’un plan de prévention (PDP) dans lequel apparaissent les produits chimiques. Deux niveaux de dangerosité sont identifiés : les accidents à impact direct (comme un produit chaud, sous pression, corrosif ou inflammable) que l’entreprise traite en mode sécurité et les expositions à effet différé (par exemple au benzène), qui font l’objet de mesure de prévention (filtration) et de suivis médicaux (prises de sang). « La démarche préalable consiste à questionner nos clients sur les risques d’exposition, à former notre personnel au risque chimique de niveau 1 a minima et à adopter une méthodologie prenant en compte les risques spécifiques. » De plus, Ponticelli Frères a recours à des mesurages d’ambiance à l’aide de détecteurs, « ce qui permet d’avoir des communications plus concrètes avec nos clients sur des défauts éventuels de décontamination de leurs matériels. »

La notice de poste, source d’information pratique

Pour les produits qu’elle utilise en propre, l’entreprise crée ses notices de poste à partir des fiches de données de sécurité (FDS) en s’appuyant sur l’outil d'inventaire des produits chimiques proposé par l’OPPBTP. « Ces FDS simplifiées, que l’on peut afficher dans l’atelier, sont plus pertinentes pour communiquer avec le personnel opérationnel, explique Anthony Le Lez. La traduction de la FDS dans le jargon de l’entreprise permet d’être mieux compris. » Qui plus est, la notice de poste est en phase avec les EPI (gants, lunettes, bottes, combinaisons) effectivement disponibles en magasin. Le document donne aussi des indications sur l’usage des produits chimiques en fonction de l’environnement de travail. « L’utilisation d’une bombe aérosol est différente selon qu’elle se fait en atelier sur un établi ou dans un espace restreint et confiné chez un client », commente le responsable QSE.