« La même efficacité de nettoyage dans des conditions plus saines »

« Un jeune ingénieur en visite dans l’entreprise a attiré notre attention sur le nombre d’étiquettes de dangerosité qui figuraient sur les produits manipulés dans l’usine », raconte Emmanuel Chevasson, le dirigeant de PM (Pacotte et Mignotte) Industrie (80 salariés), l’entreprise dijonnaise de fabrication et d'installation de menuiseries extérieures (Alu et PVC) et intérieures (bois). Ses opérateurs utilisent effectivement en routine des produits manufacturés pour le nettoyage des traces de colle sur le PVC et l’aluminium et pour celui des vernis et colles en surplus sur le bois aux endroits d’assemblage. Les étiquettes ne mentaient pas. La présence d'hydrocarbures dans l’ancienne gamme de produits présentait une dangerosité avérée pour les opérateurs.

Les utilisateurs impliqués dans l’élaboration

Plutôt que d’imposer seulement le port d’EPI (gants et lunettes), Emmanuel Chevasson a préféré confier à un fabricant local, AFUludine, la tâche de remplacer ces produits de finition par d’autres offrant la même efficacité dans des conditions d’utilisation plus saines. « Cette démarche de substitution de produits s’inscrit pour PM Industrie dans un questionnement de fond, permanent, sur l’amélioration des conditions de travail, de la sécurité et de l’efficacité, des sujets étroitement liés », témoigne le dirigeant. Une année a été nécessaire pour s’assurer de l’efficacité des produits reformulés (à base d’éthanol) et impliquer les utilisateurs dans leur élaboration. « Le dernier verrou, celui de l’odeur d’éther, a été levé en ajoutant du parfum aux produits, explique Pierre-Yves Broux, le responsable maintenance, investissement et travaux qui a suivi la démarche. Nous l’achetons aujourd’hui en grande quantité et le reconditionnons dans des flacons de 500 ml avec embout-burette pour en optimiser l’utilisation. » L’étiquetage aussi a été revu pour faciliter l’identification du contenu. Résultat : PM Industrie utilise moins de produits nettoyants, et de façon plus précise, avec un coût global équivalant à celui des produits corrosifs utilisés auparavant. Remplacés dans un premier temps sur les postes de préparation de l’atelier, les nouveaux produits ont été ensuite adoptés sur le terrain par les poseurs. Récemment, c’est depuis une visite de la médecine du travail qu’une nouvelle action a été envisagée. Soit le transfert d’un poste d’encollage de stratifié sur du bois dans la nouvelle cabine de peinture pour éviter l’exposition aux émanations de colle.