Comprendre l’origine des troubles musculo-squelettiques (TMS)
Date de mise à jour : 29 févr. 2024 - Auteur : Jeremy Debreu
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Christian Derock est médecin coordinateur du centre de Maison-Alfort de l'APST BTP, l’association de Prévention et de Santé au Travail du Bâtiment et des Travaux Publics de la Région parisienne. Il est donc très au fait des TMS. Pour Prévention BTP, il a analysé l'origine des quelque 7 300 maladies professionnelles (MP) du BTP reconnues en 2019.
Affections périarticulaires et affections chroniques du rachis lombaire
Avec 5 055 maladies professionnelles (68,8 % de l'ensemble), les affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail (tableau 57) représentent la MP principale du BTP, tous corps de métier confondus. « Elle est généralement liée aux tâches répétitives associées souvent à des charges et/ou des vibrations », précise le docteur Derock. Seconde MP la plus répandue (732 cas reconnus, 10 % de l'ensemble), les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes (tableau 98) sont provoquées par « des contraintes posturales ou une méconnaissance des bons gestes, mais aussi par les activités nécessaires dans le bâtiment difficiles à mécaniser, comme le travail au sol, par exemple la maçonnerie ou le carrelage ». D'ailleurs, ce secteur (NAF 4399C) représente plus de 20 % des cas de TMS, pour 12,3 % de l'ensemble des salariés du BTP. Les autres MP liées aux TMS représentent 7,6 % de l'ensemble des MP.
Certains TMS ne sont pas reconnus en maladie professionnelle
Ces chiffres représentent les maladies professionnelles reconnues par la Cnam. Toutefois « certaines maladies d'origine multifactorielle sont difficiles à prendre en charge, alerte Christian Derock. C'est problématique pour nos salariés qui ont besoin de solliciter leur corps pour travailler et leur souffrance engendre des restrictions sur la capacité à tenir leur poste. »
Certaines pathologies ne sont pas reconnues en MP pour plusieurs raisons : fréquence insuffisante pour être identifiées comme telle, imputabilité à l'activité professionnelle difficile à démontrer… Dans ce contexte, le rôle du médecin du travail est important pour orienter les compagnons vers des solutions.