Dominique Leuxe : « Nous sommes toujours dans la crise, vaccinons-nous ! »

Lorsque nous nous entretenons avec Dominique Leuxe, en juillet dernier, les premiers signes d'une reprise épidémique apparaissent. En tant que médecin, elle porte un message clé sur la crise Covid : nous ne sommes pas dans l'« après », nous vivons toujours le « pendant », il faut donc continuer à appliquer toutes les mesures. Qu'en est-il de la situation sanitaire dans le BTP ?

Les protocoles sanitaires institués dans le secteur du BTP dès avril 2020 ont-ils contribué activement à la reprise de l'activité tout en protégeant les salariés du risque d'exposition à la Covid-19 ?

Oui, c'était incontournable. Il fallait rédiger un guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de construction, condition nécessaire pour le BTP. La mobilisation des différents secteurs d'activité économiques relevait d'ailleurs d'une demande des ministères, même si tout le monde était demandeur, en particulier les entreprises.

La progression de la vaccination laisse-t-elle entrevoir un assouplissement progressif des mesures ?

En effet, la vaccination progresse indéniablement. Malheureusement, le variant Delta est apparu et il se diffuse très rapidement dans les populations non vaccinées. Je ne crois pas que l'heure soit à l'assouplissement : nous sommes toujours dans la vague épidémique, elle n'est pas encore derrière nous ! Les mesures de protection doivent continuer à s'appliquer : l'hygiène des mains, le port du masque, et une vigilance accrue dans les moments de convivialité avec la distanciation et l'aération des lieux clos. Nous avons tous les jours des cas de personnes qui se contaminent à l'occasion d'un repas. Le virus Delta est puissant, il faut se vacciner !

Peut-on se faire vacciner auprès de son médecin du travail ?

En effet, il est possible de se faire vacciner par son médecin du travail. Cependant, nous avons rencontré, dans certains cas, des difficultés d'approvisionnement engendrant des retards pour la vaccination en médecine du travail. Il ne faut pas hésiter à privilégier des centres de vaccination dédiés, comme les vaccinodromes, voire s'adresser directement à son médecin.

Lorsque l'épidémie sera définitivement derrière nous, conservera-t-on tout ou partie des protocoles sanitaires ?

Nous avons constaté une amélioration sensible des conditions de travail sur l'hygiène des mains ou le port du masque, qui a permis d'éviter beaucoup de maladies d'hiver, comme la gastro-entérite ou la grippe. À l'avenir, nous allons probablement garder du bon sens par rapport à l'hygiène. Par exemple, on pourrait se dire, comme dans les pays asiatiques, que le port du masque est respectueux pour les autres. C'est contraignant au quotidien, mais le porter lorsqu'on est enrhumé, c'est bien.