273 Dossier - Cannabis : comment prévenir et accompagner

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Autorisés depuis 2016, les tests salivaires permettent de déceler immédiatement les traces de THC (composant psychoactif du cannabis) dans la salive. Plusieurs conditions s’imposent toutefois à l’employeur avant de les utiliser : inscrire le dépistage aléatoire et individuel dans le règlement intérieur ou une note de service*, lister les postes dits « hypersensibles drogue et alcool », et former les managers à la procédure. Tout salarié a le droit de refuser le test ou, s’il est positif, de demander une contre-expertise par une prise de sang en laboratoire. En effet, « selon des études allemandes et canadiennes, les tests présents sur le marché manquent encore de fiabilité », alerte Philippe Hache, expert des addictions au travail à l'INRS. Quoi qu’il en soit, l’employeur ou le supérieur hiérarchique réalisant le test s’engage à respecter le secret professionnel quant au résultat. Pour l’expert, ces tests sont plutôt comme « un radar au bord de la route ». Ils réduisent les accidents liés à la vitesse, mais pas ceux liés au face-à-face la nuit quand il pleut par exemple. Ils ne remplacent ni la prévention des risques au travail (posture, port de charges, stress…), ni la sensibilisation aux risques (routier, chute, blessure…). « Les tests de dépistage ne peuvent, à eux seuls, résumer la politique de prévention de l’entreprise », confirme Mireille Loizeau, médecin coordinatrice de l’APST-BTP-RP. Dans tous les cas, les managers et dirigeants sont invités à se rapprocher de leur service de prévention et de santé au travail afin de mettre en place une démarche de prévention non stigmatisante et d’informer au mieux tous les salariés.

Comment réagir face à un consommateur ?

L’employeur doit définir une procédure qui consiste d’abord à mettre en sécurité le salarié qui présente un état inhabituel, avant de demander un avis médical (appel au 15 ou 18, poste de secouristes ou service de santé interne). Il faut ensuite s’assurer que le salarié peut retourner à son domicile en toute sécurité. Il est conseillé à l'employeur de demander l'organisation d'une visite médicale auprès de son médecin du travail pour accompagner son salarié. En fonction des recommandations émises par le médecin du travail, l’employeur peut réintégrer son salarié. Il est possible d’envisager des sanctions disciplinaires allant de l’avertissement au licenciement, si ces sanctions figurent bien au règlement intérieur de l’entreprise.
*Un modèle de note de service pour les TPE est disponible sur www.iris-st.org/.

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