Une semelle connectée pour assister le travailleur isolé
Une solution d’alerte en cas d’incident a été optimisée grâce au dialogue entre le fabricant, TraXxs, et son client, le groupe Snef.
Date de mise à jour : 27 mai 2024 - Auteur : Paul Falzon
©Snef
Comment renforcer la sécurité des travailleurs isolés ? C’est autour de cette réflexion que le groupe Snef, actif dans les métiers de la maintenance, s’est intéressé à la solution de semelle connectée mise au point par TraXxs. Le dispositif propose plusieurs fonctionnalités, qui intéressent particulièrement les salariés intervenants seuls sur un site ou à distance de leurs collègues. La première est de détecter la perte de verticalité, qui peut correspondre à une chute ou à un malaise : une vibration discontinue est alors envoyée au travailleur. Sans réponse de sa part, la semelle envoie automatiquement l’alerte. La semelle connectée peut aussi être utilisée par le travailleur pour signaler une situation d’agression, en frappant trois fois un pied contre l’autre. Enfin, l’entreprise peut envoyer à ses équipes une alerte évacuation, sous forme d’une vibration longue.
Ne pas créer de nouvelles contraintes
Si la solution a vite convaincu le groupe Snef, il restait à s’assurer qu’elle serait bien utilisée par les salariés. « Notre constat, c’est que les EPI ne sont parfois pas portés en raison de leur manque de confort, ou parce qu’ils créent de nouvelles contraintes. Notre stratégie est que, dans la mesure du possible, toute nouvelle protection puisse s’intégrer dans les équipements que nos salariés sont déjà habitués à porter », explique Cathy Salvignol, directrice Santé prévention environnement du groupe Snef. Dans le cas de la semelle connectée, le contrat était déjà en partie rempli puisque le dispositif s’insère dans les chaussures de sécurité. Sont alors venues les questions de l’ergonomie et de l’appropriation. Le groupe Snef a choisi d’expérimenter la semelle connectée dans deux régions pilotes, en associant les salariés à l’amélioration du dispositif. Des tests ont été systématiquement réalisés avec chaque technicien pour s’assurer de la bonne marche des équipements. Et les équipes avaient la possibilité d’appeler le fabricant en direct pour leur faire part de leurs retours d’expérience ou de leurs suggestions.
Une géolocalisation limitée aux situations de danger
Ces allers-retours entre le fabricant, la direction Prévention du groupe et le terrain ont permis des évolutions principalement sur deux points, le confort et la rapidité du système de recharge. En décembre 2023, une version de la solution est jugée optimale. Au point que la branche Maintenance du groupe vient de généraliser l’utilisation de la semelle connectée à l’échelle nationale. L’implication des équipes a été l’un des facteurs clés de cette décision. Même s’il a parfois fallu rassurer, par exemple en montrant aux salariés que le dispositif ne les géolocalisait qu’en cas d’alerte. « L’acceptabilité, c’est un point décisif, insiste Cathy Salvignol. Il y a encore quelques années, on imposait des solutions sans demander aux salariés leur avis : ce n’est pas la bonne approche sur les EPI ! »
Notre stratégie est que toute nouvelle protection puisse s’intégrer dans les équipements que nos salariés sont déjà habitués à porter.
Cathy Salvignol, directrice Santé prévention environnement du groupe Snef.