En résumé

    Cette réplique est réalisée en sous-sol.

    Des cages métalliques, façonnées en 3D, reproduisent les formes de la grotte.

    Reportage paru dans PréventionBTP n°256-Novembre 2021-p. 13

    Photo : 256 Chantier Grotte Cosquer Marseille

    Crédit photo : Frédéric Vielcanet

    256 Chantier Grotte Cosquer Marseille

    Gros œuvre

    La réplique minutieuse de la célèbre grotte Cosquer à Marseille, logée dans le sous-sol de la Villa Méditerranée, se veut une plongée unique dans la cavité du Cap Morgiou. C'est à l’agence d'architecture Vezzoni & Associés qu'a été confiée la mission de revisiter cet impressionnant porte-à-faux pour y loger en sous-sol la reproduction des 2.300 m2 de la grotte des calanques. Ce projet grandiose a fait appel à l'alliance de technologies et à la nécessaire coordination avec des artistes peu habitués au chantier.

    La grotte Cosquer, trésor archéologique englouti, est située dans la calanque de la Triperie, au Cap Morgiou, dans le IXe arrondissement de Marseille. Découverte par le plongeur Henri Cosquer en 1985, elle comprend plus de cent œuvres d'art pariétal exceptionnelles, dont des représentations uniques d'animaux marins. En raison de la montée des eaux depuis cette période, l'entrée se trouve à 37 mètres de profondeur au-dessous du niveau actuel de la mer. En 2016, la Région Sud Paca décide alors de lancer la construction d'une réplique de cette Grotte au cœur de la Villa Méditerranée, un bâtiment réalisé par Stefano Boeri, sans réelle vocation à ce moment-là et idéalement situé à proximité du Mucem et du Vieux-Port.

    Le projet est confié à la société Kleber Rossillon. Celle-ci s'est engagée à concevoir, réaliser et exploiter un centre d'interprétation archéologique dédié à cette grotte. Pour cela, elle s'est appuyée sur l'entreprise Eiffage Construction et s'est entourée d'entreprises spécialisées, qui ont notamment contribué à la réalisation de la grotte Chauvet 2 en Ardèche.

    Réplique de la grotte Cosquer : des formations géologiques en béton

    L'entrée dans le bâtiment est habillée par une passerelle sinueuse flottant sur l'eau, à laquelle sera amarré le bateau de la découverte d'Henri Cosquer. La réplique de la grotte est, elle, réalisée dans le sous-sol et la visite s'effectuera à bord de modules d'exploration. Un espace supplémentaire, créé dans la partie supérieure, en porte-à-faux du bâtiment, est dédié à un musée.

    Sa conception tient en plusieurs points. « Il a fallu créer des panneaux de résine d'une dizaine de mètres carrés reproduisant l'art pariétal de la grotte ainsi que des formations géologiques en béton, effectuées dans des ateliers externes », indique Quentin Giraud, ingénieur travaux d'Eiffage Construction. Au sous-sol, afin d'accueillir ces panneaux, l'entreprise a mis en place une première structure métallique sur laquelle a été ajoutée une seconde structure. « Cette dernière permet de suspendre les cages métalliques façonnées en 3D sur lesquelles nous projetons le mortier. C'est cela qui va produire la forme de la grotte .» Une première projection de mortier est destinée à rigidifier les éléments, et une seconde, d'environ 5 cm d'épaisseur, est travaillée par des sculpteurs pour reproduire les formes de la grotte. « Enfin, les panneaux d'art parétial sont ensuite posés dessus .»

    Les cages métalliques façonnées en 3D reçoivent deux projections de mortier, l'une pour solidifier la structure, l'autre pour reproduire les formes de la grotte.

    Une sécurité adaptée à tous les profils

    Les sculpteurs interviennent le jour où le béton est projeté afin de profiter d'un matériau encore malléable pour le travailler. « Ce sont des artistes, tout comme les peintres, précise Quentin Giraud, ingénieur travaux d'Eiffage Construction. Certains ont déjà fait la reproduction de la grotte Chauvet. Ils ont donc, pour la plupart, déjà une expérience chantier dans le bâtiment. Cependant, un accueil renforcé est mis en place, ainsi qu'un suivi lors de leurs phases opératoires. »

    Les artistes sont amenés à travailler sur des échafaudages ou des nacelles. « Au premier contact avec eux, ils ont tout noté, indique Marina Vallin, conducteur de travaux Eiffage Construction. Comme ils sont extérieurs au monde du bâtiment, ils ont dû prendre en considération le port du casque, les éléments de sécurité… avec beaucoup d'attention. De notre côté, nous veillons à ce qu'ils ne fassent pas d'actions en dehors de nos normes. Là, c'est à nous d'être vigilant ».

    Ces artistes se sont montrés d'emblée très impliqués. « Ils ont écouté avec attention toutes nos mesures de prévention, précise Stéphanie Buco, ingénieur-prévention à l'OPPBTP Paca-Corse. Cependant, les habitudes de travail restent. Nous devons leur rappeler les fondamentaux régulièrement et faire des points à chaque étape pour leur rappeler de ne pas oublier tels ou tels points. Ils ont fait leur PPSPS et nous le regardons ensemble. Ils font le maximum pour s'adapter à nos normes. »

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