254 Dossier Construction bois Essor

©Lofti Dakhli

En résumé
  • La construction bois progresse dans le bâtiment.
  • Des spécificités liées au matériau impactent la prévention des risques.

Le bois est durablement installé dans la construction. Une part de marché qui s’élèverait de 20 à 30 % du bâtiment en 2030 par rapport à aujourd’hui (6 %). Luc Charmasson, le président du comité stratégique de la filière bois, visait cet objectif en février dernier, alors que le ministère de la Transition écologique présentait les détails de la RE 2020. Le gouvernement estime que le système constructif bois va devenir la norme dans la réalisation de maisons individuelles. Bien que globalement plus coûteuse (jusqu'à 30 %), la construction bois, portée par la transition écologique, s'industrialise.

Autre tendance qui se confirme : la construction bois ne se cantonne plus au seul marché de la maison individuelle. En effet, l'essor du bois dans le bâtiment s'illustre depuis quelques années par la construction d'immeubles de moyenne et grande hauteur. « Les techniques évoluent, les freins se lèvent, constate Adrien Gaudron-Kim, responsable opérations Métiers du bois à la direction technique de l'OPPBTP. La tendance est à la mixité avec une utilisation du bon matériau au bon endroit. » Avec son cœur en béton, ses murs à ossature bois, ses planchers mixtes bois-béton et ses poutres structurelles en bois renforcé acier, la tour Hypérion, réalisée à Bordeaux par Eiffage, en est un bon exemple.

Essor du bois dans la construction : évaluation et formation

« Nous assistons à un changement d'échelle qui entraîne le besoin de former les compagnons à la mixité, estime Patrick Molinie, responsable développement construction bois au Centre technique industriel FCBA (forêt cellulose bois-construction ameublement). Cet essor du bois dans la construction doit s'accompagner d'une appropriation des nouvelles technologies et des risques associés. » Si la préfabrication réduit les risques sur les chantiers, de nouveaux risques méritent d'être évalués et pris en compte. « Les constructeurs ont tendance à utiliser les mêmes moyens techniques que pour le béton ou le métal alors que le bois, matériau vivant, hétérogène et de densité variable, possède ses spécificités », prévient Adrien Gaudron-Kim.

Filière bois : la diversification des métiers

La sensibilisation est d'autant plus difficile que les charpentiers traditionnels sont rejoints par d'autres acteurs, hors comité technique national (CTN) du BTP : les fabricants de poutres en lamellé-collé ou de panneaux de CLT (bois massif contrecollé), les scieurs qui étendent leur activité à la charpente, sans parler des maçons et des couvreurs qui posent des fermes industrialisées. Pour les constructions de moyenne ou grande hauteur, des acteurs du gros œuvre béton investissent le marché sans appréhender les spécificités du bois. « Ces majors sont amenées à travailler en collaboration avec des charpentiers comme Mathis ou Simenon, analyse Adrien Gaudron-Kim. Côté prévention, il n'existe pas de solutions clés en main, mais des techniques encore à tester et à éprouver. Cela requiert beaucoup d'adaptation pour ces acteurs qui ont des cultures et parfois un langage différents. »

❛❛ Nous assistons à un changement d'échelle qui entraîne le besoin de former les compagnons à la mixité. ❜❜

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