Travaux sans tranchée : une alternative à prendre en compte pour la sécurité des compagnons
Les travaux sans tranchée ont des arguments à faire valoir auprès des responsables de réseaux. Sûrs pour les intervenants, qui par définition ne seront plus exposés aux risques des travaux en tranchée, et respectueux de l’environnement, ils sont aussi une gêne en moins pour les riverains et les commerçants.
Date de mise à jour : 5 mai 2023 - Auteur : Loïc Féron
©Frédéric Vielcanet
En création de réseaux comme en réhabilitation, les travaux sans tranchée gagnent du terrain.
La préparation du chantier est un moment clé en matière de prévention.
Dossier paru dans PréventionBTP n° 272-Avril 2023-p. 6
À la question « Quels sont les atouts des travaux sans tranchée ? », la réponse des professionnels et promoteurs de ce métier est toute trouvée : les travaux sans tranchée ont l’avantage d’être… sans tranchée, donc plus respectueux de l’environnement, moins perturbants pour les riverains et commerçants, plus sûrs pour les intervenants, plus rapides et plus économiques. Reste à convaincre les donneurs d’ordre.
Des entreprises de toute taille
Les techniques propres au sans tranchée, très nombreuses, s’appliquent à tous les réseaux enterrés, les canalisations d’eau (eau potable, assainissement, eaux pluviales et eaux usées), les conduites de gaz et fluides divers, les réseaux secs (électricité, télécommunications, câbles, fibre optique), le chauffage urbain, le drainage ou les galeries multiréseaux. Trois types d’opération peuvent être exécutés : l’auscultation et le diagnostic des réseaux existants, la construction-extension de réseaux neufs (par microtunnelier, fonçage, fusée ou forage dirigé) et la rénovation, la maintenance ou le remplacement des réseaux (par chemisage, tubage, coques, béton projeté, extraction ou éclatement). Dans tous les cas, les travaux sans tranchée (TST) mettent en œuvre des matériels et engins spécifiques. « Toutes les entreprises de travaux publics, des majors aux TPE, sont concernées, rappelle Jacques Raynaud, le secrétaire général de l’association France Sans Tranchée Technologies. Pour 6 000 ou 7 000 euros, une petite entreprise peut se démarquer de la concurrence en faisant l’acquisition d’une fusée. »
La réhabilitation des canalisations dégradées
Fin janvier, à Rennes, le « Carrefour des gestions locales de l’eau » a été l’occasion pour les canalisateurs d’échanger sur les évolutions de leur métier. La conférence, intitulée « Le sans tranchée, la médecine douce des réseaux d’assainissement et d’eau potable », témoigne de l’intérêt des entreprises, maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage pour ces choix techniques. À commencer par la réhabilitation par chemisage des canalisations d’eaux usées et pluviales conçues après-guerre. Un litre d’eau sur cinq est perdu dans la nature en raison de leur dégradation avancée. « Ces fuites nécessitent des investissements de la part de leurs gestionnaires, quelle que soit la technique retenue, qui dépend de la nature du sol et de la configuration du terrain », estime Alain Le Blainvaux, conseiller Technique et Prévention au syndicat des Canalisateurs. Dans un contexte réglementaire très strict, l’homologation d’une nouvelle gaine en eau potable, admissible à l’attestation de conformité sanitaire (ACS)*, ouvre de nouvelles perspectives à la réhabilitation sans tranchée.
*Système permettant d’évaluer l’aptitude d’un produit à entrer en contact avec l’eau destinée à la consommation humaine, au regard des dispositions réglementaires en vigueur.
Toutes les entreprises de travaux publics, des majors aux TPE, sont concernées.