Isolation thermique par l’extérieur : une nouvelle méthodologie de travail
Comment mettre en œuvre de bonnes pratiques lors de travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) avec un isolant rigide ? L’OPPBTP publie un guide dédié à ce sujet. Il comprend une méthodologie de travail pour la pose d’ITE avec tout type de panneaux d’isolant rigide à partir d’un échafaudage de pied.
Date de mise à jour : 26 oct. 2022
Auteur : Virginie Leblanc
©OPPBTP
L’OPPBTP publie un guide « ITE par enduit sur isolant - Mettre en œuvre les bonnes pratiques lors de travaux d’isolation thermique par l’extérieur avec un isolant rigide ». Au moment où les entreprises sont de plus en plus nombreuses à réaliser des travaux d'ITE, ce guide les accompagne pour intégrer la prévention des risques dans leurs pratiques. Il comprend une méthodologie de travail pour la pose d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) avec tout type de panneaux d’isolant rigide à partir d’un échafaudage de pied. Celle-ci permet aux entreprises confrontées à cette situation de travail d’être protégées contre les chutes de hauteur tout en facilitant le geste métier.
Élaborée par l’OPPBTP et les organisations professionnelles, en particulier le Groupement isolation thermique par l’extérieur (GITE-FFB), cette méthodologie est mise à disposition des entreprises sur le site internet de l’OPPBTP, après validation de sa conformité à la réglementation par la Direction générale du travail, en juin 2022 (article R4323-78 du Code du travail).
Isolation thermique par l’extérieur : répondre à des contraintes vécues par les entreprises
Les travaux d’ITE par enduit sur isolant, à partir d’un échafaudage de pied, impliquent d’installer cet équipement de travail à une distance supérieure à 20 cm de la façade à isoler. L’application de la réglementation requiert, dans ce cas, d’intégrer des dispositifs de protection collective (garde-corps ou équivalent) contre les chutes de hauteur du côté de la façade ou de recourir à des équipements de protection individuelle.
Or, les remontées des entreprises révèlent que la présence permanente des protections collectives, côté façade, proposées à ce jour par les fabricants d’échafaudages, peuvent s’avérer contraignantes par rapport aux différentes tâches qui se succèdent pour ce type de travaux. Il peut en résulter la dépose temporaire de ces protections pour l'exécution de l'enduit, après pose des panneaux d’isolant.
Protection contre les chutes de hauteur
L’OPPBTP et la FFB ont mené depuis 2017 une étude dans le but de définir des pratiques de travail permettant d’optimiser l'utilisation des dispositifs de protection collective contre les chutes côté façade, tout en alliant protection et compatibilité avec chaque phase de travaux (lire l'encadré ci-dessous). Ce sont les résultats obtenus qui ont permis de définir une méthodologie de travail pour l’ITE par panneaux d’isolant rigide à partir d’un échafaudage de pied.
Grâce à cette méthode, les garde-corps temporaires, installés côté façade au début des travaux, peuvent être retirés, sous certaines conditions qui y sont détaillées, après collage/calage de l’isolant. Les dispositifs de protection ne sont ainsi en place, en « parties courantes », qu’au cours des phases de travail durant lesquelles leur présence n’a pas d’impact prédominant sur la qualité finale.
Pour les phases suivantes d’application du revêtement, les opérateurs poursuivent les travaux sans contrainte, ni obstacle aux mouvements. Ils sont alors en capacité de maîtriser le geste professionnel et donc le rendu et l’aspect final, ainsi que leurs temps d’intervention.
« Cette méthodologie permet ainsi d’allier, via l’optimisation de l’utilisation du garde-corps démontable, la protection contre les chutes de hauteur tout au long des travaux et l’amélioration des postures de travail avec la maîtrise des coûts, des délais et de la qualité des travaux », ajoute Valérie Tournier, Responsable de domaine au sein de la direction technique de l’OPPBTP.
L’étude a été menée par la FFB, le GITE-FFB (Groupement isolation thermique par l’extérieur de la FFB), le SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement) et l’OPPBTP.
Elle a débuté par une enquête, lancée fin 2017 sur une durée de trois mois, auprès des entreprises adhérentes des organisations professionnelles concernées, avec pour objectif d’identifier les pratiques courantes dans le cadre des travaux d’ITE. Des visites de chantier ont complété cet état des lieux.
Le recueil de ces pratiques a permis d’une part de confirmer la nécessité de définir une méthodologie de travail précise, et d’autre part de définir un programme optimisé d’essais en laboratoire. Ceux-ci avaient pour but de caractériser la tenue au chargement statique et au choc dynamique des panneaux d’isolant collés pour les configurations courantes de travaux d’ITE (deux types de support béton, « à rénover » et « neuf », quatre natures d’isolant, polystyrène, laine de roche, fibre de bois, mousse résolique, deux modes de collage, par boudins et par plots, et deux échéances, 12 heures et 24 heures, ont été concernés). Ceci afin de pouvoir justifier, qu’après leur mise en œuvre, les panneaux d'isolants rigides peuvent être considérés comme une extension de l'ouvrage, le vide entre le bord des planchers et l'ouvrage contre lequel l'échafaudage est établi n’excédant alors plus 20 cm.