260 Dossier noblesse des métiers manuels

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Forte de 40 ans d’expérience dans le bâtiment auprès des jeunes, Nadine Fournier-Boursier, adjointe de direction chargée de l’accompagnement socio-éducatif du CFA de Méjannes-lès-Alès, en Occitanie, a vu défiler des générations d’apprentis. Et pour elle, les Z sont différents. Ex-enseignante, elle nous livre, « sans politiquement correct », les « recettes » de cet établissement de quatre cents apprentis.

Favoriser la relation

« Ce sont des jeunes qui ne sont pas forcément heureux », témoigne Nadine Fournier-Boursier. Un mal-être palpable qui s’accompagne d’un niveau scolaire bas et d’une difficulté à se projeter au-delà du lendemain. Face à cette situation, le CFA de Méjannes-lès-Alès a conçu un projet pédagogique axé sur la relation, « pour les faire sortir de leur monde », s’intégrer, les aider à s’apaiser, se concentrer… Cela se traduit par un accueil personnalisé et des entretiens très réguliers. Ce travail quotidien semble porter ses fruits, car depuis deux ans, aucun conseil de discipline n’a eu lieu.

Défendre « l’intelligence de la main »

« Ils ont le monde à portée de main, mais le portable en est aujourd’hui le prolongement. Heureusement, nous sommes dans des métiers manuels et ils sont obligés de s’en dessaisir », poursuit Nadine Fournier-Boursier. Le CFA les invite à mettre leur téléphone à distance, en défendant « la noblesse » et « l’intelligence de la main ». « Ces jeunes viennent chercher une raison de vivre dans le toucher de la matière ». Une manière de faire qui s’accompagne d’une présence de terrain : « Ces apprentis, je les connais tous ».

Les nourrir intérieurement

« Tu peux être maçon et aimer la lecture ». Pour les « nourrir intellectuellement » et « développer leur part créative et sensible », le CFA est devenu résidence d’artistes. Il reçoit poètes, journalistes, peintres, musiciens… Des ateliers d’expression et de lecture sont organisés. Les apprentis vont construire de leurs mains un grand bâtiment aux nouvelles normes environnementales dédié à l’accueil de ces artistes. Objectif : « Faire le lien entre art et artisanat. »

Privilégier les petits comités

Pour que les jeunes puissent interagir et se sentir reconnus et accompagnés personnellement, ils ont besoin de petites structures, de petits comités, de classes en nombre restreint, plaide Nadine Fournier-Boursier.

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