286 Dossier : Usure professionnelle : comment travailler différemment ?

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Pour soulager des collaborateurs seniors impliqués dans une tâche spécifique, la solution des exosquelettes, initiée avec les équipes, a été retenue.

1. La problématique: des seniors pour un chantier physique

Le groupe Roulliaud (250 salariés et 30 millions d’euros de chiffre d‘affaires), spécialiste du second œuvre implanté en Touraine depuis soixante-dix ans, a remporté un important appel d’offres. Sur trois ans, le chantier consiste à rénover trois collectifs de seize étages et deux grandes barres d’immeubles du patrimoine tourangeau. Parmi les tâches à accomplir, le ponçage de pierre de tuffeau en façade. Un savoir-faire rare détenu par quelques seniors de l'entreprise. « Il existe des tailleurs de pierre, mais pas de ponceurs de pierre. C’est une compétence qui ne s'acquiert pas par des diplômes, mais par transmission sur les chantiers », analyse Jérémy Gauthier, responsable du pôle prévention du groupe Roulliaud. Ce travail physique et dans la poussière nécessite des équipements de protection des voies respiratoires. Une réflexion est menée avec les chefs de chantier pour réduire la fatigue physique des salariés, et rendre ce chantier plus attractif à leurs yeux.

286 Dossier : Usure professionnelle : comment travailler différemment ? Le groupe Roulliaud a opté pour la location de douze exosquelettes sur quatre ans.

2. La solution testée: des exosquelettes sans robotisation

La solution envisagée ? Des exosquelettes simples et sans robotisation, autoréglables par un mécanisme de câble et de poulie. Munis d’un appuie-tête, ils maintiennent les bras au-dessus de la ligne des épaules. « C'est comme si quelqu’un soutenait leurs bras », explique Jérémy Gauthier. Ils sont utilisés sur des plates-formes suspendues par câbles. « Nos plates-formes sont réglables et permettent d’être toujours à la bonne hauteur, en appui au-dessus de la ligne des épaules », ajoute Jérémy Gauthier.

3. La méthode: une démarche participative

Initialement réticente à l'utilisation d'exosquelettes, l'équipe du chantier a été associée au choix du matériel. « On ne peut pas imposer de but en blanc un équipement. Ça ne marche pas… » Entre deux solutions testées, les collaborateurs ont opté pour des exosquelettes EXO-S de chez Hilti, jugés pratiques et surtout légers : des qualités indispensables. Les personnes sont déjà équipées de masques à ventilation assistée.

4. Les résultats: moins de fatigue

« Nous avons un excellent retour des collaborateurs. Ils le mettent et en ressentent les bienfaits », assure Jérémy Gauthier. L’entreprise va déployer les exosquelettes sur d’autres chantiers, dans le neuf, auprès des salariés de tout âge. Elle a opté pour la location de douze exosquelettes sur quatre ans, pour un montant de 35 000 euros. Initialement mis en place pour soulager la fatigue et les douleurs musculaires, les premiers constats font apparaître un gain de productivité. « Sur le ponçage, au lieu de faire deux appartements en un jour, ils en réalisent trois. »

« Nous avons un excellent retour des collaborateurs. Ils mettent l’exosquelette et en ressentent les bienfaits. »

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