Réalité virtuelle : tester le risque sans danger
La réalité virtuelle offre de multiples avantages dans la formation des apprentis des CFA. Simuler une chute de plain-pied, se former aux travaux en hauteur, au repérage des dangers est possible, sans se confronter aux risques, mais en en ressentant bien toutes les dimensions, et en participant à trouver des solutions de prévention.
Date de mise à jour : 31 juil. 2023 - Auteur : Armelle Gegaden
©Vincent Bourdon
Vous montez sur la troisième travée d’un échafaudage, à sept mètres de hauteur. Il vous manque un garde-corps : que faites-vous ? Simuler ce genre de situation à risque sans aucun danger, c’est tout l’intérêt de la réalité virtuelle, nouveau support pédagogique des CFA. Grâce à des caméras à 360 degrés, les apprentis, munis de casques de réalité virtuelle, sont projetés dans des univers extrêmement réalistes. Ces outils reproduisent des scénarios de la vie professionnelle. Exemple : le remplacement d’une ampoule sur un chantier, avec une nacelle. « Si l’élève n’est pas attaché ou s’il a oublié la consignation électrique, il peut y avoir un choc électrique et une chute que l’on simule de façon très réaliste », assure Stéphane Renard, chargé de missions SST régional à BTP CFA Occitanie. La réalité virtuelle permet aux apprentis de se former de façon utile et ludique, en vivant des situations concrètes, impossibles à envisager sur le lieu de formation.
Ludique et réaliste
En partenariat avec Immersive Factory, BTP CFA Occitanie a déployé sur ses différents campus une chasse aux risques sur un chantier virtuel, comme l’explique Stéphane Renard : « Les apprentis doivent repérer dix anomalies en trois minutes : un échafaudage avec des éléments manquants, un ouvrier qui travaille trop près d’un charriot élévateur ou d’une grue, une fosse non protégée, des travaux par points chauds, une mauvaise posture… » Le jeu valide les modules de santé et sécurité au travail. Il existe d’autres formations spécifiques : conduire une plate-forme, s’initier aux travaux en hauteur…
Au service de la prise de conscience
La réalité virtuelle a un autre atout : « Les apprentis ont beau être formés, ils doivent prendre conscience du danger », complète Anne-Élise Dorgebray, ingénieure pédagogique de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France-Normandie (AOCDTF), qui sensibilise les jeunes aux dangers des chutes de plain-pied. « Nos lunettes de simulation permettent d’identifier un danger, de l’analyser et de proposer les solutions de prévention, cela permet de donner davantage de sens. »