Un réfectoire "spécial Covid" aménagé dans un container
Comment organiser des repas en commun sur le chantier en respectant les préconisations sanitaires ? Avec le concours d’un chaudronnier, l’entreprise Lorban TP utilise des containers aménagés en réfectoire anti-Covid.
Date de mise à jour : 22 janv. 2021
Auteur : Loïc Féron
©DR
Pour l’entreprise Lorban TP (Nord), comme pour beaucoup d’autres, l’apparition du coronavirus a été un bouleversement. Après le confinement décrété le 17 mars 2020 et la mise sur pause de l’activité, le moment était venu, début avril, de la reprise. Mais dans quelles conditions sanitaires? "Les bases vie ont été multipliées pour éviter les risques de contamination lors de la prise des repas sur le chantier, explique Olivier Saudry, le responsable QSE de l’entreprise, mais en milieu urbain, cette solution a ses limites."
La problématique est la suivante: organiser la pause déjeuner pour l’ensemble des compagnons en évitant les rotations préjudiciables à l’avancée du chantier et à la convivialité. «En été, il était possible de déjeuner d’un repas froid en extérieur mais nous avons voulu anticiper la période hivernale».
Huit compartiments indépendants
Dès le mois d’avril, l’entreprise Lorban TP a contacté l’OPPBTP (Christophe Schiaratura, son conseiller en prévention) pour un avis sur un protocole de réfectoire spécifique Covid-19 conçu par Chaudronnerie Services. "Nous menions déjà une réflexion sur la reconversion de containers maritimes à des fins d’hébergements", explique Michel Lecat de la société située à Haumont (conception de machines, serrurerie et maintenance). La rencontre avec Philippe Lorban, le P-DG de Lorban TP, a été décisive. "Nous avons commencé par des dessins en 3D pour valider les principes du cahier des charges avant la réalisation d’un prototype." Pour répondre aux besoins de l’entreprise, le container est scindé en huit compartiments."Chaque salarié dispose de son propre espace, avec une clé et une porte ouvrant à l’aide d’une poignée sans contact", précise Olivier Saudry. "À l’intérieur se trouvent une table, un micro-ondes, des prises de courant pour smartphone ou ordinateur, chauffage et climatisation." Chacun est responsable de son espace.
Éviter le risque d’isolement
Les premiers utilisateurs qui craignaient de se retrouver enfermés dans un compartiment individuel ont été rassurés. Des parois en plexiglass permettent de se voir et de communiquer. "La crise sanitaire génère des risques d’isolement et de dépression", rappelle le responsable QSE. "Ce réfectoire Covid a l’avantage de conserver le lien social tout en respectant les exigences sanitaires." En bout de container, une zone hygiène et un local technique (cuve d’eau, chauffe-eau) y sont aménagés. Le module peut aussi accueillir un local de décontamination. "La robustesse du container facilite son déplacement et sa réutilisation, complète Michel Lecat. D’autres configurations, jusqu’à dix compartiments pour un usage de vestiaires, sont envisageables."