Grues mobiles : le réseau Mase et l’UFL adressent leurs doléances aux constructeurs
Sur la base d’une étude menée parmi ses adhérents, le réseau Mase, associé à l’Union Française du Levage (UFL), demande aux constructeurs de grues mobiles de revoir certains points de conception. En cause, une accidentologie anormalement élevée.
Date de mise à jour : 8 févr. 2021
Auteur : Loïc Féron
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« Depuis plusieurs années, nous constatons que les entreprises de levage, principalement utilisatrices de grues mobiles, présentent une accidentologie supérieure aux autres métiers présents dans l’association et au taux moyen diffusé par la Cnam, explique Nicolas Chouteau, secrétaire général du réseau Mase. Nombre de nos adhérents qui se sont engagés dans des démarches de prévention ont progressé sur les aspects organisationnels (préparation des interventions, plans de levage…) et humains (formation des grutiers…), mais ils butent sur la partie technique liée à la conception des engins. »
Accès, rangement, protection…
Une première étude, menée par Mase dans le Sud-Ouest, a été élargie en 2020 au niveau national. « Cette consultation a mis en évidence que les trois quarts des accidents déclarés sont liés à la conception inappropriée des machines ». Trop restreint en matière de sécurité, le cahier des charges imposé aux constructeurs rendrait certaines phases opérationnelles plus risquées. Au-delà de la sécurisation des opérations de montage et d’assemblage des équipements et accessoires, les difficultés rencontrées concernent l’accès à la cabine tourelle depuis le sol et l’absence de protections sur le platelage. Le rangement et l’installation des plaques de répartition, ainsi que des chaînes et élingues, figurent aussi parmi les points ergonomiques identifiés.
Un rôle de catalyseur
Sollicitée par le réseau Mase, l’Union française du levage (UFL) s’est réunie en session extraordinaire en décembre 2020 pour confirmer les conclusions issues de la consultation. « L’UFL est le garant technique de notre étude et de notre démarche auprès des constructeurs, explique Nicolas Chouteau. Séparément, il est très difficile pour les entreprises de se faire entendre. Nous voulons être un catalyseur. » Quatre grands constructeurs (Demag, Liebherr, Manitowoc, Tadano) ont été informés par courrier des résultats de l’étude. Le réseau Mase et l’UFL leur demandent, prenant en considération ce travail, d’améliorer la conception des futurs modèles de grues mobiles. Difficile encore de dire quelle sera la réaction des fabricants, qui peuvent toujours se retrancher derrière l‘application stricte de la réglementation. Le coup de pouce pourrait venir de l’échelon européen où une réforme de la norme EN 13000 sur les engins de levage est en cours.