Phil-Tech ouvre son propre centre de formation pour valoriser les métiers de la peinture
L’entreprise Phil-Tech (Asnières-sur-Seine) se développe autour de valeurs claires : maintenir l’emploi grâce à la formation des collaborateurs et valoriser leur métier. Au point d’ouvrir un centre de formation : l'Académie du nouveau peintre.
Date de mise à jour : 2 juil. 2021
Auteur : Jeremy Debreu
©OPPBTP
Phil-Tech a développé une activité d’entreprise générale dans quatre corps d’état architecturaux : peinture, revêtements de sol, faux-plafonds, cloisons. Antoine Philippon, son fondateur, a toujours défendu ces métiers souvent sous-traités et dévalorisés : « Notre projet est de valoriser nos trente-cinq à quarante collaborateurs et de recourir le moins possible à la sous-traitance pour maintenir l’emploi et les compétences. »
C’est la genèse de la création de l’Académie du nouveau peintre. Initialement destinée aux collaborateurs pour améliorer leurs pratiques, maîtriser l’usage et la maintenance d’outils plus performants et « avoir plus de plaisir et de joie à travailler en étant valorisé ». Aujourd’hui, ce centre est ouvert à tous les professionnels. Les formations sont financées par les opérateurs de compétences.
Un centre de formation pour mieux utiliser et maintenir le matériel
La philosophie : aider toute la profession de peintre et les entreprises spécialisées à mieux produire grâce à l’accompagnement de la main d'œuvre. C'est ainsi que l'Académie du nouveau peintre propose une formation au fonctionnement et à l’entretien du système Nespri, une technique de peinture moderne (voir encadré). Au programme : traitement de déchets, traitement de ponçage sans poussière, et traitement de la peinture pulvérisée.
Il s’agit d’une association machine-produit créée en 2005 par deux fabricants allemands : Wagner pour la machine et Caparol pour la peinture. Le principe : pulvériser la peinture à chaud grâce à un procédé technique particulier, avec un double objectif. Améliorer d’abord les conditions de travail puisqu’il n’y a plus de brouillard de peinture ‒ on peut projeter sans porter de masque ‒ mais aussi la productivité de la main d'œuvre, avec « des gains de 35 % à l’intérieur et 50 % en extérieur », selon M. Philippon. La projection sans brouillard autorise également la coactivité durant les travaux. Suivant les modèles, l’investissement dans un système Nespri est compris entre 5 000 et 10 000 euros.
Voir aussi la vidéo : Le système Nespri, objet de la formation de l’Académie du nouveau peintre
Une formation de peinture pour s'adapter aux contraintes des entreprises
Cette formation répond à un besoin initial non satisfait par les fabricants de matériel : « Une entreprise fait l’acquisition de machines de rêve qui garantissent la meilleure productivité et les résultats les plus performants, mais sans bénéficier d’aucun service après-vente pour former à l’utilisation ou à l’entretien du matériel. Résultat, on fait face à beaucoup de pannes assez rapidement. »
La formation est pour l'heure dispensée en cinq jours. Un format plus condensé de trois jours sera lancé dès la rentrée de septembre pour s’adapter aux contraintes des entreprises. Pas encore de diplôme à la clé ‒ une certification est envisagée à terme ‒ mais une formation solide qui satisfait les bénéficiaires… et leurs employeurs.
Un continuum d’actions pour protéger les salariés
La formation continue des salariés chez Phil-Tech s’accompagne aussi d’actions au long cours pour améliorer les conditions de travail, les pratiques et ainsi améliorer les performances.
Actuellement, pour maintenir la santé et la productivité d’une main d'œuvre plus vieillissante, l'entreprise équipe les faiseurs de faux-plafonds d’une forme de harnais doté d’une assistance pour lever les bras sans effort et soulager lors du maintien dans la posture bras levés. « Ça les aide énormément sur le plan physique, en réduisant la pénibilité et le risque de blessure professionnelle », se félicite Antoine Philippon. Une entreprise où il fait bon travailler.