L'entreprise Vitrerie HBM mise sur une innovation permanente et réfléchie
En investissant dans des équipements de pointe, la petite entreprise normande Vitrerie HBM est devenue un spécialiste du levage.
Date de mise à jour : 9 nov. 2021
Auteur : Thierry Beaurepère
©Frédéric Vielcanet
Identité : Vitrerie HBM
Activité : Miroiterie, vitrerie, levage
Rachat : 2008
Chiffre d’affaires : 350 000 euros
Nombre de salariés : 4
Lieu : Saint-Jacques-sur-Darnétal (Seine-Maritime)
Conseiller en prévention : Pierre Solano
Site : www.vitrerie-hbm.fr
Encore quelques semaines de patience ! Si tout va bien, les cinéphiles de Rouen pourront à nouveau se faire une toile à l’Omnia pour les fêtes de Noël. Situé au cœur de la cité normande, le cinéma s’offre une cure de jouvence. Il a d’abord fallu désamianter le bâtiment, construit après la seconde guerre mondiale, avant de lancer la phase de rénovation. Symbole de l’avancée des travaux, une nouvelle façade a été réalisée au mois de juillet. Le mur de béton a été remplacé par un rideau de dalles de verre du plus bel effet. Pour son installation, qui requiert précision et minutie, l’entreprise de menuiserie métallique Société Nouvelle Buray & Fils a demandé l’assistance de Vitrerie HBM.
● Les investissements permanents améliorent les conditions de travail.
● L’ambiance familiale valorise le travail des compagnons.
Article paru dans le magazine Prévention BTP n°255 d'octobre 2021, pages 22-25.
Des compétences particulières
Petite entreprise normande au savoir-faire reconnu, Vitrerie HBM est spécialisée dans la vitrerie-miroiterie, la pose de vitrages et la location de matériels de levage, uniquement avec opérateurs. « C’est mieux ainsi car les vitrages ne supportent pas les à-coups et nos engins exigent des compétences particulières », explique Bruno Henry, P-DG de l’entreprise. Il se souvient encore avec émotion de son premier « gros » chantier qui lui donna quelques sueurs froides, il y a treize ans. Il fallait installer deux larges baies vitrées de 900 kg chacune, en passant par-dessus le toit d’une maison installée sur une falaise, en aplomb de la Seine. « Ce fut mon baptême du feu, et un déclic », s’amuse aujourd’hui le patron. Depuis, il a renouvelé l’intégralité du matériel et repositionné l’entreprise. « Je suis fils de cultivateur, j’ai toujours aimé les engins ! Lorsque je l’ai rachetée, HBM faisait surtout de la miroiterie. Aujourd’hui, elle est d’abord un spécialiste de l’assistance au levage de matériaux et à la pose de vitrages, ainsi que de la location de matériel avec opérateur. »
Une vraie caverne d’Ali Baba
Installé en périphérie de Rouen, l’entrepôt est une vraie caverne d’Ali Baba : quatre camions pour transporter les engins en toute sécurité ; un robot de pose (KS600 Offroad), que l’on croirait sorti d’un film de science-fiction, pour déplacer les vitrages jusqu’à 3,5 mètres de hauteur et qui peut être gruté dans les étages d’un immeuble ; deux grues de 16 mètres (C6 Hoeflon) et 33 mètres (K400 RSX Glass), une machine manuelle (Glasmax), un lève vitrage pour les endroits exigus (Express 200) et, enfin, cinq palonniers à ventouses et des fourches pour satisfaire d’autres filières (charpente, plaquistes…). Ces équipements permettent à Vitrerie HBM de gagner en productivité, de faciliter le travail des salariés et de séduire de nouveaux clients. « Cela nous permet d’effectuer presque tous les travaux de levage, pour installer une baie vitrée ou une verrière, y compris lorsque les accès sont difficiles », se félicite Bruno Henry, qui demeure discret sur le montant global des investissements. Mais une « petite » grue coûte à elle seule plus de 100 000 euros, une facture conséquente pour une PME de quatre personnes.
L’entreprise normande Vitrerie HBM a renouvelé son parc matériel. Elle possède notamment cinq palonniers à ventouses. ©Frédéric Vielcanet
Contrôles et formations de rigueur
Ces engins à la pointe du progrès sont en effet essentiels pour améliorer les conditions de travail et la sécurité des compagnons. Ils sont contrôlés tous les six mois par l’organisme Sécurélect Inspection et nécessitent des formations régulières, deux points cruciaux alors que HBM ne propose que des locations avec opérateur. Julien Lecompte est l’un d’entre eux. Il n’a rien d’un geek rivé à sa console de jeux jour et nuit. Et pourtant, équipé généralement de deux télécommandes, il manie le joystick avec dextérité ! La première commande la grue. Elle est équipée d’un écran de contrôle qui mesure divers paramètres : pourcentage d’ouverture des pieds pour une bonne stabilisation de l’engin, degré d’ouverture de la flèche, distance avec le mur, poids de charge. Le maniement est pointu et seul un opérateur d’HBM peut l’utiliser. La seconde permet de diriger le palonnier à ventouses fixé au bout de la grue, pour positionner les vitres avec précision. « Elle est particulièrement utile dans les lieux à l’accès difficile, comme les verrières, pour ventouser et déventouser à distance », explique Julien Lecompte. Aux commandes pour le chantier du cinéma Omnia, et avec l’aide de deux salariés de Société Nouvelle Buray & Fils installés dans une nacelle, il lui aura fallu moins d’une matinée pour poser une dizaine de vitrages d’une hauteur de 1,80 m et d’un poids de 90 kg chacun, en toute sécurité.
Bruno Henry définit son entreprise comme une « petite famille ». Les trois salariés – Julien, Tom et François – sont moteurs dans les propositions d’innovation. Et grâce à l’adhésion de Vitrerie HBM à BTPass, association regroupant des entreprises du BTP, dont Bruno Henry est le président, ils bénéficient d’offres avantageuses, à la manière du CSE d’un grand groupe. De quoi renforcer encore la cohésion et la fidélisations de l’équipe.
Au service de l’efficacité, mais aussi de la sécurité
Des investissements sur le long terme aux gestes du quotidien, chaque décision vise à améliorer le confort de travail des trois salariés. Interview de Bruno Henry, P-DG de Vitrerie HBM.
©Frédéric Vielcanet
Bruno Henry se définit comme autodidacte. Il a travaillé durant vingt ans chez Dosapro Milton Roy, spécialisée dans la fabrication de pompes doseuses. D’ouvrier à cadre commercial, il a gravi tous les échelons avant de décider de voler de ses propres ailes, avec la reprise d’une vitrerie-miroiterie, en 2008. Il est délégué suppléant de la section « métallerie » de la Fédération française du bâtiment pour Rouen Métropole et Territoires.
Bruno Henry est sur tous les fronts, pour aider les clients à choisir, accompagner ses compagnons sur les chantiers ou dénicher de nouveaux matériels. Une gestion en bon « père de famille » qui fait mouche.
Quels sont vos atouts ?
J’investis régulièrement dans de nouveaux engins et je reste attentif en permanence aux évolutions technologiques. Mon rêve est d’acheter une grue araignée C30 d’Hoeflon. Chaque pied stabilisateur connaît sa position afin de déterminer la capacité de levage et, grâce à son centre de gravité très bas et ses chenilles extensibles, elle peut gravir une pente. Ces progrès permettent au compagnon de se concentrer sur les opérations de grutage et de travailler en sécurité.
Quelles sont les innovations à attendre ?
Les engins fonctionnent au fuel, ce qui peut poser des problèmes en lieu clos du fait des émissions de monoxyde de carbone, mais aussi à l’électricité pour moins de pollution et de bruit, lorsque les chantiers se déroulent en zone urbaine, mais à condition de disposer d’une prise sur secteur. L’avenir est aux matériels électriques fonctionnant avec des batteries au lithium, pour une autonomie totale. De plus en plus sensibles à l’environnement, nos clients nous poussent à aller dans cette voie.
Quelle est votre politique au quotidien ?
Nos investissements améliorent le transport de matériaux lourds et facilitent le travail sur les chantiers. Mais du contrôle à distance de la vitesse des camions à l’installation d’un marchepied électrique pour grimper plus facilement à bord, les « petits » investissements du quotidien sont également essentiels pour diminuer la fatigue et gagner en sécurité.
Sur la remorque tirée par un camion, la grue est solidement arrimée avec un ensemble « tendeur et chaîne d’arrimage ».
©Frédéric Vielcanet
Chaque camion est équipé d’un boîtier destiné à géolocaliser et prévenir le client en cas de retard. Il peut aussi couper le contact à distance en cas de vol.
©Frédéric Vielcanet
Dans le camion, cordes et sangles arriment les matériels et un marchepied électrique a été aménagé, pour diminuer la fatigue liée aux montées à bord.
©Frédéric Vielcanet
La grue (ici une C6), équipée d’un palonnier à ventouses, permet de hisser facilement des verres à 16 mètres de hauteur.
©Frédéric Vielcanet
L’opérateur effectue les opérations de levage avec deux télécommandes, l’une pour la grue (à la main), l’autre pour le palonnier (autour du cou).
©Frédéric Vielcanet
Dans une nacelle, deux salariés de Société Nouvelle Buray & Fils positionnent les dalles de verre hissées par la grue, avant de les fixer.
©Frédéric Vielcanet
- Pour capter de nouveaux clients, Vitrerie HBM parie sur son site internet qui illustre ses savoir-faire avec des exemples de chantiers. L’entreprise est également présente sur les réseaux sociaux, en particulier LinkedIn, très prisé par les professionnels.
- Le bouche-à-oreille constitue un rouage essentiel, tout comme le relationnel avec plusieurs mandats au sein de la Fédération française du bâtiment. Bruno Henry peut aussi compter sur les préconisations de ses fournisseurs en verres : Riou Glass, Normanver Glass ou Saint-Gobain.
- Pour estimer la complexité du chantier, Bruno Henry se déplace, travaille sur plans, à partir de photos et utilise Google Earth afin d’étudier la topographie des lieux. Il conseille, chaque fois que nécessaire, l’utilisation d’une nacelle, en complément de ses engins de levage.