Etude : plus de la moitié des entreprises du BTP inscrivent le risque routier dans leur DU
Une étude de l’assureur MMA alerte les entreprises sur les efforts qui restent à faire pour mieux prévenir le risque routier, même si le BTP se distingue par sa meilleure prise en compte du risque et ses actions menées. Un message délivré à l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail, qui se tiennent cette semaine.
Date de mise à jour : 18 nov. 2020
©Maria Wachala via Getty Images
MMA dévoile les résultats de cinq années d’étude sur le risque routier en entreprise¹, à l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail organisées cette semaine. Un bilan en forme d’alerte : 78 % des dirigeants ignorent toujours que le risque routier est la première cause d’accident mortel en entreprise. Avec 406 personnes décédées sur les routes lors d’un déplacement lié au travail en 2019, les accidents de la circulation sont la première cause de mortalité dans le cadre professionnel.
Par conséquent, seuls 19 % des chefs de TPE/PME ont mis en place des actions de prévention au sein de leur entreprise, sans que cette tendance ne s’améliore. Un danger pourtant d’actualité dans la crise sanitaire actuelle qui favorise le recours aux véhicules personnels et est marquée par le développement de comportements à risque sur des routes moins fréquentées, estime MMA.
Inscription au DU mieux respectée dans le BTP
Bien qu’obligatoire, l’inscription du risque routier dans le document unique de l’entreprise reste minoritaire : seuls 34 % des dirigeants disent avoir mentionné ce risque dans leur DU. Une pratique qui se développe avec une hausse de 5 points en un an et de 13 points depuis 2016. Mais le secteur du BTP se distingue, puisque la moitié de ses entreprises (5 %) inscrivent le risque routier dans leur DU, ce qui le place en tête des secteurs qui respectent cette obligation.
Carence des actions de prévention
L’étude pointe également une carence au niveau des actions de prévention. Ainsi, 79 % des dirigeants de TPE/PME n’ont mené aucune action au sein de l’entreprise. Mais ils sont 35 % à l’avoir fait dans le BTP. Quand elles agissent, les entreprises misent d’abord sur la vérification des véhicules mis à disposition (80 %) et la validité des permis de conduire (78 %). Dans les entreprises concernées, un dirigeant sur deux indique par ailleurs réduire les déplacements des salariés pour limiter les risques routiers (51 %).
Droit à la déconnexion sur les trajets professionnels
Si la mise en place de ces actions est stable depuis 2016, l’étude met en avant une évolution de mesures plus minoritaires dans les entreprises. Ainsi, l’instauration d’un droit à la déconnexion des salariés sur les trajets professionnels a fortement progressé : 47 % des sociétés engagées dans des démarches de prévention indiquent l’avoir mis en place contre 32 % en 2017. Au contraire, l’instauration d’une charte de bonne conduite est en baisse (40 % en 2020 contre 50 % en 2016) ainsi que la mise en place d’une session sécurité routière (16 % contre 33 %).
Des dirigeants à l’écoute de la prévention
Les chefs de TPE/PME n’ayant pas déployé d’actions de prévention du risque routier expliquent en premier lieu ne pas y avoir pensé (57 %). D’où l’importance, selon MMA, de les sensibiliser continuellement à ce risque, d’autant qu’ils sont convaincus du bien-fondé de ces mesures. Ils sont ainsi 71 % à juger utiles les Journées de la sécurité routière au travail et 43 % sont intéressés par la mise à disposition d’outils pédagogiques en ligne pour les informer sur la façon d’agir sur le risque routier professionnel dans leur entreprise (45 % dans le BTP). Rappelons que l’OPPBTP vient de lancer une nouvelle campagne spécifique dédiée aux acteurs du BTP , avec une offre d’informations dédiée.
Alcool et stupéfiants
Parmi les enjeux de sécurité routière identifiés par les dirigeants, l’alcool est le plus largement cité comme prioritaire (66 %), devant la consommation de stupéfiants (47 %) et les distracteurs de la conduite (40 %). Cette dernière thématique est en hausse de 10 points par rapport à 2017.
1. Étude réalisée par téléphone par l’Ifop pour l’assureur MMA auprès d’un échantillon de 500 dirigeants d’entreprise, représentatif des entreprises françaises de 1 à 49 salariés.