Manger en toute sécurité sur les chantiers
Avec la crise sanitaire, la prise des repas s’accompagne de mesures particulières. Des pistes pour profiter au mieux de cette pause sur le chantier.
Date de mise à jour : 30 mars 2021
Auteur : Cendrine Barruyer
©OPPBTP
Restaurant, sandwich, gamelle ou repas convivial partagé avec les collègues. Telles étaient les options qui s’offraient aux salariés du BTP. La pandémie Covid 19 a rebattu les cartes. Les restaurants sont fermés et l’accès à l’espace de restauration est limité. De nombreux salariés prennent un sandwich ou leur gamelle… dans la camionnette. Des conditions qui ne sont pas idéales, déplore le Dr Jean-Marc Plat, médecin du travail APST BTP 06.
L’organisation des repas
Pourtant, des mesures simples peuvent améliorer sensiblement la pause de midi. Afin de respecter la distance minimale des deux mètres, il convient d’aménager les espaces de restauration et/ou d’organiser des tours de passage, avec quatre personnes maximum par table et places en quinconce. Si ce n’est pas possible, l’installation de parois fixes ou amovibles assure la séparation physique*. Les consignes de lavage des mains avec eau et savon avant les repas doivent être respectées et le masque est retiré uniquement au moment du repas.
Des menus équilibrés
Fast-food, kebab, pizza… sont à éviter. Non équilibrés, ils apportent trop de sucres rapides. Or les salariés du BTP ont besoin de sucres lents, pour avoir de l’énergie pendant plusieurs heures. On les trouve notamment dans les légumineuses, les féculents. En préparant un plat important la veille, les restes peuvent être utilisés le lendemain pour la gamelle. « Ces plats sont souvent meilleurs, mieux équilibrés et plus économiques », rappelle le Dr Plat.
Sinon, un large panel de repas a été développé pour les sportifs. Disponibles en ligne ou dans les magasins de sport, ces repas restent d’un bon rapport qualité-prix. Certains ne nécessitent qu’une bouilloire pour pouvoir être consommés chauds. D’autres sont vendus dans des sachets auto-chauffants. Une manière de continuer à manger chaud, même dans des conditions dégradées.
Pourquoi ne pas se faire livrer ?
Les restaurateurs se sont organisés pour proposer des formules à emporter ou à livrer. Avec l’aide des chambres de commerces, des mairies, ou encore des organisations professionnelles, des initiatives relayées par la presse locale, des listes d’établissements pouvant fournir des plats chauds ont été mises à disposition des entreprises. La FFB du Loir-et-Cher a ainsi établi et diffusé à ses adhérents les coordonnées de restaurants proposant des plats à emporter.
Dans la même ligne, des départements se sont appuyés sur l’article 40 du décret du 29 octobre 2020 pour autoriser quelques restaurants à recevoir les travailleurs du BTP. Ainsi dans la Creuse, la chambre des métiers et la préfecture ont mis sur pied un dispositif en deux temps. Tout d’abord, le restaurant paraphe une convention par laquelle il s’engage à répondre de manière stricte aux exigences du décret (nombre de clients, distanciation…). À la suite de quoi il signe un contrat de prestation de restauration collective avec une entreprise pour recevoir ses salariés.
*L’OPPBTP propose une fiche sur l’aide au choix et à l’utilisation de barrières physiques.
● Veiller à l’hygiène.
● Équilibrer ses menus.
● Penser à boire suffisamment.
Si la base vie comporte un micro-ondes maintenu en état convenable de propreté, n’importe quel récipient peut être utilisé pour autant qu’il ne soit pas en inox. Si ce n’est pas le cas, il faut trouver un moyen de maintenir la gamelle chaude ou la réchauffer :
● le thermos ou la boîte isotherme, est la solution la plus classique. Conseil : préchauffez le contenant avec de l’eau brûlante avant de le remplir de nourriture.
● les gamelles chauffantes se sont développées. Elles se branchent sur une prise classique ou sur l’allume-cigare et peuvent réchauffer un repas en 30 minutes en moyenne. Leur coût : entre 20 et 50 euros.
La gamelle est largement répandue sur les chantiers. ©Getty Images
Les 4 piliers d’une bonne hygiène alimentaire
1. Bien s’hydrater
L’hydratation est essentielle pour les travailleurs du bâtiment, notamment pour une bonne récupération musculaire. Les entreprises sont tenues de mettre à disposition des équipes au moins trois litres d’eau par jour et par personne. Les boissons alcoolisées sont proscrites et les sodas sont à éviter. Pour l’hiver penser au thermos de café ou de thé, voire de soupe.
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2. Veiller au rythme des repas
Pour maintenir un niveau de vigilance suffisant, les apports doivent être bien répartis dans la journée. Si juste un café a été pris en guise de petit-déjeuner, un en-cas avant de démarrer la journée s’impose. S’il était plus copieux mais pris tôt, une pause vers 10 h 00 est bienvenue. Le repas de midi ne doit jamais être sauté et il doit être roboratif. Le soir, un dîner léger est préconisé.
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3. Équilibrer ses menus
L’équilibre est la clé de tout. Faciles à transporter et à consommer les fruits sont une excellente source de micronutriments, ils apportent également de l’eau et de l’énergie. Idéal pour les pauses du matin, ou de la mi-journée. À midi : la gamelle comporte de la viande ou du poisson pour les protéines, des légumes pour les fibres et les minéraux, des féculents ou des légumineuses pour l’énergie.
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4. Se laver les mains
La Covid-19 a remis à l’honneur le lavage de mains. Sur un chantier les mains propres sont un impératif avant toute prise alimentaire, non seulement pour éviter une infestation par le virus mais aussi pour se protéger d’autres contaminations par des polluants chimiques.
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Article paru dans PréventionBTP n°249 de mars 2021, p. 22-23.