Déchets de chantier : tri attentif, collecte séparée, réemploi et éco-conception en route
La filière de recyclage des déchets de chantier est opérationnelle depuis mai 2023, avec la certification récente de quatre éco-organismes. Objectif : générer des pratiques plus vertueuses en matière de collecte, tri des déchets, réemploi et éco-conception.
Date de mise à jour : 22 mai 2023
Auteur : Fabienne Leroy
©OPPBTP
Née de la REP, responsabilité élargie du producteur (REP), appliquée aux produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB), la nouvelle filière de recyclage des déchets de chantier est opérationnelle depuis mai 2023.
Quatre éco-organismes certifiés (Valobat, Ecominéro, Ecomaison et Valdelia) ont ouvert leurs portes à la reprise gratuite des déchets du bâtiment, dans plus de 500 points de collecte. Ces éco-organismes travaillent en concertation pour apporter une réponse unique aux acteurs du bâtiment.
Leur financement repose sur le prélèvement d'une « éco-contribution » sur chaque produit mis en marché. Divers paramètres permettent de la calculer, comme la recyclabilité des matériaux utilisés et le poids des produits.
Économie circulaire et objectif zéro déchet pour améliorer le bilan carbone du BTP
Aujourd'hui, le taux de valorisation des déchets de la filière, de l’ordre de 69 % selon l’Ademe, concerne surtout les matériaux inertes, notamment les déchets de béton utilisés en remblais. En revanche, le taux de valorisation des produits du second œuvre (10 millions de tonnes) est beaucoup plus faible, de l’ordre de 26 % (bois, plastiques, produits composés…).
Et c’est donc là, que devront porter les efforts de chacun, à commencer par les acteurs du bâtiment dont les pratiques devront changer, avec la généralisation du tri à la source.
Concrètement, la REP met en place la collecte gratuite des déchets du bâtiment aux entreprises de la construction, aux artisans et aux particuliers. Une collecte assurée par les éco-organismes.
Objectif à terme : mailler le territoire de points de reprise en fonction des besoins locaux, mais aussi renforcer l'accessibilité des points de collecte en fonction des contraintes des professionnels. Enfin, la mise en place de cette filière permettra de désaturer le réseau de déchetteries des collectivités locales.
De nouveaux outils à la disposition des entreprises pour gérer les déchets
Le premier enjeu sera le tri « et que ce soit facile », a rappelé Hervé de Maistre, président de Valobat. Pour aider les entreprises et artisans, les éco-organismes ont mis ainsi plusieurs outils à leurs dispositions :
- un outil de géolocalisation gratuit pour identifier le point de reprise le plus proche et le type de flux autorisé ; Les quatre éco-organismes ont centralisé les coordonnées de leurs sites de reprise dans une carte interactive
- des signalétiques sont mises en place dans les déchetteries et chez les distributeurs de matériaux, flux par flux. L’une des clés du succès sera bel et bien le tri à la source.
En savoir plus sur le site de l’Organisme coordinateur agréé bâtiment (Orcab) en cliquant sur le lien : https://oca-batiment.org/reseau-points-de-collecte/
Le prix des matériaux impacté par l'éco-contribution
Si la reprise des déchets devient gratuite dès 2023, le transport, lui, sera payant partiellement dans un premier temps (à hauteur de 50 %). Puis, l’éco-organisme prendra progressivement en charge les frais de transport de ces déchets, souligne Valobat.
Les prix des matériaux seront donc impactés, dans une faible proportion pour l’acheteur : il augmentera de 0,5 à 1 %, indiquait Rami Jabbour, directeur marketing et communication chez Valobat. Les produits les plus transformés (menuiseries) seront davantage impactés que les autres matériaux. En revanche, les déchets métalliques ne seront que faiblement impactés, en raison de leur valeur positive (ils pourront toujours être revendus par les entreprises aux ferrailleurs dont la filière ne disparaîtra pas…).